Pays de Galles : Monsanto et le gouvernement mis en cause dans une affaire de déchets toxiques

Publié le 13 février 2007
Le quotidien britannique The Guardian a indiqué, lundi 12 février 2007, que, selon ses estimations, les coûts de dépollution de la carrière de remblais de Brofiscin, près du village de Groesfaen [1], pourraient dépasser les 100 millions de livres sterling, soit environ 150 millions d'euros. L'agence britannique de l'Environnement (Environment Agency) a toutefois tenu à démentir cette estimation dans la journée, parlant de coûts « significativement moindres », sans toutefois révéler de montant.

Localisation de l'autorité unitaire de Rhondda Cynon Taff, sur la carte du Pays de Galles

L'estimation publiée par le Guardian intervient au lendemain de l'annonce, par l'Agence de l'Environnement, du lancement d'une enquête sur les dommages causés par l'enfouissement, au cours des années 1960 et 1970, de produits chimiques fabriqués par la firme Monsanto.

Les responsables gallois de l'agence de l'Environnement ont révélé, par la voix de John Harrison, directeur pour la région de Taff-Ely, que 800 000 livres sterling (environ 1,2 million d'euros) auraient été consacrés jusqu'ici en analyses diverses sur le site de la carrière de Brofiscin, pour tenter d'évaluer les coûts de dépollution.

Un premier rapport avait été rendu au gouvernement britannique en 1972, après le décès suspect de neuf vaches. Son auteur, Douglas Gowan, estime aujourd'hui que « les autorités connaissaient la situation depuis des années, mais n'ont rien fait » et pense qu'il y aurait eu « non seulement négligence et incompétence totale, mais aussi dissimulation » et que « le problème s'est développé, hors de tout contrôle ».

Selon un autre rapport réalisé en 2005 par la compagnie d'ingénierie WS Atkins pour le compte de l'agence de l'Environnement et des autorités locales, il semble que, près de 30 ans après la fin de l'enfouissement des déchets toxiques dans la carrière, en 1977, Brofiscin serait le site de plus pollué de toute la Grande-Bretagne. Le site contiendrait au moins 67 produits toxiques différents, dont des PCB, des chlorures de vinyle et du naphtalène. Le rapport précisait également que la nappe phréatique continuerait, depuis les années 1970, à être polluée par diverses matières toxiques, nocives et polluantes.

Un porte-parole de l'agence a toutefois indiqué que, si l'on ne pouvait nier l'évidence d'une grave pollution du site, rien ne permettait pour le moment de conclure à des dommages identifiés ou à un danger immédiat pour la santé des riverains, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable.

Notes

Sources

Sources anglophones
Sources francophones