Naissance de « Neuf Cegetel »

Publié le 11 mai 2005
Neuf Telecom et Cegetel ont officialisé leur fusion mercredi 11 mai. Les deux sociétés de télécommunications vont former le groupe Neuf Cegetel. Il y a un an, un tel marriage avait échoué a cause de la discordance des deux partenaires sur le plan financier et sur le partage de la nouvelle société.

Neuf Telecom prendra la majeure partie de Neuf Cegetel, ses actionnaires se partageront 72% des actions du nouveau concurrent de l'opérateur historique, tandis que les 28% restants iront aux actionnaires (la SFR, entreprise mère) de Cegetel, qui sera amené à vendre toutes ses parts à la nouvelle société. La SNCF, actionnaire de Cegetel à hauteur de 35% pourrait profiter de cet événement pour se débarrasser des parts de l'opérateur de télécommunications. Logiquement, l'actuel PDG de Neuf, Jacques Veyrat, prendra la tête de Neuf Cegetel.

La fusion presente pour les deux partenaires des avantages principalement logistiques et de marketing. Pouvant s'appuyer sur les deux infrastructures ADSL qui formeront désormais le plus grand réseau alternatif en France (1,25 million de lignes dégroupées contre 1 million pour Free). De plus, en éliminant un compétiteur d'un marché extrêmement réactif et croissant et en se posant comme acteur d'ordre premier de la téléphonie fixe (après France Telecom) et comme troisième fournisseur d'accès ADSL (après Wanadoo et Free) le nouveau groupe jouira sans doute de la deuxième place du marché de télécommunications fixe en France. Neuf Cegetel pourra également compter sur des frais de personnel limités, pour une productivité revue à la hausse. Nombre de postes présents en doublon seront rapidement supprimés et les syndicats redoutent la suppression de 1000 emplois (sur 3800). Les pertes des deux opérateurs séparément constituent 130 millions d'euros pour l'année passée; Neuf Cegetel prévoit l'inversion de la tendance vers 2007.

Ce rapprochement s'inscrit dans une tendance amorcée depuis quelques années avec les opérateurs étrangers historiques (Club Internet de la Deutsche Telekom par exemple) ou alternatifs (AOL France ou Tele2). Le marché constamment croissant (+100% l'année passée) de l'internet haut débit, déchiré par une concurrence féroce et des prix revus régulièrement à la baisse, est souvent dangereux pour les petites entreprises, mais très profitable pour les grandes. La consolidation devrait s'y poursuivre dans les prochains temps.

Sources