Premier rapport sur la lutte contre les armes à sous-munitions
Publié le 1er novembre 2010
À l'occasion de la publication du premier rapport de surveillance des armes à sous-munitions par l'ONG[1] Human Rights Watch, des experts ont indiqué aujourd'hui que des progrès « remarquables » ont été faits au niveau international pour éliminer les armes à sous-munitions mais ils ont également souligné que les millions d'armes toujours stockées de par le monde restent un problème à régler de façon urgente.
Déjà 108 pays ont signé et 7 ont totalement détruit leurs stocks — soit un total de 176 000 armes — trois mois après l'entrée en vigueur de la Convention sur l'interdiction des armes à sous-munitions (BASM) visant à interdire la production, l'utilisation, le stockage, le commerce et le transfert des bombes à sous-munitions. « Les progrès qui ont été faits pour éliminer ces armes de la surface de la terre sont remarquables », a commenté Steve Goose, de Human Rights Watch. « Les armes à sous-munitions sont parmi les plus choquantes à avoir été développées », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse au Club des journalistes étrangers de Thaïlande à Bangkok, soulignant qu'il restait « un énorme défi devant nous ».
Il reste néanmoins beaucoup de travail, notamment avec les États-Unis, probablement le plus grand exportateur de bombes à sous-munitions dans le passé, qui n'ont fait que d'adopter un moratoire sur presque toutes les exportations tout en refusant de signer la convention. D'autres producteurs majeurs, en particulier la Chine, la Russie et Israël refusent toujours de signer la convention.
Selon le rapport, les bombes à sous-munitions, lancées depuis le sol ou par avion, ont été utilisées au cours des soixante dernières années dans 39 pays et ont tué ou blessé quelque 85 000 personnes. Très souvent mortelles, le principe de ces armes est de s'ouvrir avant l'impact et de disperser des centaines de plus petites sous-munitions, souvent de la taille d'une balle de tennis, sur une grande surface. Le problème est que beaucoup d'entre elles n'explosent pas immédiatement et peuvent rester cachées des années, tuant ou mutilant des civils, y compris des enfants, pendant des décennies après la fin d'un conflit ; c'est le cas du Laos, du Cambodge ou encore du Vietnam.
La première réunion des États signataires de la convention aura lieu la semaine prochaine au Laos, pays le plus touché par ces armes.
- ↑ Organisation non gouvernementale.
Voir aussi
États ayant ratifiés la Convention (vert foncé) et États signataires (vert clair) |
- [pdf] ((fr)) – « Rapport sur les armes à sous-munitions ». Human Rights Watch, 1er novembre 2010.
- ((fr)) « Vers une interdiction des armes à sous-munitions à l'échelle mondiale ». Wikinews, 19 février 2010.
Source
- ((fr)) – lemonde.fr avec AFP, « Des progrès "remarquables" dans la lutte contre les armes à fragmentation ». Le Monde, 1er novembre 2010.