Russie : le Parlement ratifie le traité de désarmement START III

Publié le 27 janvier 2011
Après l'adoption mardi par la Douma[1] en troisième et dernière lecture du nouveau traité de désarmement nucléaire START III[2], la chambre haute du Parlement russe, le Conseil de la Fédération, l'a ratifié à son tour hier. Signé le 8 avril 2010 à Prague par les présidents russe Dmitri Medvedev et américain Barack Obama, ce traité prévoit que chacun des deux pays peut déployer au maximum 1 550 têtes nucléaires, soit une réduction de 30 % par rapport au niveau établit par le Traité de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques conclu le 24 mai 2002 à Moscou et permet surtout la reprise des vérifications mutuelles des arsenaux nucléaires des deux superpuissances, interrompues fin 2009.

Mardi, la Douma a approuvé le texte par 350 voix pour et 96 contre.

« La conclusion de l'accord START confirme la détermination de la Russie à respecter les engagements allant dans la voie d'un monde sans armes nucléaires », a indiqué l'assemblée dans une déclaration adoptée par le parti Russie unie, le parti majoritaire au pouvoir. « Nous avons discuté de tous les points de vue et pris en considération tout ce qui était nécessaire », a déclaré le chef de la commission des Affaires étrangères de la Douma, Konstantin Kossatchev. Ce vote était attendu dans la mesure où le parti, dirigé par le Premier ministre Vladimir Poutine — avait fait savoir qu'il approuverait cet accord. Ce nouveau traité constitue une amélioration des relations diplomatiques entre Washington et Moscou, après les graves tensions apparues pendant la présidence du prédécesseur de Barack Obama, George W. Bush.

Ratifié le 23 décembre 2010 par le Sénat américain, il avait été approuvé en première lecture le jour suivant par la Douma en indiquant cependant qu'elle apporterait en deuxième lecture des amendements en réponse aux conditions ajoutées par les sénateurs américains qu'elle estimait en « contradiction » avec le texte notamment la décision de l'administration Obama de poursuivre la construction en Europe d'un bouclier antimissile. La Russie a fait savoir qu'elle n'accepterait ce projet qu'à condition de pouvoir y participer à part entière. Après son adoption définitive par le Conseil de la Fédération, il faudra attendre « fin janvier ou début février », selon M. Kossatchev, pour que le traité soit promulgué, étape indispensable à son application.

Dans un communiqué des Nations unies, le secrétaire général Ban Ki-moon salue l'adoption de la loi de ratification « qui permet dès lors l'entrée en vigueur du Traité ». La Russie « démontre son engagement à réaliser le désarmement nucléaire et assurer la non-prolifération », explique-t-il. Ce dernier espère que les deux pays « s'appuieront sur cet élan pour s'engager dans des efforts de suivi afin de parvenir à des réductions plus importantes de tous les types d'armes nucléaires ».

Notes

Voir aussi

Sources




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