Science : découverte d'une exoplanète potentiellement habitable

Publié le 25 avril 2007
La première exoplanète potentiellement similaire à la planète Terre vient d'être découverte.

L'annonce a été faite ce jour par la revue scientifique Astronomy and Astrophysics qui publie un article réalisé par une équipe internationale franco-helvético-portugaise [1]. Cette équipe a utilisé avec le spectrographe HARPS (High Accuracy Radial Velocity for Planetary Searcher) monté sur le télescope de 3,6 m de l'observatoire de La Silla au Chili. D'après l'équipe, ceci constitue « un grand pas dans la quête de la vie dans l'univers ».

Cette planète[2], orbitant autour de la naine rouge Gliese 581 (Gl581, ou GJ 581) dans la constellation de la Balance et située à 20,5 années-lumière[3] de notre planète, est la troisième exoplanète découverte dans ce système : les astronomes avaient observé auparavant une planète de masse comparable à celle de Neptune (environ 15 fois celle de la Terre) qui orbite autour de son soleil en 5,4 jours, et une autre de masse 8 fois celle de la Terre avec une période de révolution solaire de l'ordre de 84 jours. Les naines rouges constituent des « cibles » de choix pour les chasseurs d'exoplanètes en raison de leur luminosité relativement faible, ce qui favorise la détection des objets qui pourraient orbiter autour d'elles. Par ailleurs, ce type d'étoiles constitue environ 80 % des objets les plus proches du Soleil.
L'intérêt suscité par Gl581c, la plus légère des quelques 200 et plus exoplanètes découvertes à ce jour, est dû à ses caractéristiques qui semblent en faire, selon l'expression de certains, une « Terre-bis », à savoir :

  • une température potentiellement proche de celle de la Terre (entre 0°C et 40°C).
  • une masse relativement faible (5 fois celle de la Terre) qui pourrait indiquer une surface liquide et/ou solide.
  • un rayon de 1,5 fois celui de la Terre, faisant que la gravité à la surface est de 2,2 fois celle de la Terre.

Il convient cependant de tempérer l'enthousiasme en faisant remarquer que ces seules conditions ne sont pas suffisantes, puisque, par exemple, une planète comme Mars est également située dans la « zone habitable » du Système Solaire, mais est dotée une masse trop faible pour posséder une atmosphère, indispensable au développement de formes de vies évoluées. De plus, la masse estimée de la planète correspond en réalité à une limite inférieure à celle-ci. Il est possible que la masse réelle soit significativement plus élevée que celle donnée ci-dessus, quoique cela soit peut probable.
Du fait de sa masse significativement plus faible que le Soleil, Gl 581 est significativement moins lumineuse que ce dernier. La région de son voisinage où son rayonnement permet d'obtenir des températures de l'ordre de celle qui règnent sur la Terre (la « zone habitable ») est de ce fait significativement plus près de l'étoile, et les planètes qui s'y trouvent possède une période de révolution bien plus faible que celle de la Terre autour du Soleil.

Laissons le mot de la fin au chercheur Xavier Delfosse, de l'Université Joseph Fourier de Grenoble, membre de l'équipe : « en raison de sa température et de sa relative proximité (de la Terre), cette planète va devenir très probablement une cible très importante des futures missions spatiales consacrées à la vie extra-terrestre ».

Notes

Sources



  •   Page « Espace » de Wikinews. L'actualité de l'espace et des lancements.