« Accidents nucléaires de Fukushima : les évènements du 22 mars 2011 » : différence entre les versions

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[[Fichier:Fukushima-1.JPG|thumb|Vue sur la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, avant les accidents]]
[[File:Fukushima I by Digital Globe 2.jpg|thumb|Image satellite, le 16 mars 2011</br>à 9 h 35 heure locale, des réacteurs 4, 3, 2 et 1 de ''Fukushima Daiichi'' (de gauche à droite)]]
 
Les '''accidents nucléaires de Fukushima''' au [[Japon]] sont liés à une défaillance de refroidissement des [[Réacteur nucléaire|réacteurs nucléaires]], conséquence directe du [[tsunami]] engendré par le [[Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku|séisme du 11 mars 2011]] de {{nobr|[[Magnitude d'un séisme|magnitude]] 9}} qui a dévasté le nord-est de l'île de [[Honshū]]. Ils concernent la [[centrale nucléaire de Fukushima Daiichi]], dont quatre des six réacteurs sont en difficulté et ont subi des fuites<ref>[http://lci.tf1.fr/monde/asie/2011-03/nouvel-incendie-au-reacteur-4-de-fukushima-6311019.html TF1 News Nouvel incendie au réacteur 4], 15 mars 2011.</ref>, et la [[Centrale nucléaire de Fukushima Daini|centrale voisine de Fukushima Daini]], dont un réacteur est aussi endommagé.
 
Le 11 mars à 19 h, le gouvernement japonais déclare l'[[état d’urgence]] nucléaire<ref name="NISA26">NISA, [http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110317-1.pdf March 16, 2011 Nuclear and Industrial Safety Agency Seismic Damage Information] (26ème bulletin d'information daté du 2011/03/14 - 14 h 00, heure locale). Voir p6/13</ref>, et près de {{Unité|215000|personnes}} sont évacuées<ref>[http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifique/japon-etat-d-urgence-declare-dans-une-nouvelle-centrale-nucleaire-11-03-2011-1353259.php Le Parisien], 11 mars 2011. Consulté le 16 mars 2011</ref>.
 
== Centrales de Fukushima ==
{{voir|Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi|Centrale nucléaire de Fukushima Daini}}
[[Fichier:Fukushima I NPP 1975.jpg|thumb|Vue aérienne de la centrale de Fukushima-Daiichi]]
[[Fichier:FUKUSHMA2-NPP.JPG|thumb|Vue de la centrale de Fukushima Daini]]
=== Description ===
Les deux centrales de Fukushima, dénommées Fukushima {{I}} (''Daiichi'') et Fukushima {{II}} (''Daini'')<ref group="Note">Les accidents nucléaires de Fukushima sont ce qu’on appelle au [[Japon]] des {{Japonais|[[Genpatsu-shinsai]]|原発震災||}}, des [[accident nucléaire|accidents nucléaires]] déclenchés par un [[tremblement de terre]].
Deux sites nucléaires sont concernés par ces accidents : Fukushima Daiichi et Fukushima Daini. ''Daiichi'' en japonais regroupe deux termes : « {{lang|jp-Latn|dai}} » qui est un dénominateur ordinal (servant à classer), et « {{lang|jp-Latn|ichi}} »,qui veut dire « 1 ». ''Fukushima Daiichi'' est donc le site Fukushima {{numéro|1}} (第一, signfiant « le premier » en japonais). De même, ''Daini'' veut dire « le deuxième », « ni » étant le chiffre « 2 ». ''Fukushima Daini'' est donc le site Fukushima {{numéro|2}}. Ainsi, Fukushima Daiichi 2 signifie le {{nobr|réacteur 2}} sur le site {{nobr|numéro 1}}</ref> ont été construites et sont exploitées par la [[Tokyo Electric Power Company]] (TEPCO), une des dix compagnies d'électricité du Japon. Elles sont situées au nord-est du [[Japon]], dans la [[préfecture de Fukushima]], au bord de l'[[océan Pacifique]], sur la côte est de l'île de [[Honshū]] (la principale île du Japon). Fukushima I s'étend sur une superficie de 350 hectares et est située à environ 225 km au nord-est de [[Tokyo]] et à 12 kilomètres au nord de Fukushima II, qui s'étend sur 150 hectares.
 
Fukushima I a été mise en service le 26 mars [[1971]] et Fukushima II le 20 avril [[1982]]. Leurs puissances sont respectivement de 4 696 et de 4 400 MW.
 
TEPCO possède une [[Centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa|troisième centrale nucléaire]] de 8 212 MW, située à [[Kashiwazaki]]<ref>{{en}}[http://www.tepco.co.jp/en/corpinfo/overview/pdf-4/07-e.pdf ''TEPCO Illustrated, 2010''], brochure de TEPCO</ref> sur la côte est du Japon ; cette centrale, dénommée Kashiwazaki-Kariwa, est une des plus grandes au monde. Elle a été endommagée par le [[Séisme de 2007 de Chūetsu-oki|séisme]] du 16 juillet [[2007]], ce qui a contraint TEPCO à la mettre à l'arrêt jusqu'au 8 mai [[2009]].
 
=== Types de réacteurs===
Les deux centrales sont équipées de [[Réacteur nucléaire|réacteurs nucléaires]] appelés « [[réacteur à eau bouillante|réacteurs à eau bouillante]] » (REB), parce que le fluide qui transporte la chaleur vers les turbo-alternateurs, producteurs d'électricité, est de l'[[Réacteur à eau légère|eau ordinaire]] qui est transformée en vapeur<ref group="Note">Les autres réacteurs nucléaires utilisant de l'eau ordinaire sont les « [[Réacteur à eau pressurisée|réacteurs à eau pressurisée]] » (REP ou PWR), qui sont notamment les seuls actuellement utilisés en France</ref>.
 
Fukushima {{I}} est équipée de six réacteurs, mis en service entre [[1970]] et [[1979]], dont cinq selon l'architecture ''Mark 1'', tandis que Fukushima {{II}} en comporte quatre, mis en service entre [[1981]] et [[1986]]. Ils ont été construits par [[General Electric]], [[Toshiba]] ou [[Hitachi]], dans les [[années 1970]].
 
Le réacteur {{n°}}3 de Fukushima {{I}} présente une singularité. Il a été rénové et modifié pour recevoir du [[combustible MOX]] et son enceinte de confinement primaire du cœur a été refaite à la fin des années 1990, de même que d'autres composants principaux internes (en acier inoxydable type 304 (SS) ont été remplacés par des pièces en acier spécial (à faible teneur en carbone ; de type inox 316L) pour diminuer la « [[corrosion]] intergranulaire » des métaux du cœur du réacteur (IGSCC) exposés à une radioactivité, des pressions et températures élevées dans l'[[eau supercritique]]<ref>{{en}}Jun Matsumoto, ''Core shroud replacement of Fukushima-Daiichi Unit #3, Nuclear Engineering and Design'', Volume 191, Issue 2, 2 juillet [[1999]], pages 167-175, [[ISSN]] 0029-5493, DOI: 10.1016/S0029-5493(99)00139-9, [http://www.sciencedirect.com/science/article/B6V4D-3XJKCF3-7/2/5b5456e8890886c6c254365768949c37 résumé en ligne]</ref>.
 
===Fonctionnement===
[[Fichier:BWR Mark I Containment sketch with downcomers.png|thumb|right|Vue schématique d’un réacteur à eau bouillante (REB) {{nobr|Mark {{I}}}} à enceinte de confinement en béton et à piscine de condensation en acier de forme torique (structure en anneau sous le réacteur, ''WW''). C’est la partie haute du bâtiment qui a été soufflée par l’explosion due à la formation d'hydrogène. La piscine d'entreposage (''SFP''<ref>''SF'' pour ''Spent Fuel''</ref>) se trouve en haut, en dehors de l'enceinte de confinement. La partie haute de l'enceinte de confinement (SCSW) peut être démontée pour permettre le transfert du combustible sous eau.]]
Chaque réacteur contient une cuve métallique étanche, avec une paroi d'acier d'une épaisseur de 16 centimètres, qui enferme un ensemble de tubes d'[[oxyde de zirconium]] (souvent appelés « crayons ») verticaux parallèles remplis de combustible nucléaire composé d'[[uranium enrichi]], un matériau [[radioactif]] ; cette partie est appelée le « cœur » du réacteur. Chaque tube, d'une longueur de l'ordre de 4 mètres, contient un empilement d'environ 360 pastilles de combustible sous forme de [[Céramique technique|céramique]]<ref Name="TEPCO_safety">{{en}}
{{Lien web
| url = http://www.tepco.co.jp/en/challenge/energy/nuclear/safety-e.html
| titre = ''Nuclear / TEPCO-Safety Measures'' (fiche technique de TEPCO)
| auteur =
| date = 11 janvier 2010
| site = [http://www.tepco.co.jp le site de la société TEPCO]
| éditeur =
| consulté le = 20 mars 2011
}}</ref>. À titre de comparaison, une pastille de 7 grammes peut produire autant d'énergie qu'une tonne de charbon<ref>[http://enseignants.edf.com/mod/preparez/le-cycle-de-vie-du-combustible-nucleaire,2294 Le cycle de vie du combustible nucléaire] sur l'espace enseignants d'[[EDF]]</ref>. Contrairement aux autres réacteurs, le réacteur n°3 de Fukushima Daiichi utilisait depuis février 2011, du [[MOX]] (un mélange contenant quelques pourcents de [[plutonium]]) comme combustible.
 
Le [[Noyau atomique|noyau des atomes]] qui composent le combustible a la propriété de se diviser lorsqu'il est heurté par des [[neutron]]s ; c'est une réaction nucléaire de type [[fission]] qui s'accompagne d'un dégagement d'énergie. La fission des noyaux des atomes libère elle-même des neutrons, ce qui donne la réaction en chaîne tant que les conditions nécessaires sont réunies. Lorsque le réacteur est en fonctionnement, de l'eau circule dans la cuve et, dans les REB, se transforme en vapeur en absorbant l'énergie produite par la fission<ref group="Note">Dans les réacteurs à eau pressurisée (REP), l'eau circule dans le cœur à haute pression et ne se transforme pas en vapeur. Celle-ci se forme dans un générateur de vapeur par le biais d'un circuit secondaire. Il s'agit là d'une différence essentielle entre les deux systèmes.</ref>.
 
Pour maîtriser la réaction en chaîne, on utilise une grappe de barres mobiles parallèles verticales (généralement appelées « [[Barre de contrôle (nucléaire)|barres de contrôle]] ») qui ont la propriété d'absorber les neutrons. Dans un REB, ces barres sont situées en dessous du cœur et doivent être soulevées pour ralentir la réaction. Lorsqu'elles sont totalement soulevées, on peut arrêter la réaction en chaîne, en cas d'urgence par exemple.
 
Selon TEPCO<ref Name="TEPCO_safety"/>, la dispersion des matières radioactives est freinée par cinq barrières :
# tout d'abord la phase céramique des pastilles de combustible leur permet de résister aux hautes températures et à la corrosion,
# les tubes métalliques contenant ces pastilles sont étanches et piègent en partie haute les gaz qui s'échappent des pastilles,
# la cuve en acier qui abrite le cœur du réacteur constitue une troisième barrière,
# l'enceinte de confinement d'une épaissseur de quatre centimètres qui entoure le réacteur constitue la quatrième barrière,
# enfin cette enceinte est elle-même englobée dans un bâtiment dont les parois de béton ont une épaisseur de 1,5 mètre.
 
Dans le cas des réacteurs de la centrale de Fukushima, l'enceinte de confinement en béton entourant la cuve est en communication ''via'' des tuyauteries de fort diamètre avec un tore placé en partie inférieure et contenant de l'eau froide et réfrigérée par un circuit externe dans laquelle les dites tuyauteries plongent. Ce système dit « système de barbotage » permet de condenser la vapeur éventuellement présente dans le compartiment entourant la cuve du réacteur de façon à prévenir une montée excessive de pression. La réserve d'eau de barbotage sert également à condenser la décharge des [[Soupape de sécurité|soupapes de sûreté]] placées en amont des vannes d'isolement vapeur. Les éventuelles décharges de gaz ou de vapeur destinées à décomprimer l'enceinte de confinement sont faites ''via'' une (ou plusieurs) lignes d'évents du tore de barbotage.
 
Les installations comportent en outre des bassins remplis d'eau (appelés « piscines ») destinés à l'entreposage à long terme des éléments combustibles usés déchargés des réacteurs, en vue de leur refroidissement. Dans ces piscines réfrigérées, la puissance thermique résiduelle des éléments combustibles décroît durant des périodes de temps variables jusqu'à rendre possible leur évacuation vers les centres de retraitement ou stockage. Les transports en question s'effectuent en conteneur blindé sous air maintenu en dépression légère.
 
=== Controverse sur la fiabilité ===
Lors d'un scandale du nucléaire en 2002, l'opinion publique japonaise apprend que TEPCO a falsifié une trentaine de rapports d'inspection constatant des fissures ou des corrosions sur les enveloppes des réacteurs dont ceux de la centrale de Fukushima. La direction de TEPCO doit démissionner et plusieurs réacteurs sont alors fermés<ref name="expan tepco">[http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/tepco-un-geant-nucleaire-habitue-de-la-controverse_250858.html Tepco, un géant nucléaire habitué de la controverse], L'Expansion.com, 17/03/2011</ref>.
 
Selon un câble diplomatique américain obtenu par [[Wikileaks]], l'[[agence internationale de l'énergie atomique]] (AIEA) avait indiqué au Japon en 2009 que ses critères de sécurité étaient obsolètes, les réacteurs japonais dont ceux de Fukushima ne pouvant résister au maximum qu'à des séismes d'une [[Magnitude d'un séisme|magnitude de degré 7]]. Le gouvernement japonais a réagi en construisant un centre de réponses aux urgences sur le site de Fukushima<ref name="fig 7">[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/17/97001-20110317FILWWW00366-l-aiea-avait-averti-le-japon-wikileaks.php L'AIEA avait averti le Japon (WikiLeaks)], Le Figaro, 17/3/2011</ref>.
 
Dans un rapport remis le 28 février 2011 à l'agence japonaise de sureté nucléaire, la compagnie Tokyo Electric Power indique qu'elle n'a pas contrôlé trente trois éléments des six réacteurs de Fukushima-Daiichi. Parmi ces éléments qui n'ont pas été inspectés comme prévu, figurent un moteur et un générateur électrique d'appoint pour le réacteur n°1<ref name="match tepco">[http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Fukushima-la-Tepco-dans-le-viseur-263553 Fukushima : La Tepco dans le viseur], ParisMatcH.com, 22/03/2011</ref>.
 
 
Suite aux accidents de mars 2011, Dale G. Bridenbaugh, un des ingénieurs ayant travaillé sur le projet de construction des centrales, a indiqué à la chaîne de télévision [[ABC News]] que lui-même et certains de ses collègues avaient alors protesté puis quitté leurs postes face aux baisses de crédits imposées et aux révisions à la hausse, inadmissibles selon eux, de la capacité supposée de l'architecture à supporter de très hautes pressions. Suite à cette action, General Electric a répondu avoir fait des modifications sur les réacteurs et renforcé la cuve en acier qui en abrite le cœur<ref>[http://abcnews.go.com/Blotter/fukushima-mark-nuclear-reactor-design-caused-ge-scientist/story?id=13141287 ABC News : rupture entre scientifiques et GE dans la conception des centrales Marks]. Consulté le 14 mars 2011.</ref>.
 
==Descriptif de l’accident==
[[Fichier:Nuclear plants Japan.svg|thumb|upright=1.5|Carte des centrales nucléaires japonaises avec localisation de l'épicentre du séisme du 11 mars à 5 h 46 ayant généré le tsunami et mise en exergue des centrales touchées]]
;Séisme de degré huit
Le vendredi 11 mars 2011 à {{heure|5|46|23}} UTC, soit {{heure|14|46|23}} heure locale, a lieu le plus important séisme enregistré au Japon.
 
Selon l’[[Autorité de sûreté nucléaire]] française (ASN), sur les [[Liste des réacteurs nucléaires du Japon|cinquante-cinq réacteurs nucléaires en fonctionnement sur l’archipel nippon]], onze réacteurs de quatre [[centrales nucléaires]] situées dans le nord-est du Japon (la région la plus proche de l’épicentre du séisme) ont été touchés à des degrés divers par le séisme<ref name="FI110311">[http://france-info.com/monde-asie-2011-03-11-menace-radioactive-sur-une-centrale-nucleaire-au-nord-du-japon-521199-14-17.html France Info.com]</ref>.
 
Trois des six [[réacteur à eau bouillante|réacteurs à eau bouillante]] (REB) de la centrale de Fukushima Daiichi étaient en service quand le séisme a frappé<ref name="Battle11">[http://www.world-nuclear-news.org/RS_Battle_to_stabilise_earthquake_reactors_1203111.html {{en}} {{lang|en|''Battle to stabilise earthquake reactors 12 March 2011''}}] (Mise à jour 13: 10.01 pm GMT, consulté le 12 mars 2011).]</ref> et l’arrêt de sécurité a fonctionné pour ces trois réacteurs.
 
Les coupures d’électricité dues au tremblement de terre provoquent un arrêt prolongé des pompes du système de refroidissement d’un ou de plusieurs des cœurs.
Dès l’arrêt de son système de refroidissement, les équipes techniques de la centrale de Fukushima Daiichi tentent d’utiliser l’alimentation de secours.
 
;Tsunami
Une heure après, la centrale est atteinte par le [[tsunami]] provoqué par le tremblement de terre<ref name="WNA-18-03">[http://www.world-nuclear-news.org/RS_Insight_to_Fukushima_engineering_challenges_1803112.html Insight to Fukushima engineering challenges], World nuclear association, 18 mars 2011</ref>.
La hauteur de la vague mesurait au moins 14 mètres de haut, alors que les deux centrales ont été bâties de façon à ce qu'elles puissent résister à un tsunami de 5,7 mètres de haut, pour Fukushima Daiichi, et de 5,2 mètres de haut, pour Fukushima Daini<ref>[http://www.lalibre.be/toutelinfo/belga/147304/centrale-de-fukushima-le-tsunami-a-atteint-14-metres-de-haut.html Lalibre.be]</ref>.
Les pompes du circuit secondaire sont endommagées, ce qui ne permet plus d'évacuer la chaleur des réacteurs dans l'eau de mer suivant le circuit normal<ref name="WNA-18-03"/>.
 
À Fukushima Daiichi, les groupes diesel de secours s’arrêtent brusquement une heure plus tard, probablement, selon l’AIEA, à la suite des dégâts causés par l’inondation due au tsunami. La centrale de Fukushima Daiichi est construite à une altitude un peu plus basse que celle de Fukushima Daini, ce qui peut avoir aggravé l'inondation<ref name="WNA-18-03"/>.
 
;Perte de refroidissement des réacteurs
À Fukushima Daiichi, le réacteur {{numéro|2}}, et plus encore le {{numéro|1}}, connaissent immédiatement des problèmes de refroidissement.
Dans les heures suivant le séisme, le personnel tente d’installer en série assez de générateurs mobiles d’urgence transportés à la centrale<ref>{{en}} [http://www.world-nuclear-news.org/RS_Massive_earthquake_hits_Japan_1103111.html World Nuclear News.org]</ref> pour redémarrer les pompes, mais ils n’ont pas pu être connectés en raison de l’absence des câbles appropriés<ref>{{de}} [http://www.spiegel.de/wissenschaft/technik/0,1518,750346,00.html Spiegel.de]</ref>.
 
