Natation : plus de combinaisons, mais de nouveaux plots

Publié le 1er janvier 2010
Après avoir défrayé la chronique et les tables de records en 2008 et en 2009, les combinaisons sont interdites par la Fédération internationale de natation (FINA) à compter d'aujourd'hui. Dans le même temps, les nageurs pourront adapter des plans inclinés sur les plots de départ.

Retour au slip et au bermuda

 
Départ de la finale du 50 mètres des championnats de France, en avril 2009. Au terme de cette course, Frédérick Bousquet est devenu recordman du monde en combinaison rouge.

Les championnats de France d'avril 2009 à Montpellier avaient montré à l'ensemble des médias l'ampleur du phénomène des combinaisons. Plus d'une trentaine de records ont été battus, voire rebattus dans les heures suivantes ; sans compter les nageurs seconds ou troisièmes sous les temps des précédents records. Cela avait de quoi réjouir les organisateurs du Montpellier Université Club pour faire salle comble.

Cependant, les mêmes organisateurs ont dû faire le ménage dans les gradins : les dirigeants de Jaked profitaient de leurs accréditations pour y vendre aux nageurs leurs combinaisons 100 % polyuréthane, 0 % tissu. Apeurés face aux performances des nageurs déjà équipés, nombreux sont ceux à avoir lâché les quelques centaines d'euros nécessaires. La situation a même mis des entraîneurs dans une position d'impuissance : malgré des mois passés à former un sportif de haut niveau, leur protégé finissait derrière des nageurs puissants fendant l'eau grâce à la flottabilité de leur tenue.

Le manque de précision de la règle générale et de son application selon les fédérations nationales ont créé des inégalités entre les nageurs. Des combinaisons étaient utilisées pour établir des records du monde avant même que celles-ci aient reçu une homologation de la FINA. Le scénario français s'est reproduit toute la saison printemps-été jusqu'aux Mondiaux de Rome, gênant la médiatisation de la natation avec des questions sur l'intérêt sportif des épreuves ?

2010 en maillot ou en short devrait revenir à des nageurs plus techniques : capable de flotter par eux-mêmes en gérant un corps affûté. Revers de la médaille : les records seront moins battus certainement (252 records du monde en deux ans). Ils ne devraient pas, cette année, être le moyen d'attirer le public.

Un nouveau départ ?

 
À droite, deux plots de la piscine montpelliéraine d'Antigone équipés du plan incliné.
 
À deux mille cinq cents euros le plot nouveau, il est loin le temps des départs sur caisse de bois, ici à Leipzig, en 1956.

Cependant, dans le même temps, la FINA autorise un accessoire sur le plot de départ. Alors que ces plate-formes sont réglementaire dépourvues d'une pente supérieure à dix pour cent, voilà que les nageurs pourront utiliser un plan incliné pour poser leur pied arrière, selon cinq positions de recul. Quitte à l'utiliser pour pousser et partir plus vite ?

L'introduction était prévue pour les Jeux olympiques de Pékin, en août 2008, puis pour les Championnats du monde de Rome, en juillet 2009. Les hésitations de la FINA ont eu lieu aux derniers moments puisque les organisateurs des championnats de France à Montpellier parlaient de « plots Rome 2009 ».

Les avis des champions français est similaire à ceux pour les combinaisons : utile oui toujours, s'ils ont le temps de préparer un départ avec cale. Denis Auguin, l'entraîneur du Cercle des nageurs d'Antibes, est très critique sur la comparaison avec les starting block en athlétisme puisque, règlementairement en natation, le pied avant doit rester à plat au bord du plot, avec les mains posées librement mais sur la même ligne. À réformer, Auguin aurait souhaité avoir une position des pieds en arrière des mains.

La capacité à disposer de ce « gadget » coûteux et à s'en servir en compétition sera-t-elle la polémique de cette nouvelle saison internationale de natation ?

Sources


 
Wikinews
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