Résultats du second tour des élections municipales françaises de 2008

Résultats dans les trente villes les plus peuplés de France[1]

██ Villes remportées par une liste soutenue par la droite (notamment l'UMP) dès le premier tour
██ Villes remportées par liste soutenue par la droite (notamment l'UMP)
██ Villes remportées par une liste soutenue par la gauche (notamment le PS) dès le premier tour
██ Villes remportées une liste soutenue par la gauche (notamment le PS)

██ Résultats non-définitifs

Publié le 16 mars 2008
Le second tour des élections municipales françaises de 2008 se déroulait ce dimanche. Après un premier passage par les urnes dimanche dernier, les électeurs d'un tiers des communes de plus de 3 500 habitants (898 en tout) participaient à un second tour. De même dans 1 015 cantons, les électeurs étaient rappelés aux urnes. Les bureaux de vote étaient ouverts jusqu'à 18h voire 19h ou 20h pour les grandes villes.

Taux de participation

Selon le Ministère de l'Intérieur français, le taux de participation était, à midi, sensiblement le même qu'au premier tour, s'élevant à 23,68 % pour les municipales (contre 20,21 % à la même heure en 2001) et à 22,09 % pour les cantonales (contre 17,62 % en 2001).

Le taux d'abstention s'établirait à un niveau record avec seulement 65,5 % de participation aux muncipales (contre 65,96 % en 2001).

De nombreuses victoires pour la gauche
Pierre Cohen, le nouveau maire de Toulouse, ici en meeting le 5 mars 2008.

À Toulouse, quatrième ville de France, le socialiste Pierre Cohen remporte les clés du Capitole avec 51 % face au maire sortant (centriste soutenu par l'UMP), Jean-Luc Moudenc (49 %). En ballotage défavorable au terme du premier tour, l'actuel maire de Ramonville (au sud de Toulouse) met ainsi fin à un règne de 37 ans de la droite sur la ville rose, située dans un département et une région dirigées par la gauche. Le soutien de la tête de liste du MoDem, Jean-Luc Forget, n'aura donc pas suffi à Jean-Luc Moudenc, qui avait succédé Philippe Douste-Blazy en 2004.

Le PS reconquiert la ville de Strasbourg, perdue en 2001. Roland Ries, qui avait déjà dirigé la ville pendant que Catherine Trautmann était ministre de la Culture, obtient plus de 58,3 % des voix face à la maire sortante Fabienne Keller (41,7 %)

La gauche remporte d'autres villes jusqu'alors dirigées par la droite comme Metz, Amiens, Saint-Etienne, Quimper, Blois, Evreux ou Reims. Elle conserve par ailleurs Paris, Lille et Angers, où la liste du socialiste Jean-Claude Antonini l'emporte de justesse.

Mais la droite conserve Marseille

Jean-Claude Gaudin est réélu dans la cité phocéenne. L'UMP gagne par ailleurs la ville de Calais, bastion du Parti communiste français depuis 37 ans.

Xavier Darcos battu à Périgueux.
Bilan mitigé pour les personnalités de la majorité

Parmi les membres du gouvernement, Xavier Darcos, ministre de l’Éducation nationale, est battu de justesse (114 voix) à Périgueux, tout comme Rama Yade secrétaire d'État aux droits de l'homme, à Colombes. Mais Jean-Marie Bockel, secrétaire d'État chargé de la coopération, est ré-élu de justesse (168 voix) à Mulhouse, alors que Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'écologie, est élue à Longjumeau. Christian Estrosi remporte la mairie de Nice et va donc, conformément à son engagement, démissionner du poste de secrétaire d'État à l'Outre-Mer.

De même, Rachida Dati, ministre de la Justice, remporte le 7e arrondissement de Paris. En revanche, Christine Lagarde et Jean-Marie Cavada échouent nettement dans le 12e, tout comme Christine Albanel dans le 4e. Par ailleurs, Nadine Morano, porte-parole de l'UMP, est battue à Toul, arrivant en troisième position dans une triangulaire. Enfin, Gilles de Robien perd la mairie d'Amiens (44 % contre 56 % pour son adversaire socialiste).

Éric Woerth (Chantilly), Xavier Bertrand (Saint-Quentin), Jean-Louis Borloo et Valérie Létard (Valenciennes), Michèle Alliot-Marie (Saint-Jean-de-Luz) et Dominique Bussereau (Saint-Georges-de-Didonne) avaient conservé leurs fauteuils dès dimanche, tout comme Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, à Meaux.

François Bayrou (ici en 2006) ne parvient pas à conquérir la ville de Pau.
Échec de François Bayrou à Pau

À Pau, François Bayrou, en ballotage défavorable au terme du premier tour, ne parvient pas à conquérir la mairie : il obtient 300 voix de moins (38,81 %) que la socialiste Martine Lignières-Cassou (39,76 %). Le maire sortant, ancien socialiste rallié à l'UMP, Yves Urieta ne recueille quant à lui que 21,42 % des suffrages. Reconnaissant sa défaite qu'il met sur le compte d'« une vague de gauche énorme », le leader du MoDem a estimé que l'« instabilité politique » illustrée par les victoires de la gauche après celles de la droite au printemps 2007 nécessitait de « construire un centre fort ».

Réactions politiques

Alors que le Premier ministre, François Fillon, estime qu'il serait « malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales », le député socialiste Laurent Fabius a invité le gouvernement à « corriger la trajectoire », estiment que la droite venait de subir une sanction « extrêmement lourde ». François Hollande, le premier secrétaire du PS, s'est quant à lui réjoui que la gauche soit à la fois majoritaire en nombre de voix, en nombre de villes et en nombre de départements.

Notes

  1. ██ Saint-Denis de La Réunion

Sources