Le réacteur {{numéro |1}} voit ensuite sa température s'accroître de façon importante et la pression augmenter à une fois et demie son niveau normal. En effet, si la pression du circuit de refroidissement peut être soulagée par l’ouverture de soupapes de surpression, cela conduit à une augmentation de la pression dans l’enceinte de confinement du réacteur. Selon TEPCO, la pression dans l’enceinte du réacteur {{numéro|1}} est passée de {{Unité|400|k[[Pascal (unité)|Pa]]}} à environ {{Unité|840|kPa}} en quelques heures<ref>[http://www.journalmetro.com/monde/article/799864--japon-niveau-de-radiation-eleve-dans-une-centrale Journalmetro.com]</ref>.
 
=== Appréciations de la gravité de l'accident ===
[[File:FukushimaRadiationPlot-Log-Mar19.png|thumb|upright=1.5|En échelle logarithmique, les niveaux de rayonnement mesurés en plusieurs points au voisinage du site nucléaire de ''Fukushima Daiichi'' en mars 2011. À mettre en relation avec : 12 mars 15h36, explosion sur le réacteur n°1 ; 14 mars 11h01, explosion sur le réacteur n°3 ; 15 mars 06h10, explosion sur le réacteur n°2 ; 15 mars 09h38, explosion sur le réacteur n°4 ( "gate" = porte ou grille d'entrée (de la centrale), "HQ" = Quartier général ou Siège social, "Daini" = probablement ''Fukushima Daini'', càd la centrale située à 11,2 km au Sud de ''Daiichi'')]]
[[File:Fukushima map.png|thumb|right|(en anglais) Comparaison de la radioactivité mesurée à Fukushima, reportée sur un graphe, avec celles relevées au cours d'autres accidents ou incidents nucléaires, ainsi qu'avec les normes ou doses admissibles. ''Note : relevé non exhaustif de toutes les données radiologiques provenant de Fukushima Daiichi''.]]
Dans l’après-midi du samedi 12 mars (heure [[Temps universel coordonné|UTC]]), l’agence japonaise de sûreté nucléaire classe l’accident au niveau 4 <ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/03/13/01016-20110313ARTFIG00065-japon-les-autorites-francaises-rassurent.php Le Figaro.fr]</ref> sur l’[[échelle INES]] de gravité, qui va de 0 à 7.
À la date de ce classement, la situation n’était pas circonscrite et selon l’évolution, l’accident pourrait être réévalué, si la fusion d’un cœur s'avérait ou si les conséquences radiologiques sur la population devenaient importantes<ref>[http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE72D26820110314 Reuters.com]</ref>.
 
[[André-Claude Lacoste]] estime : {{citation|on ne peut pas exclure qu’on arrive au niveau de la catastrophe de Tchernobyl}}, soit le niveau 7, maximal, position rejointe par Agnès Buzyn, présidente de l’[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire]] (IRSN)<ref> [http://www.france-info.com/monde-asie-2011-03-14-la-gravite-de-l-accident-de-fukushima-reevaluee-521809-14-17.html France-info, réévaluation de la gravité de l’accident].</ref>.
L’autorité de sûreté nucléaire française le classe le 14 mars au niveau 5 ou 6, et le considère comme moins grave que celui de [[Tchernobyl]] en Ukraine en 1986 (niveau 7) et plus grave que {{lang|en|''[[Accident nucléaire de Three Mile Island|Three Mile Island]]''}} aux États-Unis en 1979 ({{nobr|niveau 5}})<ref>[http://www.france24.com/fr/20110312-seisme-japon-crainte-accident-nucleaire-tsunami-centrale-fuites-degats France24.com]</ref>{{,}}<ref>[http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Seisme-et-tsunami-au-Japon.-Pres-de-2-000-morts-et-disparus-selon-un-nouveau-bilan-provisoire-%5BEn-direct%5D-_39382-1724145_actu.Htm Ouest-france.fr]</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/planete/20110312.OBS9523/fukushima-accident-nucleaire-de-niveau-4-sur-une-echelle-de-7.html Nouvelobs.com]</ref>{{,}}<ref>[http://lci.tf1.fr/filnews/monde/japon-accident-classe-au-niveau-4-sur-echelle-ines-6308610.html TF1.fr]</ref>{{,}}<ref>{{fr}} [http://www.20minutes.fr/article/686444/monde-suivez-direct-evenements-lundi-japon-reactuer-n2-centrale-fukushima-surchauffe article] du Journal {{nobr|20 minutes}}.</ref>.
 
;Inquiétudes pour la santé publique
Le 14 mars, l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) estime que le risque causé par les fuites radioactives pour la santé publique est minime<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iEFw7UMcy5q3pBQm0v38XL-tkTsA Japon: le risque pour la santé publique est minime selon l'OMS], AFP sur Google News, le 14 mars 2011</ref>.
Le [[Secrétaire général du Cabinet]] annonce que « le niveau de radioactivité autour des réacteurs est dangereux pour la santé »<ref>[http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/03/15/002-radioactivite-nucleaire-japon-mardi.shtml Radio Canada]</ref>, ce qui est rapporté dans les média comme un risque pour la santé publique à l'extérieur de la centrale nucléaire, ajoutant à l'inquiétude générale.
 
;Sur-évaluation de la gravité
Le 15 mars à midi, André-Claude Lacoste affirme qu'« il est tout à fait clair que nous sommes à un niveau 6 »<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-direct-au-japon-l-enceinte-du-reacteur-2-de-fukushima-n-est-plus-etanche_972207.html L'Express - On s'achemine vers une catastrophe]</ref>.
Également le 15 mars, [[John Beddington]], « conseiller scientifique en chef » du gouvernement du Royaume-Uni, souligne que, selon lui, un parallèle avec la catastrophe de Tchernobyl est inapproprié : lors de celle-ci, du matériel radioactif a été émis à haute altitude pendant une très longue durée, ce dont on est loin dans les événements de Fukushima<ref>{{lien web|titre=Nuclear situation at Fukushima nuclear plant|lang=en|url=http://ukinjapan.fco.gov.uk/en/news/?view=News&id=566129182|consulté le=15 mars 2011}}, sur le site de l'ambassade du Royaume-Uni au Japon</ref>.
 
Ceci mène le Ministre de l'Industrie français à refuser de parler de « catastrophe » dans un premier temps<ref>[http://info.france2.fr/japon-seisme/eric-besson-pas-une-catastrophe-nucleaire-67787790.html France 2 - Eric Besson : pas une catastrophe nucléaire]</ref>,
avant de réévaluer son jugement en estimant possible une catastrophe nucléaire, mardi 15 mars sur [[RTL]]<ref>[http://www.rtl.fr/actualites/politique/article/eric-besson-une-catastrophe-nucleaire-est-possible-au-japon-7668536150 RTL - Eric Besson : un catastrophe nucléaire est possible]</ref>. [[Eric Besson]] défend le niveau de sûreté nucléaire et l'industrie nucléaire en France, tout en réfutant l'existence d'un lobby. Il ajoute cependant : « il n'y a singulièrement pas de risque zéro en matière nucléaire ».
Interrogé le 15 mars, [[Eric Besson]] répond par l'affirmative à la question de savoir si l'on se dirige vers le scénario du pire<ref>[http://lci.tf1.fr/science/environnement/2011-03/reunion-de-crise-sur-le-nucleaire-des-que-possible-selon-nkm-6310081.html LCI : réunion de crise sur le nucléaire]</ref>.
 
Le 16 mars peu après midi, le porte-parole du gouvernement français, [[François Baroin]], avance que l'impact de la situation au Japon pourrait être pire que Tchernobyl<ref>[http://www.porte-parole.gouv.fr/ Porte-parole du gouvernement : interview Europe 1]</ref>.
Le 16 mars, le commissaire européen à l'énergie, [[Günther Oettinger]], déclare que la situation n'est plus sous contrôle dans la centrale nucléaire de Fukushima. « On peut dire que cette installation n'est plus maîtrisée, on ne la contrôle plus » a-t-il estimé<ref>''Japon: message historique de l'Empereur, situation critique à Fukushima'', in ''L'Express'', 16/03/2011, [http://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/japon-message-historique-de-l-empereur-situation-critique-a-fukushima_972667.html?actu=1 article en ligne](consulté le 19/03/2011)</ref>. « C'est une véritable catastrophe et on réagit par à-coups » a-t-il ajouté, après avoir parlé la veille d'« apocalypse »<ref>''Japon/Fukushima: situation hors contrôle, une "véritable catastrophe"'', AFP/''Romandie'', 16/03/2011, [http://www.romandie.com/infos/news2/110316154459.2anp51ne.asp article en ligne] (consulté le 19/03/2011)</ref>.
 
Selon Sergueï Kirienko, président de [[Agence fédérale de l'énergie atomique|Rosatom]], pour qui la situation se détériore, les opérations menées, si elles ralentissent l'aggravation, ne suffisent pas à arrêter ni à renverser le tendance<ref>[http://www.romandie.com/infos/news2/110318154655.46d4h27r.asp Romandie, 18 mars : la situation continue d'empirer]</ref>. Pourtant, il estime par ailleurs qu'il n'existe aucune menace véritable pour l'[[Extrême-Orient russe]], même en cas de fusion des six réacteurs, ce qui entre en contradiction avec d'autres points de vue<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/16/1036258-L-Extreme-Orient-russe-achete-frenetiquement-de-l-iode-et-des-dosimetres.html La Dépêche : l'Extrême-Orient russe frénétique]</ref>.
En effet, alors que les Russes se ruaient sur les médicaments iodés et sur les dosimètres<ref>[http://www.masantefacile.com/le-magazine-sante/l-extreme-orient-russe-achete-frenetiquement-de-l-iode-et-des-dosimetres/12761.html Ma Santé facile, reprise de dépêche AFP, 16 mars]</ref>, le directeur des services météo russe Roman Vilfand avait affirmé le 15 mars au quotidien [[Izvestia]] que la région de [[Vladivostok]] serait touchée en cas de changement de direction des vents, avec situation de danger en cas d'apparition de cyclones de Sud.
 
;Evaluation au niveau 5
L'Agence de sûreté nucléaire du Japon, contrairement à celle de la France, refuse de relever son classement de 4 (depuis le samedi) à 6<ref>[http://www.romandie.com/ats/news/110315120538.ny3kiqm1.asp Romandie.com - NISA japonaise]</ref>.
 
Le 17 mars, l'AIEA affirme en revanche, au vu des informations qui lui ont été transmises, que « la situation est grave, mais stable »<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110317.FAP6547/fukushima-la-situation-est-grave-mais-stable-selon-l-aiea.html Information du Nouvel Obs au 17 mars]</ref>.
 
Le 18 mars, l'Agence de sûreté nucléaire du Japon transmet à l'[[AIEA]] une réévaluation du classement. L'accident survenu au réacteur 1 est classé au niveau 5<ref>{{en}} ''Abnormal rise of radioactive dosage value at site boundary (INES Level 4)'', 12/03/2011 puis 18/03/2011, [http://www-news.iaea.org/ Events du site NEWS de l'AIEA]</ref>.
Les accidents des réacteurs 2 et 3 sont également classés de niveau 5<ref>{{en}} ''The core damage by loss of all cooling function due to the big tsunami'', 2011-03-18 09:51:00 UTC et 2011-03-18 09:56:00 UTC, [http://www-news.iaea.org/ Events du site NEWS de l'AIEA]</ref>. En revanche, l'explosion du bâtiment abritant la piscine de combustible usé du réacteur 4 est considérée comme un incident de niveau 3 par l'agence<ref>{{en}} ''Loss of cooling function and water supplying function on the spent fuel pool due to the big tsunami'', 2011-03-12 15:05:00 UTC (v1), 2011-03-18 09:48:00 UTC (v2), [http://www-news.iaea.org/ Events du site NEWS de l'AIEA]</ref>.
 
==Causes de l’accident==
 
=== Fonctionnement d'un REB et scénario d'accident ===
[[Fichier:BoilingWaterReactor-fr.svg|vignette|upright=1.5|Schéma de principe du refroidissement d’un [[réacteur à eau bouillante]]<ref>[http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2011/03/12/les-caracteristiques-du-reacteur-de-fukushima-n-1_1492231_3208.html Le Monde.fr]</ref>.]]
 
Les réacteurs des [[Centrale nucléaire|centrales nucléaires]] sont conçus pour s’arrêter automatiquement dès le début de secousses importantes<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/12/1033479-Les-craintes-recurrentes-d-un-accident-nucleaire-majeur-au-Japon.html La Dépêche.fr]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lequotidien.lu/international/21141.html Le Quotidien.lu]</ref>, la réaction en chaîne qui a lieu en fonctionnement normal du réacteur est stoppée, mais les réacteurs doivent continuer à être refroidis pour évacuer la chaleur due à la radioactivité des [[produit de fission|produits de fission]] présents dans le réacteur, qui continuent à se désintégrer et dont l’énergie continue à chauffer fortement le cœur pendant quelques heures (voire quelques jours)<ref>[http://www.laradioactivite.com/fr/site/pages/larretdureacteur.htm L'arrêt du réacteur sur Laradioactivite.com]</ref>{{,}}<ref name="brave_1">[http://bravenewclimate.com/2011/03/12/japan-nuclear-earthquake/ Bravenewclimate.com]</ref>. Ainsi, immédiatement après la cessation des réactions de fission, le réacteur dégage toujours environ 7 % de sa puissance thermique nominale<ref>[http://canteach.candu.org/library/20040501.pdf Introduction à la physique du réacteur, CANTEACH]</ref> et cette chaleur résiduelle diminue de manière exponentielle avec le temps<ref>[http://bravenewclimate.com/2011/03/17/fukushima-redux-design-basis-godzilla/ Fukushima design]</ref>.
 
Leur chaleur résiduelle est normalement - dans ce type de cas - éliminée par refroidissement, grâce à des circuits auxiliaires qui utilisent de l'eau comme fluide de refroidissement et nécessitent de l’électricité pour l’alimentation des pompes et des systèmes de contrôle.
Les systèmes de secours semblent avoir été fortement endommagés par le tremblement de terre et/ou noyés par le tsunami consécutif<ref name="brave_1" />. Les groupes diesel de secours se sont brusquement arrêtés une heure plus tard.
 
Le réacteur ne peut plus être refroidi, et le volume d'eau diminue, ce qui peut conduire à la [[Fusion du cœur d'un réacteur nucléaire|fusion du cœur du réacteur]]<ref name="irsn_accidents_graves">[http://www.irsn.fr/FR/base_de_connaissances/librairie/Documents/documents_reference/IRSN_reference_Accidents_Graves_REP.pdf Accidents graves des réacteurs à eau de production d’électricité]</ref>. Le point de fusion du combustible est d’environ {{tmp|2800|°C}}<ref name="Brave_exp">[http://bravenewclimate.com/2011/03/13/fukushima-simple-explanation/ Explanation about Fukushima]</ref>{{,}}<ref>[http://pem.utbm.fr/materiaux_2002/file/pdf/CM18035.PDF Thermodynamique du comportement de UO2 à très haute température]</ref> tandis que la gaine à base de zirconium se détériore aux alentours de {{tmp|830|°C}}<ref name="température_Zr">[http://www.osti.gov/energycitations/servlets/purl/5642843-WEBy3N/5642843.pdf Managin water addition to a degraded core]</ref> puis rompt aux alentours de {{tmp|1200|°C}}<ref name="Brave_exp"/>. La fusion de la gaine intervient à environ {{tmp|1600|°C}}, températures atteintes en quelques minutes dans un cœur de réacteur à l’arrêt qui se retrouverait en partie hors de l’eau<ref name=HeuerScAv2011_03_16>Daniel Heuer (directeur de recherche au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble (CNRS/IN2P3) et responsable du groupe Physique des réacteurs nucléaires) à Science et Avenir [http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20110315.OBS9741/accident-de-fukushima-les-questions-clefs.html Accident de Fukushima: les questions clefs] 2011/03/16 13:20</ref>.
 
Une explosion peut disperser la très forte radioactivité du cœur sur des distances relativement importantes (de l’ordre du kilomètre) et détruire les moyens de contrôle de la centrale<ref name="irsn_accidents_graves"/>.
 
Il est donc jugé préférable, dans ce type d’accident, de laisser s’échapper la vapeur et l’hydrogène accumulés dans l’enceinte, quitte à entraîner vers l’extérieur une contamination radioactive généralement limitée si des tubes de combustible ont été fissurés/fendus<ref name="brave_2">[http://bravenewclimate.com/2011/03/13/fukushima-simple-explanation/ Bravenewclimate.com]</ref>. De même, le refroidissement du cœur est considéré comme prioritaire, quitte à ce qu’une faible radioactivité sorte de l’enceinte (des bassins d’épandage sont prévus pour retenir ces eaux de refroidissement potentiellement contaminées). Ces modes de fonctionnement sont des « modes dégradés » qui permettent de maintenir l’essentiel de la radioactivité à l’intérieur des barrières de confinement.
 
=== Conséquences d'un défaut de refroidissement des réacteurs ===
{{voir|Fusion du cœur d'un réacteur nucléaire}}
La perte totale du refroidissement est l’accident majeur dimensionnant les dispositifs de sécurité d’une centrale : c’est en calculant les conséquences éventuelles d’un tel accident sur l’extérieur que l’on détermine si un réacteur est suffisamment « sûr ». Les conséquences d’un tel accident sont donc étudiées à l’avance, et les réponses à apporter aux différentes situations font partie du dossier de [[Sûreté nucléaire|sûreté]] de la centrale. Pour qu'une centrale puisse réglementairement être autorisée à fonctionner, l'opérateur doit démontrer que les effets de n'importe quel accident de fusion du cœur restent confinés à la centrale, et n'imposent pas d'évacuer les habitants riverains<ref>[http://www.world-nuclear.org/info/inf06.html Safety of Nuclear Power Reactors], World Nuclear Association.</ref>.
 
