Mauritanie : le président Ould Abdallahi nomme Zeine Ould Zeidane au poste de Premier ministre

Publié le 23 avril 2007
Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, président de la République de Mauritanie, qui a pris ses fonctions jeudi 19 avril, a nommé au poste de Premier ministre Zeine Ould Zeidane, vendredi 20 avril 2007.

Les deux hommes avaient tous deux concouru lors du premier tour de l'élection présidentielle mauritanienne, le 11 mars. M. Ould Abdallahi avait recueilli 24,80 % des suffrages exprimés, tandis que M. Ould Zeidane était arrivé en troisième position, avec 15 % des voix. Entre les deux tours, un accord politique, non divulgué, était survenu entre les deux hommes, et M. Zeidane avait appelé ses électeurs à voter pour M. Abdallahi, qualifié pour affronter, au second tour, Ahmed Ould Daddah, arrivé en seconde position, avec 20,69 % des voix.

Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi l'avait emporté, le 25 mars, par 52,85 % des suffrages exprimés, tandis que son adversaire recueillait 47,15 % des voix.

Zeine Ould Zeidane, âgé de 41 ans, est mathématicien et économiste de formation. Il avait occupé divers postes dans le domaine économique, au sein de l'administration de l'ancien président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, avant d'être nommé, en juillet 2004, gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie. Le renversement du président Ould Taya, en août 2005, n'avait pas nui à la carrière de M. Ould Zeidane, qui avait continué à diriger la BCM jusqu'en septembre 2006.

Le nouveau Premier ministre ne s'est pas encore exprimé sur l'action qui sera celle de son futur gouvernement, mais le nouveau président de la République, dès avant son investiture, avait défini plusieurs « chantiers » prioritaires pour son mandat de cinq ans :

  • la lutte contre la pauvreté, passant entre autres par une nouvelle répartition des richesses nationales, dans un pays où l'on estime que quatre habitants sur dix vivent en-dessous du seuil de pauvreté ;
  • la restauration de l'unité nationale, notamment par la lutte contre l'esclavage, officiellement aboli depuis 1981 mais subsistant dans les faits, par le retour au pays de dizaines de milliers de Mauritaniens exilés au Mali et au Sénégal et enfin par l'octroi de réparations financières aux familles de militaires noirs exécutés sans jugement entre 1980 et 1991 ;
  • la consolidation de l'état de droit, pour raffermir le processus de démocratisation lancé en août 2005 par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), présidé par le colonel Ely Ould Mohamed Vall, lequel s'était d'ailleurs une nouvelle fois félicité, deux jours avant l'entrée en fonction du nouveau président, de la réussite du processus de transition.

Par ailleurs, l'Agence France-Presse rapporte que le colonel Ould Vall aurait manifesté son intention de « faire valoir ses droits à la retraite », sans pour autant préciser ses intentions. Certains observateurs lui prêtaient récemment le désir de se lancer dans la vie politique, dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012, où il serait susceptible de se prévaloir de son bilan dans la transition démocratique. Quoi qu'il en soit, si cette hypothétique entrée en politique se vérifiait, elle ne passerait pas par l'exercice d'un quelconque mandat électif, puisque le colonel Ould Vall et le CMJD s'étaient expressément interdit de participer à aucune des élections législatives, municipales, sénatoriales et présidentielle, et avaient étendu cette interdiction aux membres du gouvernement nommé par le CMJD.

Sources