Rapports russo-américains : la lutte d'influence dans l'espace postsoviétique

Publié le 13 novembre 2008
La lutte d'influence dans l'espace postsoviétique constituera le principal terrain de confrontation politique entre la Russie et l'administration de Barack Obama, estime Jeffrey Mankoff, expert de la Russie au Conseil pour les relations internationales, le prestigieux centre américain d'analyse politique.


« La confrontation entre la Russie et les États-Unis sera concentrée, avec l'arrivée de la nouvelle administration, sur l'espace de la CEI où la Russie veut dominer et où les États-Unis entendent élargir leur influence », a estimé l'expert américain dans un entretien à RIA Novosti.

À son avis, le conflit entre la Russie et la Géorgie autour de l'Ossétie du Sud et le problème de la population russophone de Crimée sont considérés par l'Occident comme une volonté agressive de Moscou de maintenir l'espace postsoviétique sous sa domination.

« Le message du président Dmitri Medvedev dans lequel celui-ci a révélé ses plans sur l'installation de missiles Iskander près de Kaliningrad pour contrer le bouclier antimissile de l'OTAN en Pologne et République tchèque n'est pas considéré par l'Occident comme une réponse adéquate, et ravive ses craintes quant à la ligne de politique extérieure de la Russie. L'Occident a vu dans cette démarche une nouvelle escalade du conflit », a expliqué l'expert.

Mais la Russie et les États-Unis n'ont une chance de mettre un terme à la dégradation de leurs rapports que sur la base d'un compromis. Selon l'expert américain, les États-Unis devraient abandonner l'idée d'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine à l'OTAN car l'élargissement de l'Alliance vers les frontières de la Russie est inacceptable pour Moscou.

Mais l'éventuel abandon par les États-Unis de leurs plans consistant à étendre l'Alliance à l'espace postsoviétique ne fera nullement preuve d'une disposition de Washington à laisser ce territoire sous l'influence totale de la Russie, qui considère les pays de la CEI comme sa zone historique d'intérêts politiques.

« Je ne pense pas que l'administration de Barack Obama permette à la Russie de dominer dans la CEI. L'apparition d'une alternative énergétique régionale à la Russie sera là un facteur clé. Regardez le Turkménistan : ce pays acquiert une importance extrême pour les États-Unis mais il n'est nullement question de son adhésion à l'OTAN », a précisé Jeffrey Mankoff.

Cet article reprend la totalité ou des extraits de la dépêche de l'agence de presse RIA Novosti intitulée
«  Rapports russo-américains: la lutte d'influence dans l'espace postsoviétique (expert américain) » datée du 13 novembre 2008.

Sources