D’une manière générale, les conséquences d’une perte de refroidissement sur un réacteur peuvent être :
; Explosion mécanique
: La première conséquence est que l’eau de refroidissement s’évapore, ce qui provoque une surpression de vapeur d’eau<ref name="Battle11" />. La pression de vapeur peut alors être suffisante pour endommager l’installation<ref name="TdI">Sûreté des réacteurs français en service - Jacques LIBMANN - Techniques de l’Ingénieur, traité Génie nucléaire</ref>.
; Pollution radioactive
: La température continuant de monter, les gaines (longs tubes) de combustible peuvent se fendre, libérant dans le cœur des produits de fission<ref name="TdI"/>. Le risque est alors que ces [[produit de fission|produits de fission]] se répandent dans l’atmosphère avec les vapeurs produites, entraînant des contaminations radioactives à l’extérieur.
; Production d'hydrogène et explosion chimique
: Les tubes de combustibles, quand ils ne sont plus plongés dans l’eau, chauffent à des températures beaucoup plus élevées (quelques centaines de degrés). À ces hautes températures, le [[zirconium]] qui constitue l’enveloppe du combustible réagit avec l’eau pour former de l'oxyde de zirconium et de l’hydrogène<ref name="TdI"/>{{,}}<ref>[http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_FAQ_14mars2011.pdf FAQ IRSN du 14/03/11]</ref>, lequel se mélange à la vapeur d’eau et s’accumule dans les parties hautes du circuit primaire. La réaction Zr+{{Formule chimique|H|2|O}} est d'autant plus rapide que la température est élevée et à partir de {{tmp|1200|°C}} (température atteinte uniquement si l'eau contenue dans la cuve est entièrement passée en phase vapeur) elle s'accélère fortement<ref name="température_Zr"/>. L'enceinte de confinement contient un [[Gaz neutre|gaz inerte]] et non de l'air, qui formerait avec l'hydrogène un mélange explosif. Mais si l'hydrogène est produit en trop grande quantité, il doit être rejeté vers l'extérieur. Sous peine de voir exploser, par une trop forte pression, soit l'enceinte de confinement, soit la cuve du réacteur et alors les deux.
; Fusion du cœur
: Enfin, les tubes peuvent fondre et le [[corium]] peut migrer dans le réacteur, s’accumulant généralement dans les parties basses<ref name="TdI"/>. Dans la mesure où la géométrie du cœur n’est alors plus contrôlée, il y a un risque d’[[accident de criticité]] si les barres de contrôle (fondues avec le reste) ne peuvent plus assurer leur fonction. C’est pour cette raison que du [[bore]] (sous forme d'[[acide borique]]) est ajouté à l’eau de refroidissement, pour absorber le plus de [[neutron]]s possible et diminuer ainsi la réactivité du cœur<ref name="TdI"/>.
; Réaction nucléaire entretenue
: Un éventuel [[accident de criticité]] reste toujours à la limite de la criticité, mais ne peut pas aller au-delà, bien que pouvant conduire à une petite explosion mécanique. Une [[explosion nucléaire]] proprement dite (du même type que celle d’une [[bombe atomique]]) n’est physiquement pas possible dans une centrale nucléaire, parce que le [[corium]], qui ne se déplace que lentement, serait immédiatement dispersé par l’énergie d’une [[réaction en chaîne (nucléaire)|réaction en chaîne]] commençante, avant d’avoir pu dégager une fraction significative de son potentiel d’énergie<ref>[http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_gp/Documents/Reacteurs/IRSN_SyntheseRapport_AccidentsGraves_27112008.pdf Synthèse du rapport de l’IRSN sur le thème des accidents graves susceptibles de survenir sur les réacteurs nucléaires à eau sous pression du parc en exploitation], IRSN, novembre 2008</ref>{{,}}<ref>[http://biblion.epfl.ch/EPFL/theses/1995/1382/EPFL_TH1382.pdf transport de particules en milieu stochastique, application au calcul de réactivité d'un corium], thèse de doctorat, Lausanne, 1995</ref>.
 
Le scénario de [[catastrophe de Tchernobyl|l’accident de Tchernobyl]] avait superposé deux problèmes : d’une part une explosion due à l'hydrogène accumulé dans le réacteur (explosion chimique), et d’autre part l’incendie du [[Modérateur (nucléaire)|modérateur]] en carbone (propre à ce type de réacteur), qui avait envoyé les produits de fission dans la haute atmosphère formant un nuage de radioactivité qui s’était répandu sur toute l’Europe et au-delà<ref>{{pdf}}{{citation|QUESTION ÉCRITE P-1486/06 posée par Rebecca Harms (Verts/ALE) à la Commission européenne / Objet: Conséquences au sein de l'Union européenne de l'accident nucléaire survenu à Tchernobyl en 1986}}, [http://www.greens-efa.eu/cms/topics/dokbin/122/122534.cinq_questions_crites_la_commission_sur@en.pdf lien]</ref>. Dans un [[réacteur à eau bouillante]], la [[Modérateur (nucléaire)|modération]] des [[Neutron|neutrons]] est assurée par l’eau, et cette seconde partie du scénario peut être exclue.
 
=== Conséquences d'un défaut de refroidissement des piscines d'entreposage ===
Après avoir été retirés du cœur d'un réacteur, les éléments combustibles usés continuent de dégager de la chaleur, et sont entreposés dans une piscine, l'eau servant à la fois pour les refroidir et de barrière aux rayonnements qu'ils émettent<ref name="AIEA-16-03">[http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html note d'information de l'AIEA du 16 mars 22h]</ref>. La température et le niveau d'eau de ces piscines doivent être constamment contrôlés ; la température de la piscine est normalement maintenue à {{tmp|25|°C}} au maximum, ce qui demande un refroidissement constant<ref name="AIEA-16-03"/>.
 
Le défaut de renouvellement d'eau extérieure pour le refroidissement d'une piscine d’entreposage du combustible usagé entraîne au bout d'un certain temps l'évaporation (0,4 litre par seconde et par mégawatt)<ref>Selon Daniel Heuer, physicien au CNRS et spécialiste des réacteurs nucléaires (interrogé par Science et Avenir). 17/03/11 17:33 Fukushima : pourquoi les piscines ne doivent pas rester vides 16/03/11 18:57</ref> et l'[[ébullition]] du liquide, occasionnant alors l'échauffement puis l'éclatement (lié à l'oxydation) des crayons de combustible hors d'eau<ref name="Journal environnement 16/03">Valéry Laramée de Tannenberg, ''Pas d’issue favorable pour Fukushima'', in ''Journal de l'environnement'', 16/03/2011, [http://www.journaldelenvironnement.net/article/pas-d-issue-favorable-pour-fukushima,22115 article en ligne]</ref>. En outre, les piscines d'entreposage sont extérieures à l'enceinte de confinement résistante des réacteurs (elles sont confinées dynamiquement en service normal) et sont ainsi plus facilement exposées à l'atmosphère<ref name="Piscine a sec Reuters 16/03">''Fukushima : une piscine de stockage à sec ?'', Reuters/Europe 1, 16/03/2011, [http://www.europe1.fr/International/Fukushima-une-piscine-de-stockage-a-sec-457089/ dépêche en ligne]</ref>.
 
Cette situation est potentiellement très grave : si l'eau des piscines s'évapore (ce qui peut prendre quelques jours), les éléments combustibles irradiés qu'elle contient peuvent fondre ou prendre feu, répandant leurs produits de fission directement dans l'atmosphère<ref>[http://www.20minutes.fr/article/688240/planete-que-peut-il-passer-fukushima 20minutes.fr]</ref>{{,}}<ref name=ScAv16_03_2011>[http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20110316.OBS9791/fukushima-une-situation-preoccupante-et-pas-maitrisee-selon-l-irsn.html En France l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire s'inquiète de l'état de la piscine d'entreposage du réacteur 4. En France, la présence de particules radioactives dans l'atmosphère ne sera pas détectable avant une semaine], Science et avenir, 16/03/11 18:57</ref>.
<br \>Dans un tel cas, les rejets radioactifs correspondants seraient bien supérieurs aux rejets survenus jusqu’à présent<ref name="IRSN-16-03"/>. Un tel accident serait du niveau de gravité de celui de Tchernobyl.
 
==Gestion chronologique de l’accident==
''Sauf indication contraire, les événements sont indiqués en heure locale. Pour l’[[Temps universel coordonné|heure UTC]], retrancher {{Unité|9|heures}}.''
 
=== Samedi 12 mars 2011 ===
;Relâchement de vapeur
Le matin du samedi, les techniciens relâchent en urgence de la vapeur pour éviter une pression trop importante dans l'enceinte de confinement du réacteur et ainsi éviter son endommagement<ref>[http://www.lemonde.fr/depeches/2011/03/12/japon-relachement-de-vapeur-radioactive-mesure-de-securite_3244_108_44552519.html Le Monde.fr]</ref>.
 
À {{heure|15|29}}, TEPCO annonce une {{citation|Augmentation extraordinaire de la dose de radiation en limite de site}} avec {{citation|Dose de radiation dépassant la valeur limite}}<ref name="CommuniqueTEPCO11031224">{{en}} [http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031224-e.html TEPCO.co.jp]</ref>.
Un niveau de radioactivité huit fois supérieur à la norme est mesuré à l’extérieur de la centrale et un niveau mille fois supérieur à la norme au sein de la salle de contrôle de l’{{nobr|unité 1}}<ref name = "NouvelObs12mars">''[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110312.FAP6301/japon-explosion-a-la-centrale-nucleaire-fukushima-daiichi.html Japon: explosion à la centrale nucléaire Fukushima Daiichi]'', NouvelObs.com, 12 mars 2011.</ref>.
Selon les autorités nippones, le niveau des eaux de refroidissement du réacteur a baissé à un niveau très inquiétant, ce qui aurait produit une fuite radioactive extérieure<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/depeche/top-news/20110311.AFP5364/en-direct-le-japon-frappe-par-un-violent-seisme-et-un-tsunami.html Nouvel Obs.com]</ref>.
 
Le {{date|12|mars|2011}} à {{heure|13|25}}, l’[[Agence japonaise de sûreté nucléaire]] annonce qu’une [[Fusion du cœur d'un réacteur nucléaire|fusion de cœur]] « pourrait être » en cours<ref>[http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Seisme-et-tsunami-au-Japon.-1-400-morts-et-disparus_39382-1724145_actu.Htm Ouest-france.fr]</ref>{{,}}<ref name = "NouvelObs12mars"/>. Selon un responsable de la commission de sécurité nucléaire japonaise, même en cas de fusion, cela n'affecterait pas les populations en dehors d'un rayon de 10 kilomètres<ref name = "NouvelObs12mars"/>.
 
;Explosion d'hydrogène
Le 12 mars à {{heure|15|36}}, une forte explosion<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/13/1033894-Japon-Centrale-Fukushima-une-catastrophe-nucleaire-majeure-et-des-questions.html LADEPECHE.fr].</ref>'<ref name="VideoExplosion">[http://www.mefeedia.com/watch/36252811 Explosion de la centrale de Fukushima] ({{lang|jp|福島第一原発爆発の瞬間}}).</ref> avec projection de débris et émission d’un panache blanc de fumée ou de vapeur d’hydrogène<ref>{{en}} {{lang|en|''Fox News Channel Breaking News Alert (live TV coverage), 3:00&nbsp;am EST, March 12''}}.</ref> se produit dans le bâtiment du réacteur Fukushima Daiichi.<ref name = "NouvelObs12mars"/>
Le secrétaire général du gouvernement, [[Yukio Edano]], confirme que la partie haute du bâtiment (murs et toiture) s’est effondrée à la suite d’une explosion d’hydrogène induite par la surchauffe du réacteur suite à la baisse du niveau d’eau de refroidissement. Selon Edano, l’enveloppe de confinement du réacteur est toujours intacte et il n’y a pas eu de gros rejets de matières radioactives<ref name="ReutersSeaWater">{{cite web|url=http://www.reuters.com/article/2011/03/12/japan-quake-reactor-idUSTKZ00680620110312?feedType=RSS&feedName=hotStocksNews&rpc=43 |title={{lang|en|Japan to fill leaking nuke reactor with sea water}} |date=12 mars 2011 |publisher=[[Reuters]]}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.reuters.com/article/2011/03/12/japan-quake-idUSL3E7EC07M20110312 Reuters.com]</ref>{{,}}<ref name="BBC12307698">{{cite web|url=http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-12307698 |title={{lang|en|BBC News - LIVE: Japan earthquake}} |publisher=Bbc.co.uk |date= |accessdate=12 mars 2011}}.</ref>.
L’opérateur {{lang|en|[[The Tokyo Electric Power Company]]}} (TEPCO) indique lui aussi qu’il n’y a pas de dommage à la cuve du {{nobr|réacteur 1}}<ref>{{en}} [http://english.kyodonews.jp/news/2011/03/77156.html « ''{{lang|en|Explosion did not occur at Fukushima reactor: Japan spokesman}}'' »], ''Kyodo news'', Tokyo, 12 mars 2011, sur le site english.kyodonews.jp, consulté le 12 mars 2011.</ref>.
 
Le bilan officiel est d’un mort et plusieurs blessés<ref>{{en}} [http://www.world-nuclear-news.org/RS_Battle_to_stabilise_earthquake_reactors_1203111.html World Nuclear News.org]</ref>.
 
;Hausse de la radioactivité
À {{Unité|18|heures}}, le gouvernement de la préfecture de Fukushima annonce que la [[radioactivité]] a augmenté mais que la dose de {{Unité|1.015|[[millisievert]]}} ({{Unité|0.1015|[[Röntgen equivalent man|rem]]}}) mesurée par heure correspond, au Japon, à l’équivalent de la dose autorisée pour l’exposition d’une personne normale en un an<ref name="abc3162450">{{en}} {{cite web |url=http://www.abc.net.au/news/stories/2011/03/12/3162450.htm |title={{lang|en|Explosion at quake-hit nuclear plant}} |publisher={{lang|en|ABC News (Australian Broadcasting Corporation)}} |date=12 mars 2011 |accessdate=12 mars 2011 }}.</ref>{{,}}<ref>''Voir aussi :'' {{en}} {{cite web|url=http://www.hse.gov.uk/radiation/ionising/doses/ |title={{lang|en|Radiation dose limits}} |publisher=Bbc.co.uk |date= |accessdate=12 mars 2011 }}.</ref>.
 
Les instruments ont déjà détecté un accroissement de radionucléides (dont [[iode]] et [[césium 137]] selon la [[Agence japonaise de sûreté nucléaire|NISA]]<ref name="FBAIEA">[https://www.facebook.com/notes/international-atomic-energy-agency-iaea/japan-earthquake-update-12-march-2011-2110-cet/201193423243785 Japan Earthquake Update (12 March 2011 2110 CET)] par International Atomic Energy Agency (IAEA), Bulletin information samedi 12 mars 2011, 12:07, consulté le 12 mars 2011.</ref>) et du niveau de rayonnement de gaz ou liquides sortant de l’usine respectivement principalement par la cheminée d’échappement et le canal de décharge. La quantité de rayonnement aux limites du site dépasse ensuite la limite réglementaire de déclenchement d’un autre ensemble de précautions d’urgence et impose le classement de l’accident au {{nobr|niveau 4}} (accident avec conséquences locales) sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES)<ref name="Battle11" />.
 
;Décharge de pression sur {{nobr|Fukushima {{II}}}}
À 18 h 08, l’industriel annonce une augmentation de la pression mesurée dans la cuve de confinement du réacteur {{numéro|1}} de {{nobr|Fukushima {{II}}}} (Daini), augmentation attribuée à une fuite de liquide de refroidissement du réacteur. À {{heure|5|22}}, la température de la chambre de suppression de pression dépasse {{tmp|100|°C}}. Au vu de la perte de cette fonction de suppression de pression du réacteur, à {{heure|5|22}}, ''{{Citation|il a été déterminé que l’incident spécifique énoncé dans l’{{nobr|article 15}}, {{nobr|alinéa 1}} a eu lieu}}<ref name="CommuniqueTEPCO11031233" />'' (normalement, la vapeur produite accidentellement ou provenant des soupapes de sécurité du circuit, ou d’une décharge est dirigée vers une piscine de suppression de pression située sous le bloc réacteur ; en condensant la vapeur par refroidissement, la pression diminue<ref>[http://resosol.org/Gazette/1986/69_70_03.html La gazette du nucléaire, <!-- où faut-il fermer les guillemets ? -->« «Tcherbnoyl et la technique, 1. Résumé introductif, {{nobr|page 5}}].</ref>).
L’industriel décide de réduire la pression de l’enceinte de confinement du réacteur par une ''{{Citation|décharge partielle de l’atmosphère du réacteur contenant des matières radioactives afin de bien assurer la sécurité}}''. La vapeur d’eau expulsée contient des radionucléides qui, selon l’AIEA, sont filtrés ([[filtre HEPA]] et au [[charbon activé]]) pour retenir la contamination radioactive dans l’enceinte de confinement.
 
;Refroidissement à l'eau de mer
TEPCO commence à refroidir le réacteur avec de l’eau de mer avant d’y ajouter de l’[[acide borique]] pour empêcher un [[accident de criticité]] (le [[bore]] est un absorbeur de neutrons)<ref name="ReutersSeaWater"/>.
Il faut cinq à six heures pour remplir le réacteur d’eau de mer et ensuite continuer à le refroidir par ce moyen durant une dizaine de jours<ref name="ReutersSeaWater" />.
L’injection d’eau de mer dans le bâtiment a commencé à {{heure|20|20}}<ref>[http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/03/alerte-nucl%C3%A9aire-au-japon.html Blog Libération, 13 mars 2011].</ref>.
 
=== Dimanche 13 mars 2011 ===
;Lâcher de vapeur sur le réacteur n°3
Le 13 mars à {{heure|5|10}}, une défaillance du refroidissement du réacteur {{numéro|3}} de Fukushima Daiichi donne lieu à la dépressurisation volontaire de l’enceinte jusqu’à {{heure|8|41}} heure locale<ref name="CommuniqueTEPCO11031304">[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031304-e.html {{en}} {{lang|en|''TEPCO Press release''}}].</ref>. Ce même réacteur {{numéro|3}} est dépressurisé par ouverture manuelle d’une soupape de sécurité de {{heure|8|41}} à {{heure|9|20}}, pour baisser la pression dans le réacteur, opération immédiatement suivie à {{heure|9|20}} d'une injection d’eau de mer et d’[[acide borique]] dans celui-ci à l’aide de la pompe à incendie, pour absorber des neutrons<ref name="CommuniqueTEPCO11031307">[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031307-e.html TEPCO information].</ref>.
<br />À {{heure|11|55}}, de l'eau de mer commence aussi à être injectée dans l'enceinte primaire du réacteur {{N°|1}}, également ''via'' le système de lutte contre l'incendie, jusqu'à une interruption de l'injection le lendemain (14 mars) à {{heure|01|10}}.
 
;Inquiétudes sur Fukushima Daini
En début de matinée, le premier ministre japonais annonce aux médias qu’il se rend d’urgence sur place car la seconde centrale nucléaire du complexe de Fukushima (Fukushima Daini, située à douze kilomètres de Fukushima Daiichi), connaît également d’importants problèmes de refroidissement<ref>[http://www.france24.com/fr/20110311-une-centrale-nucleaire-presente-risques-fuite-population-est-evacuee France24.com]</ref>. En France, la télévision et les médias annoncent aussi qu’une fusion pourrait avoir lieu dans l’autre réacteur japonais (Fukushima DaiNI {{N°|1}}), celui-ci ne pouvant plus être refroidi<ref>[http://actu.orange.fr/monde/japon-une-fusion-pourrait-etre-en-cours-dans-le-reacteur-d-une-centrale-nucleaire_111159.html Actu Orange : fusion en cours ?]</ref>. À 19 h 55, le premier ministre japonais ordonne l’injection d’eau de mer borée dans le réacteur<ref>{{en}} [http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110313-1.pdf Communiqué de presse NISA en anglais {{pdf}}], {{nobr|page 11}}, à 19h55, le 13 mars 2011.</ref>{{,}}<ref>[http://www.youtube.com/user/iaeavideo Vidéo] de l’allocution du Directeur Général de l’[[Agence internationale de l'énergie atomique|AIEA]].</ref>.
 
=== Lundi 14 mars 2011 ===
;Explosion d'hydrogène au n°3
À 11 h 01, une seconde explosion se produit, cette fois au niveau du réacteur {{numéro|3}} de Fukushima Daiichi, soufflant le toit du bâtiment<ref>{{en}} {{lien web|url=http://mitnse.com/2011/03/15/explanation-of-hydrogen-explosions-at-units-1-and-3/ |titre={{lang|en|MIT NSE : explanation of hydrogen explosions at units 1 and 3}} |site=mitnse.com}}</ref>.
Onze personnes sont blessées<ref>[http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.html CNN]</ref>. D’après l’opérateur, ni le réacteur ni la salle de commandes n’ont été endommagés. L’Agence japonaise de sûreté nucléaire explique que ces explosions sont provoquées par de l’hydrogène rejeté volontairement pour faire baisser la pression malgré la charge du nuage engendré en radionucléides<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.bbc.co.uk/news/world-asia-pacific-12729138 |titre={{lang|en|Explosion at Japan nuclear plant}} |site=bbc.co.uk}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.reuters.com/article/2011/03/14/us-japan-quake-radioactivity-idUSTRE72D0W020110314 |titre={{lang|en|Japan: new reactor blast unlikely to cause big leak}} }}.</ref>.
 
