Musique : décès du jazzman Dave Brubeck

Publié le 5 décembre 2012
Le pianiste de jazz Dave Brubeck s'est éteint aujourd'hui des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 91 ans, alors qu'il se rendait, justement, chez son cardiologue. Il aurrait fêté ses 92 ans le 6 décembre.

Le musicien Dave Brubeck est mort à l'âge de 91 ans.

Connu entre autres pour son album Time Out[1] contenant notamment les standards Take Five[2], Three to Get Ready et Blue Rondo a la Turk[3] et vendu à plus d'un million d'exemplaires[4], le musicien avait reçu en 1996 un Grammy Award pour l'ensemble de son oeuvre.

Né dans un ranch californien, il souhaitait se consacrer au rodéo, mais sa mère, en l'entendant jouer du piano, l'en a dissuadé de peur qui ne s'abime les mains. C'est elle qui lui avait donné son éducation musicale avant qu'il ne la perfectionne au contact du compositeur français Darius Milhaud.

Il a révolutionné le jazz en y apportant des rythmes inhabituels : Take Five, premier succès du quartet (composé par Paul Desmond en 1959), est écrit en 5/4. Ce succès est l'un des rares exemples de musique innovatrice qui devient un hit planétaire, au point de paraître aujourd'hui banalisée. Take Five a été mis en paroles par de nombreux artistes dont Al Jarreau et, surtout, Carmen McRae qui l'a chanté avec Dave Brubeck lui-même au piano. Il renouvelle l'expérience en 1961 avec l'album Time Further Out[5] dont la pochette reproduit un tableau de Joan Miró, sur cet album, le rythme de chacun des morceaux successifs est inspiré par les chiffres qui figurent en haut du tableau. On y trouve le célèbre morceau Unsquare Dance (7 temps) qui a servi, entre autres, il y a quelques années, de générique pour une émission de télévision française et qui a été repris en 2005 par le chanteur et pianiste Paddy Milner. À l'origine, ce morceau avait été composé pour « décourager » les membres du public des concerts qui ont l'habitude de marquer le rythme en frappant dans les mains, et qui, hélas, se retrouvent souvent à contretemps. À la fin du morceau, on entend le rire de soulagement du batteur, Joe Morello, qui ne pensait pas se tirer si bien de ce difficile exercice.

En tant que compositeur, Brubeck a écrit et, dans certains cas, enregistré plusieurs œuvres de grande envergure, dont deux ballets, une comédie musicale, un oratorio, quatre cantates, une messe, des œuvres pour formations de jazz et orchestres, et plusieurs pièces pour piano seul.

Sa musique a été écoutées pendant toute la seconde moitié du XXe siècle et l'est encore aujourd'hui : encore très actif, il avait donné plusieurs concerts dans les dernières années dont un à la Place des Arts de Montréal en 2011.

Quelques photos modifier

 
Dave Brubeck en 1954
Dave Brubeck en 1954
Photographie de Carl van Vechten
 
Dave Brubeck et Paul Desmond
Portrait de Dave Brubeck et Paul Desmond, le 8 octobre 1954
Photographie de Carl van Vechten
 
The Dave Brubeck Quartet en 1967
The Dave Brubeck Quartet en 1967
De gauche à droite : Joe Morello, Eugene Wright, Dave Brubeck et Paul Desmond.
Dave Brubeck en 1972
Dave Brubeck en 1972
Dave Brubeck en 1972
Photographie de Heinrich Klaffs
 
Dave Brubeck en 1977
Dave Brubeck en 1977
North Sea Jazz festival (Pays-Bas)
 
Dave Brubeck en 2005
Dave Brubeck en 2005
Photographie de Frank C. Müller à Ludwigshafen,   Allemagne
 
Kennedy Center honorees en 2009 à la Maison Blanche
Dave Brubeck en 2009 lors de la remise des ((en)) Kennedy Center Honors.
Le 6 décembre 2009 à la Maison-Blanche, de gauche à droite : Michelle Obama, Mel Brooks, Dave Brubeck, Grace Bumbry, Robert De Niro, Bruce Springsteen et Barack Obama.


Notes modifier

  1. Paru en 1959 alors que la Dave Brubeck Quartet avait déja 8 ans.
  2. Couramment attribué à Dave Brubeck, « Take Five » (que l'on peut traduire par faire une pause, comme on dit en français « cinq minutes... ») est le seul morceau de l'album Time Out qui n'a pas été composé par Dave Brubeck lui même, mais par Paul Desmond, le saxophoniste du Dave Brubeck Quartet.
  3. Ces deux derniers morceaux, bien connus des francophones, ont été mis en paroles par Claude Nougaro : Three to Get Ready est devenu Le Jazz et la Java en 1962 et Blue Rondo a la Turk s'est transformé, alors que Nougaro était hospitalisé en 1965, en À bout de souffle, en l'honneur du film de Jean-Luc Godard de 1960.
  4. Take Five est le tout premier disque (à l'époque, le mot album était peu utilisé) de Jazz dont les ventes ont dépassé le million d'exemplaires.
  5. Cette suite de Time Out est un album de 1961, qui, comme son nom l'indique, va encore plus loin...

Voir aussi modifier

Sources modifier


 
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