Libye : la Belgique n'enverra pas de chasseurs supplémentaires

La Belgique a été l'un des premiers pays à rallier la coalition internationale mise sur pied après l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui autorise le recours à la force pour mettre fin à la répression déclenchée par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi contre la rébellion libyenne mais Paris et Londres sont favorables à un accroissement de la pression militaire sur Kadhafi et réclament davantage d'efforts à leurs alliés.

Un F-16 belge.

Publié le 15 avril 2011
La Belgique n'envisage pas d'augmenter le nombre de ses avions de chasse engagés dans l'opération militaire multinationale sous l'égide de l'Organisation des Nations unies en Libye, a déclaré aujourd'hui le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, alors que le chef de la Composante Air, Claude Van De Voorde, avait déclaré que la Belgique était en état, si nécessaire, d'engager temporairement des avions de chasse supplémentaires. Actuellement, six F-16 belges basés sur la base aérienne d'Araxos en Grèce[1] participent à l'opération Protecteur unifié[2] en Libye. « Nous pouvons, avec ces F-16, mener une série de missions supplémentaires », a déclaré Pieter De Crem. Le ministre insiste sur le fait que l'effort belge est déjà « conséquent ».

Jeudi, le ministre des Affaires étrangères, Steven Vanackere, assurait que l'OTAN[3] n'avait adressé aucune demande supplémentaire à la Belgique de renforcer sa participation à l'opération qu'il considère comme un « partage du fardeau ». Pour lui, « la position de la Belgique est appréciée ». Elle a engagé quatre avions de combat F-16 qui participent depuis le 27 mars aux bombardements en Libye. En-dehors de la France et de la Grande-Bretagne, qui fournissent la moitié des avions de combat, « quatre autres pays assurent les 50 autres pour cent », a rappelé M. Vanackere. Il s'agit de la Belgique, du Canada, du Danemark et de la Norvège.

Mais le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, avait annoncé précédemment que l'Alliance [NDLR : l'OTAN] avait besoin de quelques avions militaires supplémentaires pour mener son opération. « Le commandement a tous les moyens et armements nécessaires pour mener à bien l'opération. Il a également commandé des aéronefs militaires supplémentaires. Et nous leur accorderons ce qu'il faut », a indiqué M. Rasmussen. Il s'attend à ce que l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas, dont les avions ne faisaient jusqu'à présent que surveiller l'espace aérien libyen, participent aux frappes aériennes.

Cependant, le premier ministre italien, Silvio Berlusconi, a indiqué aujourd'hui que l'Italie ne participera pas aux frappes aériennes en Libye, contrairement aux attentes du secrétaire général de l'OTAN. « Nous en avons déjà fait beaucoup », a-t-il déclaré sur la chaine de télévision Sky TG24 au terme d'une réunion du conseil des ministres consacrée à la participation de l'Italie à l'opération militaire en Libye. Quant à la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jiménez, elle a également déclaré que son pays ne participerait pas aux frappes.

La semaine dernière, les F-16 belges ont usé à deux reprises de leurs armes contre des cibles au sol et ont mené une à deux missions par jour afin d'identifier des objectifs militaires libyens, a indiqué aujourd'hui la Défense nationale à l'occasion de son briefing hebdomadaire. À deux reprises, soit les 6 et 10 avril, les F-16 ont utilisé leurs armes, mais sans engendrer de dégâts collatéraux, toujours selon la Défense. Lundi — unique jour sans opération — les chasseurs-bombardiers belges rentreront au pays pour un entretien. Les pilotes, et le personnel au sol, seront relevés et la base de Florennes reprendra la direction de la mission belge déployée actuellement à Araxos en Grèce.

Notes

Sources




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