L'injection d'eau (de mer) commencée la veille dans le réacteur est interrompue durant deux heures (de {{heure|01|10}} à {{heure|03|20}}) par manque d'eau de mer dans le puits. Une augmentation anormale de la pression est détectée à 11 h 45<ref name=NISA23>Nuclear and Industrial Safety Agency ; [http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110315-1.pdf 23ème communiqué de l'Agence NISA sur les dégâts du séisme dans les installations nucléaires, informations 2011/14/19:30 'heure locale)]</ref>.
 
;Perte de refroidissement du n°2
Par ailleurs, le circuit de refroidissement du réacteur {{numéro|2}} cesse de fonctionner. Le niveau de l’eau baisse autour du combustible, laissant présager une nouvelle explosion.
Une injection d’eau de mer et une décompression par TEPCO à l’intérieur du bâtiment sont prévues, mais cette fois avec une mesure de sécurité supplémentaire, en effet un trou a été percé à la surface du bâtiment lors de l’explosion du réacteur {{numéro|3}}, l’hydrogène accumulé à l’intérieur devrait alors s’échapper par cet orifice<ref>[http://cdnmo.coveritlive.com/media/image/201103/phpNRI0uxnokita.JPG image CDNMO.]</ref>.
 
À 12 h 03, les barres de combustibles du réacteur {{numéro|2}} sont à l’air libre jusqu'à {{nobr|2,7}} m, il n’y a plus d’eau pour les refroidir<ref>{{fr}} {{lien web|url=http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/14/en-direct-nouvelle-explosion-a-l-usine-de-fukushima_1492576_3216.html |titre=En direct : nouvelle explosion à l’usine de Fukushima |site=lemonde.fr}}.</ref>.
Les barres risquent de fondre, entraînant une possible fusion capable d’endommager le cœur du réacteur et de causer de nouvelles fuites radioactives majeures, dans l'air et dans l'eau.
 
;Fusion des trois cœurs
À 16 h 58, TEPCO confirme une fusion en cours dans les {{nobr|réacteurs 1}}, 2 et 3 de la centrale de Daichii<ref>[http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/14/en-direct-nouvelle-explosion-a-l-usine-de-fukushima_1492576_3216.html Le Monde, en direct].</ref>. Le risque d’une rupture de l’enceinte de confinement est évoqué.
 
Dès le 14 mars, TEPCO effectue des périodes de black-out alternantes, réparties par secteurs locaux<ref>[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031610-e.html Tepco Press release, Mar 16]</ref>.
 
=== Mardi 15 mars 2011 ===
;Explosion endommageant l'enceinte de confinement au réacteur n°2
À {{heure|6|10}}, une troisième explosion, cette fois-ci au {{nobr|réacteur 2}} sur {{nobr|Fukushima {{I}}}}, a lieu et serait due une nouvelle fois à de l’hydrogène évacué. La possibilité d'une fusion du cœur où les tubes de combustion seraient détruits, est avancée<ref>[http://english.kyodonews.jp/news/2011/03/78123.html Kyodo news]</ref>. À {{heure|6|14}}, TEPCO annonce qu'une partie du bâtiment du réacteur {{N°|4}} est endommagé<ref>[http://www.lessentiel.lu/fr/news/dossier/newsletter/story/19871531 L'Essentiel.lu - réacteur 4]</ref>.
 
À 7 h 00, par mesure de sécurité, TEPCO évacue le personnel des deux sites nucléaires<ref>[http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifique/en-direct-japon-explosion-au-reacteur-n-2-de-la-centrale-fukushima-14-03-2011-1357784.php Le Parisien].</ref>, hormis cinquante ouvriers chargés de refroidir les réacteurs en activant les pompes dans des conditions dangereuses - En théorie, les interventions sont limitées dans le temps et les doses maximales sont clairement définies pour ces volontaires du nucléaire<ref>[http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/15/01003-20110315ARTFIG00683-japon-les-kamikazes-du-nucleaire-sacrifient-leur-vie.php Le Figaro : les kamikazes du nucléaire]</ref>.
 
L’explosion a endommagé la piscine de condensation de l’enceinte de confinement du {{nobr|réacteur 2}} de {{nobr|Fukushima {{I}}}} destinée à amortir les surpressions de vapeur<ref>[http://www.20minutes.fr/article/686434/monde-japon-nouvelle-explosion-centrale-fukushima-1 {{nobr|20 minutes}} : nouvelle explosion].</ref>.
L’Autorité de sûreté nucléaire du Japon déclare que l’enceinte ne semble pas atteinte bien qu'elle puisse être fissurée au niveau de son socle<ref>[http://www.metrofrance.com/info/japon-situation-tres-preoccupante-a-la-centrale-nucleaire-de-fukushima/mkco!gHvEN4RBBRarc/ Metro France, situation préoccupante à désespérée]</ref>.
Yukio Edano reconnaît ensuite qu'une partie de l'enceinte de confinement du réacteur 2 est endommagée<ref>[http://www.24heures.ch/depeches/economie/fukushima-enceinte-confinement-reacteur-2-semble-endommagee-tokyo 24 Herues.ch : enceinte réacteur 2 endommagée]</ref>.
 
;Incendie de la piscine d'entreposage du n°4
À {{heure|9|38}}, une explosion suivie d’un incendie affecte le {{nobr|réacteur 4}}, au niveau de la piscine d'entreposage du combustible. Selon TEPCO, l'incendie s'éteint spontanément vers midi.
Le [[Secrétaire général du Cabinet]], [[Yukio Edano]], déclare, après 10 heures, qu'il s'est agi d'une nouvelle explosion d'hydrogène. Comme pour les autres explosions, de la radioactivité est libérée dans l'atmosphère à de hauts niveaux, comme le reconnaît l'[[AIEA]].
 
La piscine de condensation où se trouvent les barres stockées est atteinte, de même que l'ossature du bâtiment.
Une partie des assemblages du combustible se trouve découverte<ref>[http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2011/Communique-de-presse-n-9-du-mardi-15-mars-2011-a-19h00 ASN, communiqué de press du 15 mars 2011, 19h]</ref>.
Le problème du refroidissement des piscines de combustible usagé se pose de manière dramatique<ref>[http://www.nytimes.com/2011/03/15/world/asia/15fuel.html {{en}} {{lang|en|''In Stricken Fuel-Cooling Pools, a Danger for the Longer Term''}}], {{lang|en|NYTimes}}, publié en date du 14 mars ; [http://www.osti.gov/bridge/purl.cover.jsp?purl=/6135335-5voofL/ Document DOE]</ref>.
À {{heure|22|30}}, TEPCO craint une fuite de la piscine de combustibles usagés du {{nobr|réacteur 4}} et envisage de l'arroser à travers la perforation accidentelle du toit, au moyen d'hélicoptères bombardiers d'eau ou de lances à incendie<ref>[http://translate.google.com/translate?hl=en&sl=ja&tl=en&u=http%3A%2F%2Fwww3.nhk.or.jp%2F NHK]</ref>.
 
;Elargissement du périmètre de sécurité
À 11 h 35, Edano conseille à la population de rester calfeutrée que ce soit « à la maison ou au bureau » et ce dans un rayon de trente km autour du site de la centrale<ref name="LCI">[http://lci.tf1.fr/monde/asie/2011-03/la-crise-nucleaire-s-aggrave-au-japon-6309911.html LCI TF1]</ref>. Il demande aussi l'évacuation de la population dans ce rayon de trente km, alors que cinq cent résidents seraient restés dans un rayon de moins de vingt km<ref>[http://edition.cnn.com/2011/WORLD/asiapcf/03/14/japan.nuclear.reactors/index.html CNN édition 14 mars]</ref>.
 
;Fortes radiations près des réacteurs
À {{heure|19|22}}, Yukio Edano annonce des niveaux de détection de {{Unité|400|mSv/h}} près du {{nobr|réacteur 3}} et de {{Unité|100|mSv/h}} près du {{nobr|réacteur 4}}.
 
À {{heure|11|39}}, le gouvernement déclare, ''via'' Yukio Edano, qu’à {{heure|10|22}}, un niveau de radiation de {{nobr|100 mSv/h}} a été mesuré autour du {{nobr|réacteur N°2}} et de {{nobr|400 mSv/h}} autour du {{nobr|réacteur n°3}}<ref>Sylvestre Huet, ''Risque accru à la centrale nucléaire de Fukushima'', in ''Libération'', 15/03/2011, [article en ligne]</ref>.
Ces données font du secteur une ''zone rouge'' en termes de [[Radioactivité#Dose radiative|dose radioactive]]<ref>[http://www.psychomedia.qc.ca/nucleaire/2011-03-15/quantite-de-radiation-et-sante Psychomédia : quantités de radiation à Fukushima]</ref>{{,}}<ref>[http://www.actu-environnement.com/ae/news/niveau-radiation-centrale-nucleaire-japon-12143.php4 Actu Environnement : niveaux de radiation au Japon]</ref>.
[[Fichier:Fukushima 16-mar.svg|thumb|upright=2.5|center|<center>Événements qui ont affecté les réacteurs de la centrale Fukushima I entre le 12 et le 15 mars 2011</center>]]
 
=== Mercredi 16 mars 2011 ===
;Feu dans le réacteur n° 4
À 5 h 45, le feu reprend dans le réacteur {{N°|4}} de Fukushima Daichi<ref>Tristan Very et Damien Hyppolite, ''Nucléaire : la situation reste critique à Fukushima Daiichi'', in ''Le Figaro'', 16 mars 2011, [http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/03/15/01008-20110315ARTFIG00618-nucleaire-la-situation-reste-critique-a-fukushima-daiichi.php article en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>. Le réacteur comprenant des stocks de combustible usagé, le feu risque de s'étendre à divers matériaux radioactifs, parmi lesquels du Césium à trente ans de demi-vie<ref>{{en}}Heben Harrel,''A New Threat in Japan: Radioactive Spent Fuel'',''Time''/Ecocentric, 16/03/2011, [http://ecocentric.blogs.time.com/2011/03/15/a-new-threat-in-japan-radioactive-spent-fuel/#ixzz1GiStmRQ5 article en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>. Les équipes ne peuvent intervenir, en raison d'un débit de dose ambiant d'environ 400 mSv/h.
 
À 9 h 40, selon TEPCO, le feu et la fumée ayant disparu du réacteur {{N°|4}}, l'incendie semble terminé<ref>''Menace nucléaire au Japon: nouveaux incidents à la centrale de Fukushima'', in ''Libération'', 16 mars 2011, [http://www.liberation.fr/monde/01012325690-direct-japon-seisme-accident-nucleaire-fukushima dépêche en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
 
À 19 h 35 locale, l'hélicoptère mobilisé ne peut accomplir sa mission en raison du débit de dose trop important<ref>''Japon : la forte radioactivité gêne les opérations sur le réacteur'', in ''Le Parisien'', 16/03/2011, [http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifique/en-direct-japon-la-forte-radioactivite-gene-les-operations-sur-le-reacteur-16-03-2011-1361533.php article en ligne] (consulté le 19/03/2011)</ref> et l'arrosage des piscines de stockage par hélicoptère est abandonné.
 
;Contrôle du réacteur n°3
À 10 h 45, en raison de la possibilité que le confinement primaire du réacteur 3 ait été endommagé, les opérateurs sont évacués de la salle de contrôle centrale des unités 3 et 4. Par la suite, à 11 h 30, les opérateurs retournent dans la salle et redémarrent l'injection d'eau<ref name=NISA27/>.
 
Yukio Edano confirme un ''endommagement partiel'' de l'enceinte de confinement du {{nobr|réacteur 3}}<ref>''Radiations « extrêmement élevées » dans le réacteur {{N°|4}}'', in ''L'Essentiel'', 16 mars 2011, [http://www.lessentiel.lu/fr/news/dossier/japon/story/Les-sinistr--s-du-tsunami-doivent-affronter-la-neige-13283574 article en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>, celui chargé au [[combustible MOX|MOX]] (mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium). Sa faible volatilité rend sa dispersion moins probable mais non impossible<ref>''Un scénario intermédiaire entre Three Mile Island et Tchernobyl'', chat avec Hervé Morin, in ''Le Monde.fr'', 15 mars 2011, [http://www.lemonde.fr/japon/chat/2011/03/14/nucleaire-que-se-passe-t-il-vraiment-au-japon_1492703_1492975.html chat en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
Yukio Edano confirme que les cinquante techniciens de TEPCO ont évacué temporairement la centrale pour se préserver du danger de la radioactivité du réacteur {{N°|3}}<ref>''« Course contre la montre » à Fukushima'', ''20 Minutes Online'', 17 mars 2011, [http://www.20min.ch/ro/news/dossier/japon/story/Taux-dangereux-de-radioactivite-mesures-14556990 article en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
 
À 14 h 14, la Corée du Sud s'apprête à envoyer ses réserves d'[[acide borique]] au Japon pour l'aider à refroidir ses réacteurs<ref>{{en}}'' S. Korea to ship boric acids to help stabilize Japan's nuclear reactors'', Yonhap News Agency, 16 mars 2011, [http://english.yonhapnews.co.kr/national/2011/03/16/19/0302000000AEN20110316006300320F.HTML dépêche en ligne](consulté le 18 mars 2011) </ref>.
 
À 16 h 54, le gouvernement recourt à un hélicoptère de l'armée pour déverser de l'eau sur le réacteur {{N°|3}} de la centrale, et il est envisagé de le faire également sur le réacteur {{N°|4}}<ref>''Tepco envisage de verser de l'eau par hélicoptère dans le réacteur {{N°|4}} de Fukushima'', AFP/''Le Point'', 15 mars 2011, [http://www.lepoint.fr/economie/tepco-envisage-de-verser-de-l-eau-par-helicoptere-dans-le-reacteur-n-4-de-fukushima-15-03-2011-1306773_28.phparticle en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>
avec de l'acide borique.
L'opération de déversement d'eau sera abandonnée en raison des émanations radioactives trop fortes sur le site<ref>''Fukushima: refroidir les réacteurs'', France 2, 16/03/2011, [http://info.france2.fr/japon-seisme/fukushima-le-reacteur-n3-ne-peut-etre-arrose-67817379.html article en ligne] (consulté le 19/03/2011)</ref>.
 
;Prédictions sur le nuage radioactif
À 14 h 49, le taux de radiation mesuré à [[Ibaraki]] atteint désormais {{Unité|15.80|µSv/h}}, soit plus de trois cent fois la normale, estimée à {{nobr|≤0,050 µSv/h}}<ref>''Les Etats-Unis craignent des radiations très «élevées»'', in ''Le Figaro'', 16 mars 2011, [http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/16/01003-20110316ARTFIG00330-japontsunami-violent-seisme-a-tokyo-nouveaux-incidents-nucleaires.php article en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>.
 
D'après une simulation de l'[[Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique|IAS]], le nuage radioactif traverserait le Pacifique mais se disperserait avant d'atteindre les côtes américaines<ref>Christian Dubrulle, ''Simulation : le nuage radioactif disparaît au-dessus du Pacifique'', in ''Le Soir'', 15 mars 2011[http://www.lesoir.be/actualite/monde/2011-03-15/simulation-le-nuage-radioactif-disparait-au-dessus-du-pacifique-828467.php article en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>.
 
;Situation d'ensemble
Dans la soirée, diverses solutions sont envisagées pour assurer le refroidissement des réacteurs endommagés. Parmi elles, la projection d'eau sur le toit par un camion-citerne de la Police de Tokyo, avec [[Canon à eau|canon à eau]]<ref>''Fukushima: recours au canon à eau pour arroser le réacteur nucléaire 4'', in ''Le Matin'', 16/03/2011, [http://www.lematin.ch/flash-info/economie/fukushima-recours-canon-eau-arroser-reacteur-nucleaire-4 article en ligne] (consulté le 19/03/2011)</ref>.
 
Plusieurs CNPE (centrales nucléaires de production d'électricité) d'EDF préparent du matériel (dont bore, matériel de radioprotection...) pour l'expédier sur la zone de la centrale de Fukushima.
 
=== Jeudi 17 mars 2011 ===
[[Fichier:US Navy 110317-F-YC711-074 U.S. Air Force Airmen and members of the Japan Ground Self-Defense force load high-capacity pumps provided by the U.S. N.jpg|thumb|Des militaires de l’armée de l’air américaine ainsi que des membres de la sécurité civile japonaise chargent sur un camion une pompe à haut débit fournie par les Etats-Unis]]
 
;Soutien international
À 2 h 23, on apprend que le directeur de l'[[AIEA]], Yukiya Amano, est attendu sur place<ref>Sylvia Westall et Fredrik Dahl, ''Le directeur de l'AIEA va se rendre au Japon'', AFP/Nouvel Obs.com, 16 mars 2011, [http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110316.REU4592/le-directeur-de-l-aiea-va-se-rendre-au-japon.html article en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
À 6 h 00, [[Areva]] affrète un avion transportant cent tonnes d'acide borique fournies par [[EDF]], {{formatnum:3000}} masques, {{formatnum:10000}} combinaisons protectrices et {{formatnum:20000}} paires de gants<ref>''Japon : Areva affrète un avion'', AFP/''Le Figaro'', 16 mars 2011,
[http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/03/16/97002-20110316FILWWW00686-japon-areva-affrete-un-avion.php article en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>.
 
;Stabilisation des réacteurs
D'après TEPCO, le réacteur serait stable.
Entre 3 h 10 et 3 h 20, sur le site de Fukushima Daichi, la pression aux vannes était de 70 kPa pour le réacteur n° 2, de 200 kPa pour le réacteur n° 3 (et indisponible pour le réacteur n° 1). La mesure de température est toujours indisponible pour les réacteurs 1, 2 et 3 ainsi que pour les 3 piscines de ces réacteurs<ref name=NISA27>{{en}} ''Seismic Damage Information (the 27th Release)'', communiqué de presse de la Nuclear and Industrial Safety Agency (NISA), 17 mars 2011, [http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110317-2.pdf communiqué en ligne](consulté le 18/03/2011)</ref>.
À 4 h 00, de l'eau de mer est injectée dans les réacteurs n° 1, 2, 3 et 4 de Fukushima Daichi<ref name=NISA27/>.
 
À 7 h 00, les procédures de pulvérisation d'eau dans la piscine de combustible de l'unité 3 de Fukushima Daichi sont en cours de vérification<ref name=NISA27/>.
À 7 h 30, la NISA est informée qu'il est prévu d'installer des câbles électriques de secours pour une alimentation électrique de Fukushima Daichi à partir du réseau électrique de la [[Compagnie électrique Tōhoku]]<ref name=NISA27/>, mais le rétablissement de l'alimentation des pompes doit attendre que l'arrosage du réacteur 3 soit terminé et qu'un test soit établi.
 
Selon TEPCO, il n'y aurait pas cinquante mais cent soixante-dix techniciens, dits ''pompiers'' du nucléaire<ref>''Claire Ané, ''Dans la centrale de Fukushima, la solitude des "pompiers" du nucléaire'', in ''Le Monde'', 16 mars 2011,[http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/03/16/dans-la-centrale-de-fukushima-la-solitude-des-pompiers-du-nucleaire_1494233_3244.html article en ligne] (consulté le 19 mars 2011)</ref>, sur le site de la centrale Fukushima pour mener les opérations de refroidissement. Leur nombre aurait augmenté au fil des jours devant l'ampleur de la tâche et des délais d'intervention individuellement courts.
 
;Refroidissement d'urgence de la piscine n° 4
Les barres de combustible usagé seraient dénoyées dans la piscine n° 4, ce qui occasionnerait des niveaux {{Citation|extrêmement élevés}} de radiations<ref name="monde_eau"/>. En effet, le rayonnement gamma qu'émettent les combustibles usés de la piscine ne sont plus arrêtés par la couche d'eau protectrice normalement présente.
 
