Mayotte : des manifestations contre la vie chère dégénèrent

Publié le 8 octobre 2011
Les manifestations ont commencées le 21 septembre dernier à l'appel de l'intersyndicale composée de la CGT, la CFDT, FO et deux associations de consommateurs. L'île française de l'océan Indien est désormais paralysée par les protestations contre la vie chère, des barrages ont été érigés sur les routes. Des négociations ont été entamées le 29 septembre à la suite de débordements, et se poursuivent à un rythme soutenu, mais sans résultats.

Carte de Mayotte.

Le pouvoir d'achat est un véritable problème pour ce nouveau département français : un « ancien » perçoit entre 150 et 300 € par mois, les handicapés sont encore délaissés, les chômeurs ne touchent aucune allocation et chaque travailleur doit faire vivre six personnes. Certaines denrées sont jusqu'à deux fois plus cher qu'à La Réunion. Du fait de la récente départementalisation, les agents passés à la fonction public territoriale ont fait grimper les charges sociales de 30 %. 80 % des budgets des collectivités sont désormais destinés aux frais de fonctionnement, pour grande part les salaires. Les investissements ont donc été drastiquement réduits, ainsi que le soutien d'association, les activités culturelles et les aides à l'économie ; ce qui ne fait qu'amplifier le mouvement actuel.

Ces derniers jours, les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont multipliés. Des renforts sont arrivés vendredi de La Réunion. Plusieurs marches ont eu lieu dans différentes villes du département, et les manifestants ont appelé à la fermeture de tous les commerces de l'île.

Vendredi, une fillette âgée de 9 ans a été blessée au visage par un tir de flash-ball à Longoni. Elle a été hospitalisée à Mamoudzou et devrait être évacuée vers un hôpital de La Réunion. Selon la préfecture, son pronostique vital n'est pas engagé.

Plus tard, c'est à Pamandzi (Petite-Terre) qu'un adolescent est renversé alors qu'il se trouve sur un barrage routier. D'après la gendarmerie, il aurait été percuté par un chauffeur de taxi qui tentait de forcer le barrage. L'adolescent se trouve en observation à l'hôpital de Mamoudzou.

Le conseil général de Mayotte a voté à l'unanimité vendredi une motion pour inciter l'État à compenser la réduction des taxes douanière imposée par le département.

La direction du Parti socialiste a annoncé dans la soirée l'annulation de l'organisation dans l'île de la primaire socialiste qui se tiendra demain partout en France, en raison de la « situation tendue » sur place. La fédération PS du département « regrette cette situation et exprime ses plus vives inquiétudes quant à la suite des événements. Elle en appelle encore une fois au gouvernement pour mettre sur la table des moyens de négociation à la disposition du préfet » indique un communiqué transmis à l'AFP.

Thomas Degos, préfet de Mayotte, a lancé un appel au calme sur les médias locaux afin de prévenir tout débordement comme ceux de vendredi.

Sources



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