Libye : répression meurtrière des manifestations anti-gouvernement
La répression s'accentue ces dernières 48 heures en Libye. L'organisation Human Rights Watch annonce le chiffre de 173 personnes tuées depuis le début du mouvement de protestation.
██ Départ / Mort (Libye) du chef de l’État ██ Manifestations prolongées et répression ██ Changement de gouvernement et manifestations ██ Manifestations prolongées ██ Protestations mineures
██ Pays non-arabes touchés par un mouvement social simultanément aux révoltes arabes
Publié le 21 février 2011
Le bilan pourrait même être plus lourd car la police tire à balles réelles. Il y aurait en fait parmi eux des mercenaires d'après des témoignages rapportés hier matin sur France Info. La plupart des manifestations ont lieu à Benghazi, deuxième ville du pays à 1 000 km à l'est de Tripoli mais selon des témoins joints par l'AFP, des heurts sanglants ont éclaté hier à Musratha, à 200 km à l'est de la capitale. La répression est qualifiée de « massacre » par certains habitants de la ville. Par ailleurs, des tireurs embusqués ont ouvert le feu lorsque des personnes endeuillées ont tenté de prendre un bâtiment militaire d'assaut. Pour la première fois, des manifestants défient le leader libyen, Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 41 ans. De leur côté, les partisans du pouvoir en place ont organisés des rassemblements a Tripoli.
Nombreuses sont les réactions internationales, « nous appelons à la retenue, nous exhortons à mettre fin aux violences et à dialoguer », a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Les États-Unis avertissent que d'autres manifestations et incidents violents pourraient survenir dans les jours à venir dans l'Est de la Libye et recommande à ses ressortissants de ne pas se rendre dans cette région tout en se déclarant « gravement préoccupés ». La France a quant à elle condamné aujourd'hui l'usage « totalement disproportionné » de la force et s'est dite préoccupée par la situation. « Il faut se souvenir que la Libye adhère au pacte des droits civils et politiques. Il faut que la Libye tienne ses engagements, qu'il n'y ait pas cet usage disproportionné, totalement disproportionné, de la force auquel nous assistons depuis 48 heures », a expliqué le ministre français des Affaires européennes Laurent Wauquiez avant un dîner des chefs de la diplomatie européenne à Bruxelles. Ce dernier a par ailleurs appelé à une mobilisation générale de l'Union européenne sur ce dossier.
Sur place les sources indépendantes sont rares puisque le gouvernement empêche les journalistes locaux et internationaux de couvrir cette contestation. De même, Internet a été coupé afin d'empêcher l'opposition d'avoir accès a un outil majeur de la mobilisation. Le dirigeant libyen a essayé de désamorcer le mouvement en doublant les salaires des fonctionnaires et en libérant 110 personnes soupçonnées d'être des militants islamistes.
Cet article reprend la totalité ou des extraits de l'article de VOA News (placé dans le domaine public) « Libye : Répression féroce des manifestations anti-gouvernement » |
Voir aussi
- ((fr)) « Libye : nouvelle journée de protestations ». Wikinews, 17 février 2011.
Sources
- ((fr)) – « Libye : Répression féroce des manifestations anti-gouvernement ». VOA News, 20 février 2011.
- ((fr)) – Reuters, « Les USA "gravement préoccupés" par les événements de Libye ». L'Express, 20 février 2011.
- ((fr)) – Sophie Parmentier et Gilles Halais, « Kadhafi réprime violemment la contestation, les premiers témoignages ». France Info, 20 février 2011.
- ((fr)) – Julien Toyer, édité par Elizabeth Pineau, « Paris condamne l'usage de la force en Libye, se dit préoccupé ». Reuters, 20 février 2011.
- ((fr)) – AFP, « Libye: 173 morts en 6 jours, la contestation commence à toucher Tripoli ». Google Actualités, 19 février 2011.