À 4 h 29, le président de l'[[Autorité de sûreté nucléaire américaine]] (U.S.NRC) affirme que la piscine de stockage du réacteur {{N°|4}} de Fukushima ne contient plus d'eau<ref name="monde_eau">''Japon : des radiations "extrêmement fortes" à Fukushima'', AFP/''Le Monde.fr'', 17 mars 2011, [http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/14/en-direct-nouvelle-explosion-a-l-usine-de-fukushima_1492576_3216.html article en ligne] (consulté le 19 mars 2011</ref>.
À 8 h 55, TEPCO et les autorités japonaises démentent l'affirmation du [[NRC]] selon laquelle la piscine du réacteur {{N°|4}} serait vide<ref>''Fukushima : un mercredi sans aucune solution'' in ''Metro'', 17 mars 2011, [http://www.metrofrance.com/info/fukushima-un-mercredi-sans-aucune-solution/mkcp!4wbgxibKW3fI/ article en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
Avant midi, un officiel de TEPCO, Hikaru Kuroda, admet toutefois qu'ils craignent que le niveau d'eau soit au plus bas<ref>{{en}}''Japan begins air drop on stricken reactor'', AP/ABC News, 16/03/2011, [http://abclocal.go.com/wls/story?section=news/national_world&id=8016235 article en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
 
Thierry Charles, directeur de la sûreté à l'[[Institut_de_radioprotection_et_de_sûreté_nucléaire|IRSN]], affirme que les rejets de la piscine du réacteur 4, en cas d'emballement, seraient dans la même gamme que ceux de [[Tchernobyl]], à savoir des pastilles de combustible entourées d'une gaine de [[zirconium]] s'oxydant rapidement en s'enflammant<ref>[http://info.france2.fr/japon-seisme/fukushima-le-reacteur-n4-tres-degrade-67817379.html France2 info : réacteur 4]</ref>.
Selon l'[[IRSN]], le niveau d'eau doit être rétabli dans les 48 heures<ref>''Menaces d'une catastrophe nucléaire à Fukushima'', in ''France Soir'', 16 mars 2011, [http://www.francesoir.fr/actualite/international/direct-menaces-d-une-catastrophe-nucleaire-fukushima-82352.html article en ligne], (consulté le 18 mars 2011)</ref>, pour refroidir les combustibles usés : a défaut, ceux-ci risquent de fondre et de répandre leur radioactivité dans l'atmosphère.
Pierre Le Hir, journaliste, tient le 16 mars un [[Internet_Relay_Chat|chat]] [[modérateur (internet)|modéré]] sur Le Monde ; faisant le point sur les causes et la situation des accidents de Fukushima I, il affirme : « Si l'on n'arrive pas dans les toutes prochaines heures à refroidir les installations, il n'y aura plus guère d'espoir. »<ref>[http://www.lemonde.fr/japon/chat/2011/03/16/fukushima-est-il-un-nouveau-tchernobyl_1494061_1492975.html Journal Le Monde, Fukushima est-il un nouveau Tchernobyl?]</ref>.
 
Cependant,
les interventions humaines rapprochées, en raison des fortes radiations au niveau du réacteur {{N°|4}}, deviennent quasiment impossibles à moins de risquer un sacrifice<ref>Michel de Grandi, ''Fukushima : la lutte héroïque des « liquidateurs » pour refroidir les réacteurs'', in ''Les Échos'', 16/03/2011, [http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201228326487.htm article en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
 
;Arrosage par hélicoptère et canon à eau
À 9 h 45, [[NHK]] observe des rejets de vapeurs en provenance des réacteurs 2, 3 et 4<ref>''Fukushima : températures en hausse dans les piscines de refroidissement'', in ''L'Expansion.com'', 17 mars 2011, [http://lexpansion.lexpress.fr/economie/fukushima-temperatures-en-hausse-dans-les-piscines-de-refroidissement_250678.html article en ligne] (consulté le 18 mars 2011à</ref>.
Deux hélicoptères effectuent alors quatre largages d'eau au-dessus du réacteur 3 pour le refroidir et un au-dessus du réacteur 4 pour tenter de remplir sa piscine à combustible. Un seul largage atteint correctement le réacteur 3<ref>{{en}} Water drop on stricken reactors, in ''The Gardian'', 17/03/2011, [http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/17/japan-nuclear-crisis-fukushima-seawater-reactorsarticle en ligne] (consulté le 18 mars 2011</ref>.
Pour le ministre de la Défense, Toshifumi Kitazawa, le personnel d'urgence n'a pas d'autre choix que d'essayer que l'eau soit déchargée avant qu'il ne soit trop tard<ref>{{en}}, Eric Talmadge, ''Japan: Choppers Dump Water on Reactor'', AP/''Time'', 17 mars 2011, [http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2059446,00.html article en ligne] (consulté le 18/03/2011</ref>.
Les pilotes ne peuvent stationner en vol à la verticale des réacteurs et n'ont pas de vision précise de l'intérieur des bâtiments explosés. D'après le ministère de la défense, douze autres largages doivent être effectués au cours des quarante minutes dont dispose chaque équipage pour intervenir sur le secteur.
 
À 11 h 15, le Premier ministre japonais annonce l'envoi vers midi de onze camions-citerne, habituellement utilisés pour contenir les manifestations, pour arroser les réacteurs<ref>''Japon : des radiations "extrêmement fortes" à Fukushima'', AFP/Reuters/''Le Monde'', 17 mars 2011, [http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/14/en-direct-nouvelle-explosion-a-l-usine-de-fukushima_1492576_3216.html dépêche en ligne] (consulté le 18 mars 2011)</ref>.
 
19 h 00 environ : les Forces de la Défense et la police démarrent le déversement d'eau par des camions à canon à eau, sur requête de TepCo pour coopération. Ils terminent le déversement à 20 h 09<ref>''Status of TEPCO's Facilities and its services after Tohoku-Taiheiyou-Oki Earthquake'', communiqué de presse de la TEPCO, 19 mars 2011, [http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031901-e.htmlcommuniqué en ligne] (consulté le 19 mars 2011)</ref>.
 
Les largages d'eau sont interrompus pendant la nuit et les hélicoptères militaires sont mis à l'arrêt. L'opération est jugée plutôt inefficace : la majeure partie de l'eau déversée semble dispersée par le vent<ref>[http://www.tsr.ch/info/monde/3022200-fukushima-l-arrosage-des-reacteurs-se-poursuit.html TSR : l'arrosage des réacteurs.]</ref>.
 
=== Vendredi 18 mars 2011 ===
Une semaine après le début des événements, dans la journée, [[TEPCO]] espère raccorder le réacteur {{N°|2}} (le moins accidenté des quatre) au réseau électrique extérieur et remettre en marche les pompes. L'opération est toutefois suspendue à cause du risque radiologique pour les techniciens<ref>{{en}}''TEPCO hopes to cool No.2 reactor on Friday'', ''NHK World'', 18/03/2011, [http://www3.nhk.or.jp/daily/english/18_06.html article en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>. Néanmoins d'après une annonce faite par l'opérateur, un premier câble électrique a été tiré jusqu'à la centrale. Sans toutefois donner plus de détails, il affirme vouloir rétablir le courant dans les installations du réacteur n°2 ; suivront ensuite les 1, 3 et 4<ref>[http://lci.tf1.fr/monde/asie/2011-03/fukushima-le-retour-de-l-electricite-dimanche-6322001.html LCI.TF1.fr]</ref>.
 
TEPCO confirme sur son site internet que le niveau d'eau de la piscine commune du réacteur {{N°|4}}, où se trouve le combustible usagé, est d'un niveau sécurisant, néanmoins, une inspection détaillée serait en préparation. Toujours d'après TEPCO, les piscines des réacteurs {{N°|5}} et {{N°|6}} contiennent respectivement 876 et 946 assemblages de combustible<ref>{{en}} Hayden Cooper, ''Growing alarm over Japan's nuclear crisis'', ''ABC online'', 17/03/2011, [http://www.abc.net.au/worldtoday/content/2011/s3166881.htm article en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>. Le nombre de techniciens est élevé à trois cents.
 
Sept camions-citernes équipés de canons à eau s'apprêtent à arroser le réacteur {{N°|3}}<ref>''Japon : la situation semble se stabiliser à Fukushima'', in ''Challenges.fr'', 18/03/2011, [http://www.challenges.fr/actualites/asie/20110318.CHA4217/japon__la_situation_semble_se_stabiliser_a_fukushima.html?xtor=RSS-16 article en ligne](consulté le 18/03/2011)</ref>. À {{heure|14}}, le déversement d'eau par des engins à incendie débute au réacteur {{N°|3}} avec la coopération des Forces d'Auto-Défense (six engins à incendie) et de militaires des États-Unis d'Amérique (un engin à incendie)<ref>[http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110318-3.pdf NISA: intervention d'arrosage sur les réacteurs nucléaires, le 18 mars.]</ref>. Ils achèvent le déversement à 14 h 45. Au nombre de trente<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/planete/20110318.OBS9861/fukushima-une-trentaine-de-camions-ont-commence-a-arroser-un-reacteur.html Nouvel Obs temps réel : une trentaine de camions ont commencé à arroser]</ref>, des camions de secours d'urgence se relaient parallèlement par unités de cinq, en sessions courtes et arrosent, à raison de 3,8 tonnes d'eau par minute, le réacteur à MOX de la centrale à l'aide de puissante lances projetant à 22 mètres<ref>''Fukushima: Tepco espère rétablir l'alimentation électrique samedi'', in ''La Dernière heure'', 18/03/2011, [http://www.dhnet.be/infos/monde/article/346650/les-camions-toujours-en-action-a-fukushima.html article en ligne] (consulté le 19/03/2011)</ref>.
 
À l'annonce du passage au niveau 5 sur l'[[Échelle_internationale_des_événements_nucléaires|INES]], TEPCO présente ses excuses aux gens vivant dans les environs de la centrale ainsi qu'aux autres citoyens et regrette profondément la situation, tout en mettant en cause le tsunami et le séisme<ref>[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031808-e.html Tepco Press release, Assessment of Ines]</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/depeche/top-news/20110319.REU4822/stabilisation-au-reacteur-n-3-de-la-centrale-de-fukushima.html Dépêche Nouvel Obs : les excuses de Tepco (paragraphe).]</ref>.
 
L'ensevelissement de réacteurs sous une épaisse couche de sable et des centaines de tonnes de béton ou de ciment (sarcophage) et utilisée dans le cas de [[Tchernobyl]], est évoquée par les médias après que des ingénieurs de TEPCO l'avancent comme un ultime recours pour stopper l'émanation d'émissions radioactives majeures<ref>[http://www.actu-environnement.com/ae/news/situation-japon-18-mars-fukushima-centrale-12183.php4 Actu-Environnement : situation au Japon le 18 mars]</ref>. Son installation nécessiterait l'emploi d'une main-d'œuvre sacrifiée, directement soumise aux radiations. L'ensevelissement ne constitue pas une solution dans l'immédiat, hormis hypothétiquement pour le réacteur {{N°|4}}. Rééditer la solution de Tchernobyl n'est pas adapté à des réacteurs dont les enceintes de confinement restent sous pression car il faudrait avant tout que les réacteurs soient complètement refroidis<ref>[http://news.fr.msn.com/m6-actualite/monde/photo.aspx?cp-documentid=156466508&page=2 News Msn : le sarcophage de béton]</ref>.
 
=== Samedi 19 mars 2011 ===
À 0 h 45, le déversement d'eau par une troupe de secours d'urgence démarre, avec la coopération du Département Incendie de Tokyo et se termine à 1 h 10<ref>[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031901-e.html Tepco Press release, Mar 19 0:45AM]</ref>. Les vents, toujours d'Ouest, baissent d'intensité, contribuant à chasser avec moins de force les polluants hors du littoral<ref>[http://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2011-03-19/06h25/suivi-nucleaire-au-japon---la-pluie-arrive-dimanche-11449.php La Chaîne météo, suivi nucléaire au Japon, 19 mars 6h25.]</ref>.
 
Le retour de l'alimentation électrique est annoncé à 4 h 22 pour le second générateur d'urgence (A) du réacteur 6, ensuite pour le générateur principal du réacteur 6<ref>[http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110320-1.pdf Nisa release, 20 mars : Units 5 and 6]</ref>.
À 5 h 00, sur le réacteur 5, TEPCO démarre la pompe du système d'Évacuation de Chaleur Résiduelle (C), destiné à refroidir en priorité la piscine contenant le combustible usagé<ref>[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031905-e.html Tepco Press release, Mar 19 00:00PM]</ref>.
 
À 9 h 00, TEPCO mentionne<ref>[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031902-e.html Tepco Press release, Mar 19 9:00AM]</ref> que la reprise d'approvisionnement en électricité de la source externe des réacteurs 3, 4, 5 et 6 est en train d'être exécutée. Sur les réacteurs 3 et 4, TEPCO essaie d'utiliser les câbles servant en temps normal à envoyer l'électricité produite vers le réseau alors que vendredi, le câblage électrique du réseau des réacteurs 1 et 2 était en cours. En outre, la réparation du générateur diesel de secours A du réacteur 6 est achevée. TEPCO espère rétablir l'électricité dans la journée de dimanche pour le réacteur n°3, le plus dangereux des quatre réacteurs endommagés, en raison de la présence de plutonium dans son cœur<ref>[http://lci.tf1.fr/monde/asie/2011-03/fukushima-le-retour-de-l-electricite-dimanche-6322001.html/ LCI : retour de l'électricité dimanche]</ref>. À 9 h 45, les projections d'eau par camions-citernes reprennent avec l'aide des pompiers de Tokyo.
 
À 16 h 25, une stabilisation du réacteur 3 est annoncée par les autorités<ref>[http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE72I03220110319 Reuters info : stabilisation du réacteur 3 de la centrale]</ref>. Le projet d'arroser les réacteurs en permanence peine à trouver un dispositif de mise en œuvre<ref>[http://www.romandie.com/ats/news/110319073026.9jl8kt9k.asp Romandie news : les autorités prévoient d'arroser les réacteurs 24h/24.]</ref>.
 
À 22 h 14, TEPCO annonce avoir démarré la pompe du système d'évacuation de chaleur résiduelle afin de refroidir la piscine de combustible de l'unité 6.
 
=== Dimanche 20 mars 2011 ===
 
Le rétablissement de l'électricité nécessaire au redémarrage des systèmes de refroidissement suppose de stopper les arrosages des réacteurs 3 et 4, ce qui risque de faire augmenter leurs températures. En milieu de journée, un responsable de l'agence de sûreté nucléaire déclare que TEPCO pourrait ouvrir les vannes du {{nobr|réacteur 3}} pour relâcher la pression qui a augmenté à l'intérieur de l'enceinte de confinement<ref>[http://lci.tf1.fr/monde/asie/2011-03/nouvelles-difficultes-pour-refroidir-les-reacteurs-de-fukushima-6322436.html LCI.fr]</ref>.
 
L'arrosage de la piscine du {{nobr|réacteur 3}} se poursuit par camions de pompiers<ref>[http://www.iaea.org/press/?p=1506 IAEA.org]</ref>. Malgré une forte hausse de la pression à {{heure|11}}, une décompression n'a pas été requise. À 8 h 21, TEPCO annonce le début de l'arrosage de la piscine du {{nobr|réacteur 4}} avec l'aide des forces d'auto-défense<ref>[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11032002-e.html {{en}} {{lang|en|''TEPCO Press release''}}]</ref>. Les moyens d'évacuation de la chaleur résiduelle des combustibles ont considérablement diminués depuis le 14 mars, cette information figure dans le bilan que l'AEIA a dressé aujourd'hui sur les piscines de combustibles du site<ref>[http://www.iaea.org/press/?p=1506 {{en}} {{lang|en|''IAEA Announcement''}}]</ref>.
 
À 14 h 30, les autorités japonaises annoncent le passage en arrêt froid du réacteur n°5<ref>[http://www.iaea.org/press/?p=1513 {{en}} {{lang|en|''IAEA.org]</ref>. De 15 h 00 à 17 h 20, quarante tonnes d'eau de mer sont envoyées sur la piscine de combustibles du {{nobr|réacteur 2}}<ref>[http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110321-4-1.pdf Nisa release, 21 mars à 15:30]</ref>. À 15 h 46, le centre électrique du {{nobr|réacteur 2}} reçoit l'électricité.
 
L'aspersion de la piscine du réacteur 4 par les Forces d'Auto-défense et par des engins à incendie américains s'est déroulé approximativement de {{heure|6|30}} à {{heure|8|40}}, et de {{heure|18|30}} à {{heure|19|46}}. L'aspersion du {{nobr|réacteur 3}} et de sa piscine de combustilbe usé s'est poursuivi de {{heure|21|39}} jusqu'à {{heure|3|58}} dans la nuit du 21 mars<ref>[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11032101-e.html Tepco Press release, 21 mars (éléments soulignés)]</ref>.
 
La pose de câbles électriques a été étudiée pour les {{nobr|réacteurs 3}} et 4 de {{heure|11}} à {{heure|16}}<ref>[http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110321-4-1.pdf Nisa release]</ref>. Vers {{heure|15}}, la pose du câblage électrique pour le {{nobr|réacteur 4}} était achevé.
 
À 19 h 27, les autorités japonaises annoncent le passage en arrêt froid du {{nobr|réacteur 6}}<ref>[http://www.iaea.org/press/?p=1513 {{en}} {{lang|en|''IAEA Announcement''}}]</ref>.
 
=== Lundi 21 Mars 2011 ===
 
L'[[Autorité de sûreté nucléaire|ASN]] estime que la situation demeure « incertaine ». Tôt dans la journée, les piscines des réacteurs 3 et 4 sont aspergées d'eau de mer par canon à eau de manière intermittente et la piscine du réacteur 2 l'est ponctuellement. Les {{nobr|réacteurs 1}} et 2 sont connectés au réseau électrique mais les équipements doivent être vérifiés pour éviter tout court-circuit, durant deux à trois jours selon NHK.
Les rejets radioactifs se poursuivent, dus à des opérations de décompression volontaire des enceintes de confinement et à certaines fuites<ref>[http://www.urgences-serveur.fr/IMG/article_PDF/ASN-21-mars-2011-9h00-Communiqu-de_a1748.pdf ASN, 21 mars, communiqué de presse n°15]</ref>.
 
Peu avant 16 heures, au moment où le premier ministre japonais [[Naoto Kan]] s'exprime en estimant que la situation de la centrale s'améliore (raccordement au réseau électrique en progrès), une fumée grisâtre s'échappe du {{nobr|réacteur 3}}, considéré comme le plus dangereux en raison d'une forte charge en combustible MOX<ref>[http://lci.tf1.fr/monde/asie/2011-03/nouvelle-alerte-a-la-centrale-nucleaire-de-fukushima-6322816.html LCI news, 21 mars]</ref>. TEPCO annonce alors l'évacuation d'une grande partie des 420 employés de la centrale, sans indiquer le nombre exact d'employés évacués. Les pompiers reportent les opérations d'arrosage du réacteur 3. Peu après 18 heures, les émanations de fumée du réacteur 3 cessent.
 
Cependant, vers {{heure|18|20}}, le réacteur 2 présente un dégagement de fumée blanche qui, selon TEPCO, s'échappe d'une fissure du toit, sans qu'un pic de radioactivité important ne soit déclaré<ref>[http://www.lesoir.be/actualite/monde/2011-03-21/fumee-blanche-au-reacteur-2-mais-plus-rien-au-3-829456.php Le Soir : fumée blanche au réacteur 2 mais plus rien au 3]</ref>. L'Agence de sûreté nucléaire dit ignorer la cause de ces fumées.
 
