Russie : Moscou renforce la sécurité des troupes après un attentat au Daguestan

Publié le 7 septembre 2010
Le gouvernement russe a annoncé, hier, un renforcement de la sécurité des forces armées dans le Caucase du Nord, une région en proie à une instabilité persistante, deux jours après un attentat-suicide dans lequel trois soldats sont morts et 35 autres blessés au Daguestan. « J'ai donné des instructions pour le renforcement de la sécurité des militaires russes dans la région », a déclaré le ministre de la Défense, Anatoli Serdioukov, qui s'est rendu sur place hier. « Les mesures qui avaient été prises sont à mon sens insuffisantes. Il fallait agir de manière plus dure », a-t-il ajouté. Un autre attentat visait samedi le ministre régional chargé des affaires nationales et religieuses dans lequel, contrairement à son chauffeur, le ministre a survécu. Un policier des forces spéciales a également été tué mercredi dernier à Makhatchkala.

Localisation du Daguestan

Commis avec une voiture transportant jusqu'à 100 kg d'un explosif équivalent à la TNT[1], le véhicule de type Lada avait réussi a contourné un poste de contrôle avant d'être bloqué par un camion militaire. Il n'a donc pas pu entrer dans le camp militaire visé, abritant une unité de l'armée russe à près de Bouïnaksk, à une quarantaine de kilomètres de Makhatchkala, capitale du Daguestan, réduisant ainsi considérablement le nombres de victimes. « Selon le dernier bilan, 3 hommes ont été tués et 35 blessés, dont 4 grièvement », a dit le ministre. Une deuxième explosion est survenue peu après sur une autoroute où devait passer une voiture de police dépêchée sur les lieux, sans faire de victimes. « La situation, comme vous le savez, n'est pas simple. En témoignent les derniers événements, les attentats commis », a déclaré de son côté le Premier ministre Vladimir Poutine lors d'une réunion hier consacrée au développement économique de la région. « Mais nos plans de développement économique et social du Caucase du Nord en sont d'autant plus d'actualité », a-t-il ajouté.

Des dizaines de milliers de soldats russes restent positionnés dans les républiques instables du Caucase après la fin officielle au printemps 2009 de l'opération « antiterroriste » en Tchétchénie, nom donné à la deuxième guerre menée en 1999 dans cette petite république avec l'invasion du Daguestan en 1999. Moscou tente de susciter un essor économique dans la région, mais y reste confronté à une rébellion qui multiplie les attaques, notamment au Daguestan et en Ingouchie, toutes deux républiques voisines de la Tchétchénie. Tandis que Mr. Poutine se veut rassurant, en excluant une « nouvelle guerre » dans le Caucase russe, un haut responsable du ministère russe de l'Intérieur reconnaît toutefois une détérioration de la situation dans un entretien publié hier par le journal Vremia Novosteï. « Au Daguestan, en Ingouchie, en Kabardino-Balkarie, la situation criminelle s'est effectivement aggravée », a dit le général Nikolaï Simakov, en charge du Caucase du Nord. Les forces russes se heurtent à des rebelles qui « frappent là où ils sentent une faiblesse », a ajouté le général tout en reconnaissant que des jeunes rejoignaient « par dizaines » les rangs rebelles dans les Républiques autonomes du Caucase, ce qui constitue « le problème le plus sensible » pour les autorités.

Notes

Sources



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