Oskar Lafontaine se sépare du SPD et envisage la création d'un rassemblement à gauche des sociaux-démocrates

Publié le 25 mai 2005
À la suite de la séparation d'Oskar Lafontaine du Parti social-démocrate (SPD) allemand, les socialistes du chancelier Schröder

Il avait annoncé qu'il quittait les sociaux-démocrates dans le tabloïd populaire Bild où il rédige une chronique hebdomadaire en affirmant qu'il ne serait plus « membre formel si le SPD allait aux élections avec l'Agenda 2010 et Hartz IV » (Ich habe immer erklärt, meine formelle Mitgliedschaft ist beendet, wenn die SPD mit der Agenda 2010 und Hartz IV in die Bundestagswahl zieht.). Il avait également envisagé la création d'un parti rassemblant le PDS (successeur du SED communiste de RDA) et l'Alternative pour le travail et la justice sociale (WASG[1]), un nouveau parti de gauche militant pour l'« égalité sociale ».

Malgré ses nouvelles ambitions et ses nombreuses critiques du gouvernement de M. Schröder, l'ambiguïté reste totale, les analystes retenant surtout l'expression de formalité (« membre formel ») qui laisse apparaitre cette démission comme incertaine.

La SPD, toujours principal parti de gauche malgré la débâcle en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, s'était immédiatement révolté contre une attaque venant d'un membre autrefois considéré comme clé, mais largement en perte de vitesse depuis sa démission du poste de ministre des Finances en 1999, le secrétaire général Klaus Uwe Benneter allant même jusqu'à lui lancer : « Oskar, sois honnête et pars enfin ! » („Oskar, sei ehrlich: geh jetzt!“), tout en le mettant en garde de nuire au SPD.

La WASG ne voulant pas participer à la campagne du PDS, Oskar Lafontaine avait depuis assez longtemps déjà envisagé une alliance issue du mécontentement d'une politique sociale très peu populaire du gouvernement allemand.

Toutefois, le PDS regrettait de ne pas pouvoir forger une alliance à gauche jusqu'aux probables élections anticipées en septembre 2005. Gregor Gysi (PDS) déclarait que l'idée était intéressante, mais irréalisable dans de courts délais (Es ist nicht mehr zu schaffen).

Des critiques à l'intention de cette nouvelle formation avaient fusé de toutes parts, Reinhard Bütikofer (Verts) critiquant un « mort-né stratégique » (strategisch ein totgeborenes Kind) regrettant qu'on puisse essayer de gouverner le pays avec un parti « nostalgique gauchisant » (nostalgische Linkspartei).

Notes

Sources

Voir sur Wikipédia l'article
Die Linke.