=== Mardi 22 Mars 2011 ===
 
Vers 8 heures, les travaux pour rétablir l'électricité dans les réacteurs 1 à 4 reprennent, dans l'espoir de remettre les pompes de refroidissement en marche, d'ici quelques jours selon l'opérateur<ref>[http://lci.tf1.fr/filnews/monde/a-fukushima-les-travaux-continuent-malgre-la-vapeur-qui-s-echappe-6323564.html LCI TF1.fr]</ref>. De nouveaux dégagements de vapeur continuent néanmoins à s'échapper des réacteurs 2 et 3 ; selon TEPCO, "la vapeur s'échappait déjà avant ; nous avons jugé qu'il était sans danger de poursuivre les travaux".
 
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23h00 : l'électricité serait en partie rétablie dans la salle de contrôle du réacteur 3, de plus les éclairages ont été allumés selon la chaîne de télévision publique NHK<ref>http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Japon.-Surchauffe-inquietante-d%E2%80%99un-reacteur-a-Fukushima-%5Ben-direct%5D_39382-1736049_actu.Htm</ref>.
 
==Conséquences sur l’installation de Fukushima {{I}} (Daiichi)==
 
[[Fichier:Fukushima I NPP 1975 reactors 1 to 4 crop.jpg|vignette|Le premier réacteur à être en difficulté sur le site de [[centrale nucléaire de Fukushima Daiichi|Fukushima Daiichi]] était le réacteur {{numéro|1}} (le plus ancien et le moins puissant), situé à droite sur cette photo de 1975 (cliquer pour agrandir). Le réacteur {{numéro|3}} (le second sur l’image) a ensuite également connu de graves défaillances.]]
 
Les systèmes de refroidissement d’urgence des réacteurs 1, 2 et 3 sont tombés en panne. Les bâtiments de ces réacteurs ont subi des explosions d'hydrogène. Ces réacteurs sont actuellement en « fusion partielle » selon l’Autorité de sûreté nucléaire ASN<ref>[http://www.tdg.ch/actu/monde/fukushima-asn-confirme-fusion-partielle-cœurs-trois-reacteurs-2011-03-14 TDG.ch]</ref>{{,}}<ref>[http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Le-Japon-face-a-la-peur-d-une-catastrophe-nucleaire-div-class=boutonVideo-img-alt=Lien-vers-video-src=-design-images-overlay-video-articleVideo.gif-div-_39382-1724145_actu.Htm Ouest-france.fr]</ref>.<br\ >
Les bâtiments 1, 3 et 4 sont très endommagés, tout comme les cuves des réacteurs 1, 2 et 3<ref>[http://www.lefigaro.fr/assets/graph/INTER-2011-11-ETAT-DES-REACTEURS.jpg Le Figaro - Schéma de l'état des réacteurs, en date du 19 mars 2011]</ref>.
 
Du fait de sa dégradation après le tsunami, l’installation devient plus sensible à de nouvelles secousses sismiques ou à un second tsunami, d’autant que cette centrale est déjà ancienne (construite il y a une quarantaine d'années elle est prévue pour résister à une séisme de 7,9 et non pas de 9,0 comme cela s'est produit<ref>[http://www.contrepoints.org/2011/03/17/17343-le-futur-delenergie-nucleaire-apres-fukushima Futur de l’énergie nucléaire après Fukushima], ''Contrepoint''. Le 17 mars 2011. Consulté le 17 mars 2011.</ref>). Dans le monde entier, des opérateurs ont proposé de prolonger la durée de vie en fonctionnement des réacteurs. Depuis le début des années 1990, le vieillissement et la dégradation des centrales nucléaires ont donc été étudiés avec plus d’attention<ref name="Kobayashi02" />.
Ceci a débouché en 1999 au Japon, sur un Programme national de gestion du vieillissement des centrales (« ''{{lang|en|Plant life management}}'' ou PLM ») intégrant l’entretien préventif et l’évaluation de la dégradation des composants des systèmes en place<ref name="Kobayashi02" />. L’évaluation de la dégradation des capacité de résistance parasismique des centrales âgées en est un des éléments importants<ref name="Kobayashi02" />. Certains facteurs de dégradation ont été quantitativement évalués, dont pour la centrale de Fukushima, principalement sur la base de Directives techniques pour la conception parasismique des centrales nucléaires<ref>Directives JEAG-4601 et NUREG/CR-6241, 1987.</ref>. Les études initiales ont montré que les programmes d’entretien ne prenaient pas ou peu en compte les effets du vieillissement sur la résistance [[parasismique]] des composants de l’installation. Kei Kobayashi recommandait en 2002 l’établissement de méthodes d’évaluation rationnelle de la dégradation parasismique de certains composants des centrales vieillissantes, notamment pour les systèmes de [[tuyauterie]]<ref name="Kobayashi02">{{en}} Kei Kobayashi, « ''{{lang|en|Aseismic evaluation for aging degradation of nuclear power plant components}}'' », ''{{lang|en|Nuclear Engineering and Design}}'', {{nobr|Volume 214}}, {{nobr|Issues 1-2}}, mai 2002, {{p.}}57-71 ; doi :10.1016/S0029-5493(02)00015-8 ([http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6V4D-454T98N-1&_user=10&_coverDate=05%2F31%2F2002&_rdoc=1&_fmt=high&_orig=gateway&_origin=gateway&_sort=d&_docanchor=&view=c&_searchStrId=1677647895&_rerunOrigin=scholar.google&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=2154ac2caf1134a35b0a4b9dbb2357b7&searchtype=a résumé]).</ref>.
 
===Etat des réacteurs===
 
Le refroidissement des réacteurs étant opéré avec de l'eau de mer, les risques d'impact sur le refroidissement des cœurs ou encore de blocage de soupapes sont préoccupant<ref name="IRSN-20-03">[http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Seisme-Japon_Point-situation-20032011-06h.pdf IRSN] 20/03/11-06h00</ref> car l'opération rendra inutilisables les réacteurs concernés. En plus d'être corrosif, le sel de l'eau de mer pourrait former des dépôts à l'intérieur de ceux-ci, de même que les diverses autres impuretés de cette eau non filtrée<ref>http://www.slate.fr/story/35601/japon-reacteurs-eau-mer-sel-fukushima</ref>.
 
====Réacteur 1====
[[Fichier:Hydrogen explosion Fukushima Unit 1 cg visualization.png|vignette|Image de synthèse représentant les dégâts de l’explosion sur le réacteur {{numéro|1}}.]]
La partie haute du bâtiment (murs et toiture) s’est effondrée à la suite d’une explosion d’hydrogène induite par la surchauffe du réacteur, l’enveloppe de confinement du réacteur est toujours intacte<ref name=ReutersSeaWater>{{en}} {{cite web|url=http://www.reuters.com/article/2011/03/12/japan-quake-reactor-idUSTKZ00680620110312?feedType=RSS&feedName=hotStocksNews&rpc=43 |title={{lang|en|Japan to fill leaking nuke reactor with sea water}} |date=12 mars 2011 |publisher=[[Reuters]]}}.</ref>.<br />Selon l’[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]], des rejets très importants se seraient produits simultanément à l’explosion qui a affecté le bâtiment du réacteur 1<ref name="IRSN-13-03" />. <br/>Selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire, les tiges combustibles radioactives du réacteur {{numéro}}1 ont été endommagées à hauteur de 70 %<ref name="NO-16-03">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110316.FAP6481/japon-hausse-du-niveau-de-radioactivite-a-la-centrale-de-fukushima-evacuation-temporaire-du-personnel.html Nouvel Obs] 16/03/11-09h48</ref>. Les barres du combustible sont particulièrement atteintes.
 
Le mardi 22 mars, une surchauffe du réacteur a de nouveau lieu, les autorités japonaise recherchent une solution afin de refroidir le réacteur.
 
====Réacteur 2 ====
Deux explosions successives, le 15 mars, ont probablement entraîné une dégradation de l'enceinte de confinement du numéro deux, avec des rejets radioactifs à la clé<ref name="NO-16-03"/>. Cette explosion serait due à l’hydrogène, comme pour les deux autres réacteurs. L’enceinte de confinement, et plus précisément la piscine de condensation du réacteur censée éviter les fuites radioactives en cas d’incident, pourrait être endommagée selon l’Agence de sûreté japonaise, en raison d'une nette baisse de pression observée. Il s’agit de la première fois que des dommages sont rapportés officiellement pour un caisson de confinement lors de cet accident<ref>[http://www.romandie.com/ats/news/110314232223.68pd83qu.asp Romandie.com]</ref>. Selon l'ASN française, l'enceinte de confinement se serait fissurée.<br/>Selon l’exploitant, le niveau de fusion atteint 33 % du cœur<ref name="IRSN-16-03"/>. De plus, les tiges combustibles seraient endommagées à hauteur de 33 %, révèle l'agence de presse Kyodo.
==== Réacteur 3 ====
Le réacteur 3, après avoir servi pendant 34 ans, a subi un traitement avant d'être chargé en MOX venant d'[[Areva]] en août 2010, pour redémarrer en septembre 2010 avec la possibilité d'utiliser du [[Combustible MOX|MOX]]<ref name="Mox11">{{en}} [http://nuclearstreet.com/nuclear_power_industry_news/b/nuclear_power_news/archive/2010/09/17/fukushima-to-restart-using-mox-fuel-for-first-time-091704.aspx {{lang|en|''Fukushima to Restart Using MOX Fuel for First Time''}}] ; {{lang|en|Nuclear Street News Team}}, publié le 17 septembre 2010. Consulté le 13 mars 2011.]</ref> en complément du combustible habituel constitué d'[[uranium enrichi]]. Le combustible MOX contient du [[dioxyde d'uranium]] (UO<sub>2</sub>) et du [[dioxyde de plutonium]] (PuO<sub>2</sub>) et peut s'avérer très toxique<ref>[http://www.next-up.org/pdf/Alerte_Plutonium_Fukushima_3_MOX_et_INTOX_16_03_2011.pdf Next-up : plutonium à Fukushima, Mox et intox, 16 mars]</ref>. Lors de sa mise en route, 6 % des barres de combustible de ce réacteur étaient constituées de ce mélange<ref>[http://www.forbes.com/feeds/ap/2011/03/18/business-financial-impact-as-japan-earthquake-plutonium_8363305.html Forbes, 18 mars 2011 : Plutonium in troubled reactors and spent fuel pools.]</ref>. Cependant, tous les réacteurs sinistrés de la centrale contiennent du plutonium, généré par le processus d'absorption des neutrons de fission et de [[transmutation]].
 
Lors du relancement du réacteur, le 17 septembre 2010, le voyant d'alarme témoin de la vanne du système de refroidissement n'avait pas bien fonctionné et avait reporté le lancement au lendemain<ref>[http://www.japantoday.com/category/technology/view/pluthermal-power-generation-starts-at-fukushima-no-1-nuke-plantJapan today, 18 sept. 2010 : Pluthermal power generations starts at Fukushima 1]</ref>. Après le tsunami, le système de refroidissement est en panne. L’exploitant rejettera de la vapeur pour diminuer la pression mais seulement après un début de fusion du cœur. Ceci entraine de nouveaux rejets de produits radioactifs dans l’environnement<ref name="IRSN-13-03" />. Deux explosions<ref>[http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/14/01003-20110314ARTFIG00317-deux-nouvelles-explosions-a-la-centrale-de-fukushima.php Le Figaro.fr]</ref> se sont produites au niveau de ce réacteur ; la première s’est produite le 14 mars à {{heure|11|01}} heure locale et a fait {{Unité|6|blessés}}. Dans un premier temps, les autorités annonce que seul le « bâtiment du réacteur » a explosé, l’enveloppe de confinement primaire n’a pas été endommagée et selon l’AIEA (à 7 h 00 CET), la salle de contrôle de l’{{nobr|unité 3}} était encore opérationnelle<ref name="AIEA4">[http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html Communiqué AIEA, mise à jour 14 mars 2011 (07:00 CET)].</ref>. <br/>
Le cœur du réacteur est partiellement endommagé. L’injection d’eau de mer dans la cuve est maintenue afin d’assurer le refroidissement du cœur qui reste cependant partiellement dénoyé<ref name="IRSN-20-03"/>.
 
====Réacteurs 4====
 
Deux incendies, dont les origines sont inconnues, se sont déclarés sur le réacteur {{numéro}}4 et auraient été maîtrisés<ref name="IRSN-16-03"/> ; par contre, le bâtiment a été très endommagé. La salle de commande est très irradiante, limitant le temps de présence des intervenants<ref name="IRSN-20-03"/>.
 
====Réacteurs 5 et 6 ====
Les réacteurs étaient hors service, pour entretien, au moment du tremblement de terre. Le niveau d’eau de refroidissement étant suffisant et aucune fuite du circuit de refroidissement n’étant signalée, aucune procédure de dépressurisation n’est engagée<ref name="CommuniqueTEPCO11031301">[http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031301-e.html TEPCO.co.jp]</ref>.
 
L'alimentation a été réactivée avec succès le 19 mars tôt le matin. TEPCO a annoncé avoir commencé le refroidissement des ces réacteurs dans la journée du 19 mars.
Le lundi 21 mars à 14 h 30, les autorités japonaises annoncent que le réacteur n°5 est en arrêt froid, puis de même pour le réacteur n°6 à 19 h 27<ref>[http://www.iaea.org/press/?p=1513 iaea.org]</ref>. L'arrêt froid correspond à une situation stable et sûre. Il n'a été possible de rallier cet état qu'avec le retour de l'électricité et surtout, on ne peut passer en arrêt froid que lorsque la puissance résiduelle du cœur est suffisamment faible.<br>
 
===État des piscines===
 
Les autorités ont des inquiétudes sur les piscines des réacteurs {{numéro}}3 et {{numéro}}4<ref name="AIEA-16-03"/>. L'état des {{numéro|2}}, {{numéro|3}} et {{numéro|4}} est reconnu assez mauvais mais stable, grâce aux injections effectuées par lances à eau et hélicoptères<ref name="IRSN-20-03"/>.
 
==== Piscine n°2====
Les autorités japonaises prévoient d'ajouter 40 tonnes d'eau de mer à la piscine de combustible de l'unité 2. Ces opérations ont commencé le 20 mars.
 
==== Piscine n°3====
Depuis l'explosion du 14 mars, les autorités japonaises soupçonnent une perte d'intégrité de cette piscine.
Un incendie entraîne un dénoyage partiel des éléments combustibles usés, entreposés dans une piscine du bâtiment du réacteur<ref>[http://www.lemonde.fr/japon/article/2011/03/15/japon-niveau-de-radioactivite-jusqu-a-dix-fois-plus-eleve-que-la-normale_1493174_1492975.html#xtor=RSS-3208 Le Monde.fr]</ref>. Dans la nuit de mercredi, le feu reprend au niveau du réacteur 4, jusqu'à {{heure|9|15}} locale.
Le 17 mars, l'arrosage a commencé par se faire par hélicoptère. Cet arrosage a continué tous les jours à partir de camions de pompiers et d'autres véhicules.
 
==== Piscine n°4====
Précisément, dans le cas de la centrale de Fukushima, le bâtiment abritant la piscine du réacteur {{numéro}}4 a été affecté par des explosions d'hydrogène et se trouve « quasiment en plein air »<ref name="Journal environnement 16/03"/>. Les experts redoutent que l'échauffement important des combustibles déclenche un incendie (par réaction chimique zirconium-eau), occasionnant l'émission de grandes quantités de radioéléments<ref name="Piscine a sec Reuters 16/03"/>.
Les intervenants n’ont pas pu s’approcher de la piscine, compte tenu d’un [[Débit de dose radioactive|débit de dose]] ambiant trop important (de l’ordre 400 mSv/h)<ref name="IRSN-16-03"/>.
La piscine du réacteur 4, qui venait de recevoir le cœur n°4 et qui était à {{tmp|84|°C}} le 13 mars, entre en ébullition le 16<ref name="NO-16-03"/>{{,}}<ref name="IRSN-16-03"/>.
<br>
À défaut d’appoint d’eau, un début de dénoyage des assemblages combustibles est prévu<ref name="IRSN-16-03">[http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Seisme-Japon_Point-situation-16032011-9h.pdf Point de situation au 16 mars], IRSN.</ref>.
<br>Le toit des bâtiment ont été percés pour éviter une éventuelle combustion d’hydrogène comme sur le bâtiment {{numéro}}4<ref name="IRSN-20-03"/>.
<br> TEPCO annonce avoir commencé ces opérations le 20 mars à 8 h 21 avec l'aide des forces d'auto-défense.
Les moyens d'évacuation de la chaleur résiduelles des combustibles ont considérablement diminués depuis le 14 mars.
 
==== Piscine n°5 et 6====
Le 16 mars, la température des piscines des réacteurs 5 et 6 serait passée à {{tmp|85|°C}}, entraînant un risque d'ébullition pour ces deux unités dans les jours suivants<ref name="Journal environnement 16/03"/>.
Une élévation graduelle de la température des piscines des réacteurs 5 et 6 est constatée. Les températures officiellement relevées jusqu'au 16 mars restent stables, à {{tmp|62|°C}} pour la piscine {{numéro}}5 et {{tmp|60|°C}} pour la piscine {{numéro}}6<ref name="AIEA-16-03"/>.
Le retour de l'électricité dans les bâtiments 5 et 6 a permis de retrouver toute la capacité d'évacuation de la puissance résiduelle des combustibles.
 
==Conséquences sur l’installation de Fukushima {{II}} (Daini)==
Selon l’AIEA (14 mars à {{heure|5|15}} CET), les quatre réacteurs (automatiquement arrêtés le 11 mars) sont stabilisés, et bien que les préparatifs étaient faits pour les dépressuriser, cette opération n’a pas été nécessaire<ref name="AIEA4" />. Les réacteurs 1, 2 et 3 ont atteint l'[[arrêt à froid]] (température inférieure à {{tmp|100|°C}} et pression de l'ordre de la pression atmosphérique) en fin de soirée du 14<ref name="AIEA4" />.
 
===Réacteur {{numéro|1}} ===
Selon l’AIEA et l’autorité japonaise de sûreté nucléaire, l’exploitant a pu restaurer un système d’évacuation de chaleur résiduelle pour refroidir le réacteur<ref name="AIEA4" />.
===Réacteur {{numéro|2}}===
Le 14 mars, l’opérateur travaille à rétablir les systèmes de dissipation de la chaleur résiduelle<ref name="AIEA4" />.
=== Réacteur {{numéro|3}} ===
Le 14 mars, est stabilisé, en « arrêt à froid » (moins de {{tmp|100|°C}}, correctement refroidi).
=== Réacteur {{numéro|4}}===
Le 14 mars, l’opérateur travaille à rétablir les systèmes de dissipation de la chaleur résiduelle<ref name="AIEA4" />.
 
Selon l’AIEA, le 13 mars, des mesures de [[débit de dose radioactive]] faites à quatre endroits autour du périmètre de la centrale durant {{Unité|16|heures}} étaient tous normaux<ref name="AIEA4" />.
 
