Recrudescence de la violence à la frontière entre les États-Unis et le Mexique

Publié le 16 mars 2010
Le gouvernement américain a dénoncé le meurtre de trois personnes liées au consulat américain dans la ville de Ciudad Juárez, dans le nord de l'État du Chihuahua, au Mexique, à proximité de la frontière avec les États-Unis.

Carte de la frontière entre les États-Unis et le Mexique
Vue de Ciudad Juárez, en 2004

Une employée du consulat américain au Mexique et son époux — tous deux citoyens américains — ont été abattus par des hommes armés non identifiés à Ciudad Juárez. Le bébé du couple assassiné, qui se trouvait dans leur voiture, a été épargné. Par ailleurs, l'époux d'une autre employée du consulat mexicaine a également perdu la vie dans la ville après avoir été attaqué.

Si les autorités mexicaines indiquent ignorer le mobile des assassins, Ciudad Juárez, proche de Laredo, au Texas, est le théâtre d'un bras de fer entre les cartels de la drogue et l'administration du président mexicain Felipe Calderón.

Cette recrudescence de la violence le long de la frontière entre le Mexique et les États-Unis a incité le département d'État américain à autoriser les diplomates américains en poste dans les consulats du nord du Mexique à procéder à l'évacuation de leurs familles.

Samedi dernier, au moins 24 personnes ont été tuées en rapport avec le trafic de drogue dans l'ouest du pays.

Aussi, les autorités américaines s'inquiètent-elles de la corruption croissante au sein de la police chargée de maintenir l'ordre à la frontière. Les trafiquants de drogue sont parvenus à infiltrer les agences du gouvernement américain, y compris celles chargées de lutter contre ces réseaux, a fait savoir le FBI[1] lors d'auditions au Congrès la semaine dernière.

Kevin Perkins, un responsable du FBI, a évoqué le cas d'une nouvelle recrue ayant cédé à la tentation, acceptant plus de cinq millions de dollars en pots-de-vin en échange de laisser passer une tonne de marijuana[2] en provenance du Mexique. Le policier a été condamné à 20 ans de réclusion. « Mais il n'est pas le seul, loin de là », a affirmé James Tomsheck, un responsable du Bureau de la protection des frontières et des douanes[3].

M. Tomsheck a expliqué au sénateur Mark Pryor que 60 % des recrues de la police soumises à des détecteurs de mensonges s'avéraient inaptes à rejoindre les forces de l'ordre, déplorant que « malheureusement, seulement 10 % des recrues sont soumises à un tel examen, faute de moyens ».

Notes

Sources