Québec : les élections générales anticipées sont fixées au 26 mars

Publié le 23 février 2007
Jean Charest, Premier ministre de la province canadienne du Québec, s'est rendu, mercredi 21 février 2007, à la résidence de Lise Thibault, lieutenant-gouverneur du Québec, afin de soumettre à son approbation les décrets de dissolution de l'Assemblée nationale. Le nouveau scrutin se déroulera lundi 26 mars prochain.

M. Charest a préalablement rencontré son conseil des ministres, pour entériner sa décision, puis s'est rendu, en compagnie de son épouse Michelle Dionne, à la résidence du lieutenant-gouverneur.

Au moment du déclenchement du processus électoral, le nombre d'électeurs inscrits est de 5 612 533, en progression par rapport à celui observé lors du déclenchement du processus ayant mené à l'élection générale du 14 avril 2003, où ce nombre était de 5 464 358 [1]. Le nombre des électeurs inscrits est susceptible de variations, compte tenu de « la période de révision qui s'étendra du 5 au 13 mars et de la période de révision spéciale qui aura lieu du 14 au 22 mars prochain ».

L'Assemblée sortante

Dans l'Assemblée sortante, la répartition des sièges entre les formations politiques était la suivante :

  • Parti libéral du Québec (leader : Jean Charest) : 72 sièges (en 2003 : 45,99 % des voix et 76 sièges)
  • Parti québécois (leader : André Boisclair) : 45 sièges (en 2003 : 33,24 % des voix et 45 sièges)
  • Action démocratique du Québec (leader : Mario Dumont) : 5 sièges (en 2003 : 18,18 % des voix et 4 sièges)
  • un siège est occupé par un député étiqueté « indépendant »
  • deux sièges sont vacants.

Les formations en lice

Outre les formations mentionnées ci-dessus, il devrait y avoir des candidats issus du Parti vert du Québec et de Québec solidaire, petite formation de gauche créée le 4 février 2006.

Le résultat du scrutin devrait toutefois se jouer entre le Parti libéral et le Parti québécois, avec une certaine marge d'incertitude, dans l'état actuel, sur la préférence finale des électeurs.

Un récent sondage de l'institut CROP, publié le 20 février, crédite le Parti libéral de 35 % des intentions de vote, le Parti québécois de 32 %, l'Action démocratique de 18 , Québec solidaire de 5 % et le parti Vert de 9 %.

D'autres petites formations devraient présenter des candidats, sans que l'on s'attende à ce qu'elles obtiennent des scores dépassant les 1 % des suffrages. Ce cas de figure se reproduit lors de chaque renouvellement de l'Assemblée nationale du Québec.

Le mode de scrutin

Compte tenu du mode de scrutin – scrutin majoritaire uninominal à un tour – en vigueur dans la « Belle Province » (qui ne se distingue pas, sur ce point, des usages en vigueur dans le reste du Canada et dans de nombreux pays anglo-saxons), seuls le Parti libéral du Québec et le Parti québécois peuvent raisonnablement espérer concourir au titre de « première formation politique » (tant en suffrages qu'en nombre de sièges). Un projet de réforme du mode de scrutin, qui aurait pu allier la représentation uninominale (dans 75 circonscriptions redécoupées) et la représentation proportionnelle de liste (50 députés étant élus selon ce système), avait été étudié par Benoît Pelletier, ministre de la Réforme démocratique, mais, bien que le projet n'ait pas prévu d'application avant les élections générales de 2012, le gouvernement avait été contraint de le retirer, le 12 décembre dernier [2].

On ne peut toutefois exclure, au final, l'absence de majorité absolue au sein de la nouvelle assemblée, ce qui pourrait éventuellement impliquer la nécessité d'une alliance entre au moins deux des groupes représentés dans la nouvelle chambre.

Outre les deux « gros » partis (PLC et PQ), il est probable que l'Action démocratique du Québec obtiendra cette fois encore des élus, sans que son résultat en sièges traduise la réalité de son influence dans les isoloirs.

La forte poussée du parti Vert, qui n'avait réuni que 0,44 % des voix en 2003 et est cette fois crédité de 9 % des intentions de vote dans le récent sondage cité plus haut, pourrait aussi conduire, même si cela paraît pour le moment assez peu probable, à l'élection d'un député de cette formation. Le parti Vert présente en 2007 83 candidats (sur l'ensemble des 125 circonscriptions) alors qu'il n'en avait présenté que 37 lors du scrutin de 2003.

En effet, même si le contexte est différent, on se souvient que l'Action démocratique du Québec a obtenu l'élection de son premier député dès 1994, alors que le parti n'avait réuni que 6,46 % au niveau provincial, et l'avait conservé en 1998 alors que l'ADQ avait notablement augmenté son score, avec 11,81 % au niveau provincial.

Notes

Sources

Sources francophones

Voir aussi

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