==Conséquences sanitaires==
 
L'accident nucléaire de Fukushima est considéré par les médias comme le pire [[accident nucléaire]] au monde depuis la [[catastrophe de Tchernobyl]] en 1986<ref name="">[http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/16/01003-20110316ARTFIG00741-crise-nucleaire-au-japon-les-scenarios-catastrophe.php Crise nucléaire au Japon : les scénarios catastrophe], Le Figaro, 17/3/2011</ref>{{,}}<ref name="telegraph tcherno">[http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/japan/8392154/Japan-nuclear-crisis-scientists-consider-burying-Fukushima-in-a-Chernobyl-sarcophagus.html Japan nuclear crisis: scientists consider burying Fukushima in a 'Chernobyl sarcophagus'], The Telegraph, 19/3/2011</ref>{{,}}<ref name="nyt tcherno">[http://www.nytimes.com/2011/03/19/world/asia/19stranded.html?partner=rss&emc=rss In Japan’s Danger Zone, the Stranded Await the Merciful], New-York Times, 18/3/2011</ref>.
 
=== Bilan humain ===
À Fukushima Daiichi, le 12 mars, quatre travailleurs sont blessés lors de l’explosion sur le réacteur de l’{{nobr|unité 1}} et trois autres blessés sont signalés {{Citation|dans d’autres incidents}}. Un travailleur a été exposé à un rayonnement plus élevé que la normale mais n’atteignant pas les seuils critiques définis par l’AIEA pour les situations d’urgence.
 
Il se peut qu’au moins neuf personnes aient été irradiées dans les installations nucléaires du réacteur {{numéro|3}}<ref>''Tsunami, séisme, risque nucléaire au Japon : la journée de samedi'', in ''Ouest-France'', 12/03/2011, [http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Le-Japon-face-a-la-peur-d-une-catastrophe-nucleaire-div-class=boutonVideo-img-alt=Lien-vers-video-src=-design-images-overlay-video-articleVideo.gif-div-_39382-1724145_actu.Htmarticle en ligne] (consulté le 19/03/2011)</ref>.
 
L’exploitant a précisé le 12 mars qu’aucun personnel n’avait été porté disparu dans la centrale de Fukushima Daichi. À Fukushima Daini, le bilan du 12 mars était un travailleur tué dans un accident de fonctionnement d’une grue portique, et un autre légèrement blessé<ref name="CommuniqueTEPCO11031233">{{en}} ''Plant Status of Fukushima Daini Nuclear Power Station (as of 11pm March 12th)'', communiqué de presse TEPCO, 12/03/2011, [http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031233-e.html communiqué en ligne], (consulté le 19/03/2011)</ref>. Le 13 mars, on comptait trois blessés supplémentaires.
 
Le lundi 14 mars, l'opérateur Tokyo Electric Power (TEPCO) annonce que les deux explosions qui se sont déjà produites en fin de matinée au niveau du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi, accidenté à la suite du séisme, ont fait sept disparus, dont six soldats, et trois blessés.
 
À la suite d'une conférence de presse du [[Secrétaire général du Cabinet]] le 16 mars, l'AIEA est en mesure d'établir la liste des blessés et des malades par contamination<ref>''IAEA Update on Japan Earthquake : Japan Earthquake Update (17 March 2011, 01:15 UTC)'', communiqué de presse de l'AIEA,
[http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html communiqué en ligne] (consulté le 19/03/2011)</ref> : on compte 17 personnes blessées dont six légèrement et toutes soumises à des niveaux bas d'exposition, ainsi que six malades hospitalisés. Un employé souffre d'exposition majeure. Deux policiers ont été décontaminés et les pompiers sont passés en observation.
 
=== Niveau de radioactivité ===
{{voir|Débit de dose radioactive|Faibles doses d'irradiation}}
En cas d’accident, les valeurs de doses corps entier à partir desquelles des actions de protection sont recommandées sont de 10 mSv pour la mise à l’abri et de 50 mSv pour l’évacuation (a l'année ou par jour ou par heure?). En dessous de 10 mSv, le risque pour la santé est jugé suffisamment faible pour ne pas rendre nécessaires ces actions de protection. A titre de comparaison, la dose annuelle moyenne reçue en France due à la radioactivité naturelle et aux expositions médicales est de 3,7 mSv<ref name="IRSN-doses">[http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20110319_simulation_dispersion_panache_radioactif.aspx IRSN], Simulations de la dispersion atmosphérique du panache radioactif formé par les rejets de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, entre le 12 mars et le 20 mars 2011.</ref>.
 
En cas d’accident, les valeurs de doses à partir desquelles l’ingestion d’iode stable est recommandée au Japon sont de 100 mSv<ref name="IRSN-doses"/>.
 
==== Radioactivité dans le site ====
Un niveau de radioactivité {{Unité|1000|fois}} supérieur à la normale a été détecté le samedi matin dans la salle de contrôle du réacteur {{nobr|numéro 1}} de la centrale nucléaire Fukushima {{numéro|1}}, située au nord-est du Japon, selon l’agence de presse Kyodo citant une commission de sécurité<ref>[http://www.rsr.ch/info/les-titres/monde/3010863-le-japon-frappe-par-un-seisme-destructeur.html Le Japon frappé par un séisme destructeur], RSR Info.</ref>.
 
Les salles de contrôle des trois réacteurs sont considérées comme irradiantes, ce qui limite le temps de présence des opérateurs.
 
[[Fichier:Radiación zona acceso prohibido.png|100px|thumb|[[Débit de dose radioactive|zone rouge]] : plus de 100 mSv/h]]
 
Le 16 mars, aux alentours de 16 heures (heure locale), le niveau de radioactivité au-dessus de la centrale de Fukushima Daichi a atteint les {{Unité|1500|[[sievert|millisieverts]]}} par heure, empêchant ainsi les largages d'eau par hélicoptères<ref>[http://lexpansion.lexpress.fr/economie/forte-radioactivite-a-fukushima_250678.html Forte radioactivité à Fukushima]</ref>.
 
Selon l'[[AIEA]] un niveau de radiation de {{Unité|400|[[sievert|millisieverts]]}} par heure a été observé entre les unités 3 et 4<ref>[http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html IAEA Update on Japan Earthquake]</ref>.
À ce taux de radiation, un travailleur du nucléaire sur le site de Fukushima Daichi est exposé en 3 minutes à la dose limite admise en France pour une année.
 
La limite de dose pour un travailleur du nucléaire en France est de {{Unité|20|[[sievert|millisieverts]]}} pour une année<ref>[[Échelles et effets de doses de radiation]]</ref>. La limite réglementaire d'exposition en circonstances exceptionnelles est de {{Unité|100|[[sievert|millisieverts]]}}, cette limite réglementaire a été exceptionnellement relevée à {{Unité|250|[[sievert|millisieverts]]}} pour permettre aux travailleurs de continuer à intervenir sur le site<ref>[http://www.nytimes.com/2011/03/16/world/asia/16workers.html?_r=1 Nytimes.com]</ref>.
 
Selon des données de l'Environmental Protection Agency, un travailleur exposé à une dose de 250 mSv pourrait voir son risque de developper un cancer létal passer d'environ 20% à environ 21%<ref>d'après [http://www.mass.gov/?pageID=eohhs2terminal&L=8&L0=Home&L1=Consumer&L2=Community+Health+and+Safety&L3=Environmental+Health&L4=Environmental+Exposure+Topics&L5=Radiation+Control&L6=Occupational+Exposure&L7=Frequently+Asked+Questions&sid=Eeohhs2&b=terminalcontent&f=dph_environmental_radiationcontrol_faq_oe_rad_effects_limits&csid=Eeohhs2 Office of Health and Human Services] (EOHHS) Mass.Gov Health and Human Services</ref>.
 
==== En limite de site ====
[[Fichier:Radiación zona permanencia limitada.png|100px|thumb|[[Débit de dose radioactive|zone jaune]] : de 0.025 à 2 mSv/h]]
 
Selon le site d’information mis en place par l’industrie nucléaire, {{lang|en|''World Nuclear News''}}, la quantité de rayonnement aux limites du site est de l’ordre de la limite réglementaire de déclenchement d’un autre ensemble de précautions d’urgence, ce qui impose le classement de l’accident au {{nobr|niveau 4}} (accident avec conséquences locales) sur l’[[échelle internationale des événements nucléaires]] (INES)<ref name="Battle11" />.
 
Des mesures indépendantes relevées dans la journée du 12 mars indiquent des niveaux de radioactivité très élevés sur toute la zone : jusqu'à 1 mSv à deux kilomètres de la centrale<ref>[http://www.paperblog.fr/4256916/mesure-independante-de-radioactivite-au-japon/ Paperblog : mesures indépendantes de radioactivité]</ref>.
L’[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]] craint que {{citation|des rejets très importants se soient produits simultanément à l’explosion qui a affecté le bâtiment du réacteur samedi {{date|12|mars|2011}}. Lors de l’explosion, le [[débit de dose]] à la limite du site aurait atteint {{Unité|1|[[sievert|millisievert]]}} par heure (mSv/h)<ref>Un débit de dose de {{Unité|1|mSv/h}} permet réglementairement la présence d’opérateurs mais pour des durées strictement contrôlées (de l’ordre de l’heure) : les effets sur la santé de ces [[Débit de dose radioactive|débits de doses]] ne sont pas statistiquement connus, mais la limite annuelle d’exposition du public acceptée par la norme internationale, qui est de un millisievert par an, est atteinte en une heure d’exposition. La limite annuelle d’exposition pour les travailleurs est quant à elle de {{Unité|20|millisieverts}} par an dans les réglementation internationale.</ref> ; {{Unité|12|heures}} plus tard, le débit de dose aurait encore été de {{Unité|0.040|mSv/h}}<ref name="IRSN-13-03">IRSN, Situation des réacteurs nucléaires au Japon suite au séisme majeur survenu le 11 mars 2011, [http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Seisme-Japon_Point-situation-13032011-19h.pdf Point de situation du 13 mars 2011 à {{Unité|19|heures}} {{pdf}}].</ref>}}.
 
Le {{date|15|mars|2011}}, TEPCO annonce un niveau de radiation de plus de {{Unité|8|[[sievert|microsieverts]]}} par heure<ref>[http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/14/japan-nuclear-fukushima-third-reactor Japan rocked by fresh blast at Fukushima nuclear plant]</ref>.
 
Dans son 22{{e}} communiqué<ref name="NISA14">{{en}} [http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110314-1.pdf {{lang|en|''March 14, 2011 Nuclear and Industrial Safety Agency Seismic Damage Information (the 22th Release) (As of 07:30 March 14, 2011)''}} {{pdf}}].</ref> sur la situation, le 14 mars ({{heure|7|30}} heure locale), l’agence NISA confirme une augmentation de radioactivité par rapport à celle mesurée le 13 mars à {{heure|19}} (selon les mesures faites par un véhicule en bordure du site<ref name="NISA14" />).
Pour la centrale de Fukushima Daini, la NISA cite une mesure approximative de {{formatnum:5400}} n[[Gray (unité)|Gy]]/h (soit {{Unité|5.4|[[sievert|microsieverts]]}}) en limite extérieure nord du site, le 15 mars à 19 h 00, en diminution par rapport aux {{formatnum:6500}} [[nGy]]/h ({{Unité|6.5|[[sievert|microsieverts]]}}) mesurés à 19 h 00 la veille (le 14 mars) au même point<ref name=NISA27/>.
 
Sur un des points de mesure extérieurs (MP3, au Nord-Ouest du site en limite de l'unité 2 de Fukishima Daichi) la radioactivité atteignait 231,1 µSv/h (le 14 mars à 14 h 30 locale)<ref name=NISA14_19h30>NISA, [http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110315-1.pdf March 14, 2011 Nuclear and Industrial Safety Agency Seismic Damage Information] (23{{e}} communiqué ; daté : 2011/03/14 19:30)</ref>.
 
Le {{date|13|mars|2011}}, à {{Unité|2|km}} de la centrale de Fukushima Daiichi, la [[radioactivité]] ambiante a été mesurée à {{Unité|0.1|mSv/h}}<ref>[http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html Mphoto.jp]</ref>{{,}}<ref>[http://www.ddmagazine.com/201103132149/Actualites-du-developpement-durable/Japon-mesures-de-radioactivite-alarmantes.html DDMagazine.com]</ref>, soit un taux environ {{Unité|800|fois}} supérieur à la [[Radioactivité#Radioactivité naturelle|radioactivité ambiante moyenne]] par {{nobr|heure :}} cela signifie qu'à quelques kilomètres de la centrale, on se trouve déjà en [[Radioactivité#Dose_radiative|zone jaune]].
 
Selon le [[Réseau Sortir du Nucléaire]]<ref>[http://groupes.sortirdunucleaire.org/blogs/alerte-nucleaire-au-japon-apres-un/article/communique-de-presse-du-13-mars-2342 Communiqué de presse du Réseau Sortir du Nucléaire].</ref>, des mesures effectuées à {{Unité|2|km}} de la centrale de Fukushima Daiichi par six journalistes de l’association {{lang|en|''Japan Visual Journalist Association''}} ont permis de constater un débit de dose s'élevant à 10 voire {{Unité|100|milli[[röntgen]]s}} par heure (soit 0,1 voire {{Unité|1|[[sievert|millisievert]]}} par heure), débit selon eux {{citation|dramatiquement élevé}}.
 
Le {{date|17|mars|2011}}, le Ministre japonais des Sciences déclare qu'un [[débit de dose]] de 0,17 mSv/h a été mesuré à 30 km au nord-ouest de l'accident (soit 20mSv reçus en 5 jours de 24 heures, ce qui correspond à la dose autorisée en un an pour un travailleur du nucléaire en France) <ref>{{en}} ''High radiation level detected 30km from nuke plant'', ''NHK World'', 17/03/2011, [http://www3.nhk.or.jp/daily/english/17_38.html article en ligne] (consulté le 18/03/2011)</ref>.
 
Les mesures montrent une (légère) baisse de la radiation autour de la centrale nucléaire, selon l’autorité japonaise de sûreté nucléaire : à 1 kilomètre des réacteurs, elle s’élève vendredi matin à 279,4 microsieverts par heure, contre 292,2 la veille au soir<ref>[http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Japon.-La-centrale-de-Fukushima-enterree-sous-le-beton-%5BEn-direct%5D-_39382-1731009_actu.Htm Ouest-France] vendredi 18 mars.</ref>.
 
==== Niveau de radioactivité extérieur ====
[[Fichier:Radiación zona controlada.png|100px|thumb|[[Débit de dose radioactive|zone verte]] : de 7.5 µSv/h à 25 µSv/h]]
 
Le niveau de rejet à l’extérieur correspond ici à ce que l’[[Échelle internationale des événements nucléaires|INES]] qualifie d’{{citation|accident n’entraînant pas de conséquence importante hors du site}} ({{nobr|niveau 4}}) : {{citation|Rejet radioactif à l’extérieur entraînant, pour le groupe critique, une dose de l’ordre de quelques millisieverts. Dans le cas d’un tel rejet, il est peu probable en général que des mesures de protection hors du site s’imposent, sauf peut-être pour le contrôle des aliments locaux.}}
 
Le 13 mars à {{heure|21|45}}, CET l’AIEA indique<ref name="AIEA1183">[http://www.iaea.org/press/?p=1183 IAEA.org]</ref> que, selon les autorités japonaises, des retombées en provenance de l’usine de Fukushima Daichi aurait conduit aux mesures de radioactivité excédant les niveaux autorisés autour de la [[centrale nucléaire d'Onagawa]] qui avaient été confirmées à {{heure|13|55}} CET<ref name="AIEA1173">[http://www.iaea.org/press/?p=1173 IAEA.org]</ref>. Ce qui pourrait fournir les premières indications quant à la propagation radioactive en provenance de Daiichi en termes d’orientation et vitesse : le site d'Onagawa se trouve au Nord/Nord-Est de celui de Daiichi.
 
Selon le premier ministre japonais [[Naoto Kan]] : {{citation|Des radiations ont été libérées dans l’air, mais rien n’indique qu’il s’agisse d’une grande quantité. C’est fondamentalement différent de l’accident de {{nobr|Tchernobyl}}}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/13/01003-20110313ARTFIG00022-le-japon-craint-toujours-une-explosion-nucleaire.php Premier ministre Naoto Kan], Le Figaro, publié le 13 mars 2011.</ref>.
 
D'après le site anglais de la NHK, le ministre japonais des sciences a déclaré qu'un débit de dose de 0,17 mSv/h a été mesuré ponctuellement à 30 km au nord-ouest de l'accident ; les autres mesures se situent entre 0.0183 et 0.0011 mSv/h (1 à 18 µSv/h)<ref>[http://www3.nhk.or.jp/daily/english/17_38.html NHK 21h20]</ref>.
 
Le 15 mars, la station de Takasaki/Gunma, située à quelque 250 km au Sud-ouest de la centrale de Fukushima, délivre un « rapport non publié sur les radionucléides qui indique la détection de plusieurs radionucléides, parmi lesquels l’iode-131, dont l'activité donne une mesure de 15 Bq/m3 (à comparer aux 0,6 à 4,2 Bq/m3 mesurés en France du 1er au 3 mai 1986 lors de l'arrivée du nuage de Tchernobyl).
 
À {{heure|13|40}}, le 15 mars, [[Tokyo]] est atteinte par une hausse du niveau de radioactivité : on relève {{nobr|0,809 µSv/h}} puis, à 17 h 40 {{nobr|0,075 µSv/h}}<ref name="Tokyo, Les Échos 15/03/2011">''Risque radioactif : un vent de panique gagne Tokyo'', in ''Les Échos'', 15/03/2011, [http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201223337861.htm article en ligne]</ref>, dose toutefois dangereuse si elle se maintenait six mois durant. Cela correspond à des rejets supérieurs à 100 Bq/m³<ref>[http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/03/sdf.html Sciences - blog Libération]</ref>.
 
Dans la préfecture de [[Kanagawa]], au sud-ouest de la capitale, on mesure brièvement neuf fois le niveau habituel<ref>''Nucléaire: 3e explosion en 3 jours à Fukushima'', AFP /Canoë, 14/03/2011, [http://fr.canoe.ca/infos/international/archives/2011/03/20110314-220329.html article en ligne]</ref>.
À {{heure|18|11}}, le 15 mars, le niveau de radioactivité mesuré à [[Chiba]] atteint dix fois la normale<ref name="Tokyo, Les Échos 15/03/2011"/>. Jusqu'au soir, un faible flux de Nord à Nord-Ouest, propice à une aggravation, a repoussé les polluants radioactifs sur Tokyo et sa région<ref>[http://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2011-03-15/11h47/suivi-nucleaire-au-japon----les-vents-repoussent-la-menace-11373.php La Chaîne Météo - suivi nucléaire au Japon]</ref>.
Le niveau de radioactivité à Tokyo augmente jusqu'à dix fois le taux normal<ref>[http://www.lemonde.fr/japon/article/2011/03/15/japon-niveau-de-radioactivite-jusqu-a-dix-fois-plus-eleve-que-la-normale 1493174 1492975.html Le Monde : niveau de radioactivité jusqu'à dix fois la normale]</ref>, soit autour de {{nobr|0,3 µSv/h}}.
 
La radioactivité ambiante dans les environs de Tokyo reste à des niveaux non significatifs en termes d’impact radiologique<ref name="IRSN-16-03"/>.
Les autorités de Tokyo ont annoncé un niveau de radioactivité de 0,809 microsievert par heure, alors que la norme est de 0,035 ou 0,036. « Nous ne considérons pas qu'il s'agisse d'un niveau suffisant pour affecter le corps humain », a assuré un responsable municipal<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2011/03/15/1035423-Tokyo-ville-inquiete.html La Dépêche.fr]</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iGaIgyb66dPFNHfSRR6Xy0mYgVJw?docId=CNG.c19d1813ea36bee1adc0e937cdf564ed.a21 Dépêche AFP ''via'' Google]</ref>.
 
====Contamination radioactive de l'atmosphère====
 
Les zones affectées dépendent de l'intensité des émissions radioactives, de la force et de la direction des vents, ainsi que de la nature et de l'activité (exprimée en [[Becquerel|Bq]]/m³) des éléments radioactifs.
 
Les mesures effectuées par le ''Tokyo Metropolitan Industrial Technology Research Institute'' sur les poussières atmosphériques prélevées à Tokyo ont montré la présence de [[Iode 131]], [[iode]] 132, [[césium]] 134 et [[césium 137]]. Or le seul radionucléide auparavant présent dans l’atmosphère était le césium 137, en raison de la [[catastrophe de Tchernobyl]] et des [[Essais nucléaires|essais nucléaires militaires]]<ref>[http://www.businesstravel.fr/201103178135/newsflashes/newsflash/crise-nucleaire-radioactivite-inquietante-selon-la-criirad.html businesstravel.fr]</ref>.
 
Alors que les nivaux ont tendance à décroître, lundi 21 mars, de {{heure|8}} et {{heure|10}}, heure locale, on relève à Tokyo des niveaux de contamination de l'air en Iode 131 (15,6 Bq/m³) et en Césium 137 (6,6 Bq/m³) supérieurs à ceux relevés mercredi 16 mars {{heure|18}}.
Mais le pic de contamination le plus élevé a été relevé dans la journée du mardi 15 mars : 241 Bq/m³ pour l'Iode 131, 64 Bq/m³ pour le Césium 134<ref>[http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11-03-21_Aug_contamination.pdf Criirad, 21 mars 2011 : chiffres du ''Tokyo Metropolitan Industrial Technology Research Institute'']</ref>.
 
Dans la journée du 21 mars, des vents faibles d'orientation Sud-Ouest dirigeaient les émissions radioactives de la région de Fukushima sur le secteur de [[Tokyo]], [[Kanagawa]] et [[Chiba]], via le littoral<ref>[http://www.jma.go.jp/en/amedas/206.html?elementCode=1 Japan Meteorological Agency, carte du 21 mars 23h]</ref>.
 
Les retombées radioactives issues des émanations à l'international sont estimées à des niveaux très faibles (sans aucun danger) au survol des États-Unis et de l'Europe (atteinte à partir du 24 mars)<ref>[http://www.irsn.fr/FR/popup/Pages/irsn-meteo-france_19mars.aspx IRSN, retombées internationales du nuage radioactif (couche basse).]</ref>
 
====Contamination radioactive de l'océan====
 
Le 22/03/2011, la compagnie Tokyo Electric Power annonce que des prélèvements d’eau de mer, réalisés à 100 m de la berge, au large de la centrale de Fukushima Daiichi, révèlent des taux d’iode131 126.7 fois supérieurs aux normes fixées à 0,04 Bq/cm3 par le gouvernement japonais <ref name="lesoir 110322-1"> [http://www.lesoir.be/actualite/monde/2011-03-22/a-fukushima-la-radioactivite-s-etend-829698.php À Fukushima, la radioactivité s’étend], LeSoir.be, 22/03/2011</ref> <ref name="lesechos 110322-1"> [http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0201243229229-fukushima-tous-les-reacteurs-en-passe-d-etre-relies-au-reseau-electrique.htm Fukushima : tous les réacteurs en passe d'être reliés au réseau électrique], LesEchos.fr, 22/03/2011</ref>.
 
=== Contamination des aliments et de l'eau ===
==== Dépôts radioactifs ====
Cependant, dans un rayon de 30 km et au-delà, la région se retrouve contaminée par les particules radioactives transportées par les vents et retombant au sol sous l'effet de la pluie.
En raison des décompressions volontaires et de fuites d'origine imprécise, les dépôts radioactifs sont importants.
D'après une simulation réalisée par un laboratoire autrichien, le dimanche 20 mars se caractérise par un transport réel de la radioactivité sur Tokyo et sur Sendaï<ref>[http://sciencepourvousetmoi.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/03/19/fukushima-suite12-il-faut-surveiller-tokyo-ce-dimanche-20-ma.html Blog Science - Le Nouvel Obs, 19 mars : il faut surveiller Tokyo ce dimanche]</ref>, en raison d'un changement des masses d'air soufflant cette fois du Nord et accompagné de précipitations.
 
En outre, une partie de l'eau utilisée pour refroidir les réacteurs est rejetée dans la mer<ref>[http://www.boursier.com/actualites/reuters/lente-amelioration-a-fukushima-l-oms-s-inquiete-82916.html?rss Boursier.com, 21 mars : l'OMS s'inquiète - Eau radioactive]</ref>, ce qui suscite des inquiétudes quant aux conséquences sanitaires.
 
L'ASN estime que le secteur contaminé peut s'étendre au-delà de la zone des 20 km et que le gouvernement japonais devra gérer cette contamination locale pendant des dizaines et des dizaines d'années. Au vu des conditions météorologiques, la zone de contamination pourrait sans doute s'étendre jusqu'à une centaine de kilomètres, indique Jean-Claude Godet de l'ASN<ref>[http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0201239438938-fukushima-l-evolution-de-la-situation-demeure-incertaine-.htm L'Express : Fukushima, un problème à traiter pendant des dizaines d'années.]</ref>.
 
Le 21 Mars, des niveaux anormalement élevés de substances radioactives ont été détectés dans l’eau de mer près de la centrale de Fukushima, selon l’exploitant Tepco les taux d’iode 131 et de césium 134 étaient respectivement 126,7 fois et 24,8 fois plus élevés que les normes fixées par Tokyo. De plus, le taux de césium 137 était également 16,5 fois plus élevé que la normale. Un responsable de Tepco, Naoki Tsunoda, a toutefois assuré que ces niveaux de radioactivité ne constituaient pas une menace pour la santé humaine<ref>http://www.24heures.ch/japon-pluie-perturbe-secours-manoeuvres-fukushima-2011-03-21</ref>, les milieux de la vie sous-marines pourrait donc être atteinte par cette radiation.
 
L'[[iode]] 131 radioactive n'a qu'une demi-vie de huit jours, la contamination correspondante disparaît au bout de quelques mois. En revanche, le [[césium]] 137 a une demi-vie de trente ans : bien qu'il soit nettement moins irradiant, les contaminations qu'il entraînent restent sensibles deux ou trois siècles.
 
Les contaminations signalées restent cependant de l'ordre des limites réglementaires, qui ne présentent pas un danger immédiat pour la santé.
Ainsi,
Dimanche 20 mars, la [[CRIIRAD|Criirad]] fait état d'une contamination de 15 000 Bq/kg en iode 131 sur les épinards, soit plus de 7 fois que la limite de contamination ({{nombre|2000}} Bq/kg). Mais le 18 mars à Hitachi (préfecture d’Ibaraki), le niveau relevé atteint {{nombre|54100}} Bq/kg, soit 27 fois plus que la limite japonaise officielle<ref>[http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11-03-21_Aug_contamination.pdf Criirad : chapitre La Contamination des aliments]</ref>.
À ces niveaux de doses, il suffit de quelques repas à base d'épinards, spécialement pour les enfants et en particulier ceux en bas âge, pour dépasser la limite réglementaire de 1mSv/an ; mais il faut une dose cent fois plus forte pour atteindre sur la santé un effet statistiquement observable<ref name="UNSCEAR00">[http://www.unscear.org/unscear/fr/publications/2000_1.html Rapport UNSCEAR 2000], Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants, Rapport à l'Assemblée générale, avec annexes scientifiques, 2000 A/55/46, ISSN 0255-1381 (2000) </ref>.
 
==== Restriction sur les produits frais ====
Le Samedi {{date|19|mars|2011}} au matin, on relève des taux très élevés de contamination radioactive dans un échantillon de lait issu de la préfecture de Fukushima et sur six échantillons d'épinards produits dans la préfecture d'Ibaraki<ref>[http://www.lematin.ch/flash-info/economie/japon-niveaux-anormaux-radioactivite-lait-epinards Le Matin : niveaux anormaux de radioactivité, lait et épinards]</ref>.
Suite à l'information du gouvernement de la détection de niveaux de radionucléides supérieurs à la normale dans les produits frais du secteur de Fukushima, les médias informent la population<ref>[http://www3.nhk.or.jp/daily/english/19_21.html NHK world : Radiation detected in milk and spinach]</ref> entre {{heure|17|40}} et {{nobr|22 h}} pour la mettre en garde et lui demander de faire attention avec la nourriture telle que le lait, les épinards et les légumes frais, en respectant certaines doses maximales et en lavant les légumes.
 
Le gouverneur de la préfecture d'Ibaraki a demandé, dès le 19 mars sur son territoire, situé entre 80 et 120 km au Sud de la centrale, l'arrêt des récoltes d'épinards et de leur livraison<ref>[http://www.metrofrance.com/info/japon-la-contamination-radioactive-de-certains-aliments-se-confirme/mkcs!inCwerm5opohE/ Metro France, 19 mars]</ref>.
À [[Izumi]], situé à une soixantaine de kilomètres de la centrale nucléaire, la laiterie Minami Dairy cesse complètement ses livraisons de lait<ref>[http://www.courrierdelouest.fr/actualite/article_-Japon-la-radioactivite-de-Fukushima-contamine-des-produits-alimentaires_21229-34_actualite.Htm Courrier de l'Ouest, 19 mars]</ref>.
 
Le ministère de la Santé invite les habitants proches du secteur à ne pas boire l'eau du robinet, contaminée par l'Iode radioactive. L'eau courante de Tokyo présente aussi un faible niveau d'iode radioactive<ref>[http://www.dhnet.be/infos/monde/article/347083/la-radioactivite-de-fukushima-contamine-des-produits-alimentaires-et-l-eau.html BH.net, 19 mars : la radioactivité de Fukushima contamine des produits alimentaires et l'eau]</ref>.
 
Lundi 21 mars, le gouvernement japonais interdit la vente de [[lait cru]] et d'[[épinards]] cultivés dans les environs de la préfecture de Fukushima<ref>[http://info.france2.fr/japon-seisme/radioactivite-dans-l-eau-et-certains-aliments-67897807.html France 2 info, 21 mars : restrictions de vente sur du lait et des légumes.]</ref>, tout en minimisant la dangerosité des niveaux de contamination. Sont interdits également certains autres légumes à feuilles vertes.
 
À 18 h 40, un porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Peter Cordingley, estime que la découverte de traces radioactives dans des produits alimentaires samedi au Japon représente un problème {{nobr|« bien}} plus {{nobr|grave »}} que prévu, ce problème n'étant pas limité à un rayon de 20 à 30 kilomètres comme on pouvait le penser d'abord<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/l-oms-juge-grave-la-radioactivite-dans-des-aliments-au-japon_974407.html L'Express 21 mars : L'OMS juge grave la radioactivité dans les aliments au Japon.]</ref>. {{nobr|« On}} peut raisonnablement supposer que des produits contaminés sont sortis de la zone de {{nobr|contamination ».}}
 
=== Mesures de protection pour la population ===
[[Image:Fukushima accidents overview map.svg|thumb|400px|right|Carte des zones d'évacuation des centrales nucléaires Fukushima I et II]]
''Sauf indication contraire, les événements sont indiqués en heure locale.''
 
* '''Évacuation''' :
[[The Tokyo Electric Power Company|TEPCO]] ayant avisé le gouvernement d’une urgence technique, ce dernier prend des mesures. Un premier périmètre d’évacuation est décidé<ref name="AIEA1138">[http://www.iaea.org/press/?p=1138 IAEA.org]</ref> dans la journée du 11 mars : la population est évacuée dans un rayon de {{Unité|3|km}}.
 
La zone d'évacuation est portée à {{Unité|10|km}} le 12 mars au matin <ref>[http://www.iaea.org/press/?p=1138 {{en}} {{lang|en|''AIEA: Japan Earthquake Update (0730 CET)''}}]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/03/11/un-puissant-seisme-frappe-le-japon-et-fait-des-centaines-de-morts_1492019_3216.html#ens_id=1491461 Le Monde.fr]</ref>.
Dès {{heure|8|30}} ce samedi<ref>[http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/26230706 20 minutes édition suisse - mention à 22h37 GMT+1]</ref>, le Premier ministre [[Naoto Kan]] demande lui-même aux {{Unité|45000|riverains}} de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi {{N°|1}} de s’éloigner rapidement de la centrale.<br \>
 
Le rayon d'évacuation est porté à {{Unité|20|kilomètres}} le 12 mars au soir<ref>Extension de la zone d’évacuation de 10 à {{Unité|20|km}}, [http://www.iaea.org/press/?p=1146 {{en}} {{lang|en|''AIEA: Japan Earthquake Update (1340 CET)''}}].</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/tsunami-pacifique/en-direct-japon-le-rayon-d-evacuation-autour-de-la-centrale-de-fukushima-porte-a-20-km-12-03-2011-1354833.php Le Parisien : rayon d'évacuation porté à 20 km]</ref>.
Selon l'AIEA, le 13 mars à {{heure|5|10}}, plus de {{Unité|30000|personnes}} ont été évacuées de leur domicile au nord du Japon dans un rayon de {{Unité|10|km}}<ref name="BBC12307698" />{{,}}<ref name="AIEA1160">[http://www.iaea.org/press/?p=1160 {{en}} {{lang|en|''AIEA: Japan Earthquake Update (2110 CET)''}}]</ref> et environ {{Unité|110000|personnes}} sont évacuées dans un rayon de {{Unité|20|km}}<ref name="AIEA1160" />{{,}}<ref name="AIEA1146" />.
 
 
Le 16 mars à {{heure|22}}, l'[[IRSN]] invite entre autres les ressortissants français, ''à titre préventif'', à s'éloigner de Tokyo en direction du Sud<ref>''Message et recommandations de l'IRSN sur la situation à Tokyo'', communiqué de l'Ambassade de france au Japon, 16/03/2011, [http://www.ambafrance-jp.org/ communiqué en ligne] (consulté le 18/03/2011</ref>.
 
L'[[Autorité de sûreté nucléaire|ASN]], par la voix de Marie-Pierre Comets, affirme le 17 mars que le rayon d'évacuation pourrait être porté à un maximum de {{Unité|70|kilomètres}} en cas d'aggravation des radiations<ref>[http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-au-japon/201103/17/01-4380219-leau-le-seul-moyen-de-stabiliser-les-reacteurs-de-fukushima.php Cyberpresse.ca - dernier paragraphe]</ref>.
 
* '''Recommandations :'''
Le gouvernement nippon se voulant rassurant, il ne livre que peu d’informations. Le 15 mars à {{heure|16|}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/15/97001-20110315FILWWW00288-fukushima-hausse-des-radiations-pm.php Le Figaro, flash du 15 mars 2011]</ref>, [[Naoto Kan]], relayé par la chaîne NHK, recommande aux habitants du secteur de Fukushima de rester chez eux, de calfeutrer les portes et les fenêtres, de couper les circuits de [[climatisation]] et de se couvrir les voies respiratoires avec des masques, des serviettes légèrement humides ou des mouchoirs ainsi que de ne pas boire l’eau du robinet<ref>{{en}} {{cite web|last=Glendinning |first=Lee |url=http://www.guardian.co.uk/world/blog/2011/mar/12/japan-tsunami-earthquake-live-coverage |title={{lang|en|Japan tsunami and earthquake - live coverage | World news | guardian.co.uk}} |publisher={{lang|en|Guardian}} |date= |accessdate=13 mars 2011 }}.</ref>.<br />
 
* '''Distribution d'iode stable''' :
L’[[Agence internationale de l'énergie atomique|Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)]] signale, dans un communiqué publié le 12 mars 2011 à 12:40 UTC, que les autorités japonaises l'ont informée de l’incident et que la distribution de capsules d’iode aux résidents en vue de prévenir des cancers de la thyroïde est en cours<ref>[http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html Communiqué de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)].</ref>. Des préparatifs de distribution d’[[iode]] stable aux populations sont annoncés<ref name="AIEA1146">[http://www.iaea.org/press/?p=1146 {{en}} {{lang|en|''AIEA: Japan Earthquake Update (1340 CET)''}}]</ref>, suite à la confirmation de la présence de [[césium 137]] et d’[[iode 131]] radioactifs aux alentours du {{nobr|réacteur 1}}<ref name="AIEA1160"/>.
Le 16 mars, une directive pour l'administration d'[[iode]] stable durant l'évacuation est édictée par le ''« Local Emergency Response Headquarter »'' pour les personnes de la zone d'évacuation de 20 km (de rayon), sous l'autorité des gouverneurs de préfecture et les maires des villes et villages concernés ([[Tomioka]], [[Hutaba]], [[Okuma]], [[Namie]], [[Kawauchi]], [[Naraha]], [[Minamisouma]], [[Tamura]], [[Kazurao]], [[Hirono]], [[Iwaki]] et [[Iidate]])<ref name=NISA27/>.
 
* '''[[Trafic aérien]]''' : il est restreint dans un rayon de {{Unité|20|km}} autour de la centrale, selon une [[NOTAM]]<ref>{{en}} {{cite web|url=http://www.ourairports.com/airports/RJSS/pilot-info.html |title={{lang|en|Pilot information for Sendai Airport}} |date=12 mars 2011 |accessdate=13 mars 2011 }}.</ref>.
 
* Selon la BBC et NHK, le 12 mars à {{heure|13|49}} GMT, par mesure de précaution, une équipe de l’Institut national des sciences radiologiques est envoyée à Fukushima par hélicoptère vers une base située à {{Unité|5|km}} de la centrale nucléaire. Elle est composée de médecins, infirmières et experts en radioprotection<ref name="BBC12307698">{{en}} {{cite news| url=http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-12307698| author=NHK | title={{lang|en|Huge blast at Japan nuclear power plant}}| publisher={{lang|en|BBC News}} | date= 12 mars 2011}}</ref>.
 
*'''Décontamination des individus''' :
Une décontamination est d'abord opérée sur les individus sur lesquels on relève une dose radioactive supérieure ou égale à {{Unité|6000}} ''counts per minute'' ([[cpm]]).
Sur les conseils d'experts nucléaires japonais et de l'AIEA, le seuil à partir duquel est opérée une décontamination est relevé lundi 21 mars, passant de {{Unité|6000|cpm}} à {{Unité|100000|cpm}}<ref>[http://english.kyodonews.jp/news/2011/03/80001.html Kyodo news : Traces of radioactive substances detected in water]</ref>..
 
=== Incidence hors site ===
Pour l'[[échelle internationale des événements nucléaires]], ce qui fait qu'un accident est qualifié de « grave » ou de « majeur » est son incidence hors du site<ref name="INES-asn">[http://www.asn.fr/sections/fichiers-joints/fiche-ines/downloadFile/attachedFile_f0/ines.pdf?nocache=1160121031.12 INES sur le site de l'autorité de sûreté nucléaire]</ref> :
* un accident reste de niveau 5 s'il n'entraîne qu'un rejet limité susceptible d'exiger l'application partielle des contre-mesures prévues ;
* un accident est qualifié de « grave » (niveau 6) s'il provoque des rejets importants susceptibles d'exiger l'application intégrale des contre-mesures prévues<ref name="INES-asn"/> ;
* un accident est qualifié de « majeur » (niveau 7) s'il entraîne des rejets majeurs, avec effet étendu sur la santé et l'environnement<ref name="INES-asn"/>.
 
Le 15 mars, selon l'AIEA<ref>[http://www.iaea.org/newscenter/news/tsunamiupdate01.html Japanese Earthquake Update (15 March 11:25 UTC) Fukushima Daiichi Nuclear Power Plant Update]</ref>, 150 personnes suspectées d'être contaminées ont été examinées, et 23 personnes ont été décontaminées.
Les contaminations relevées sont de l'ordre de 30 à {{formatnum:100000}} coups par minute<ref>[http://www.world-nuclear-news.org/RS-Contamination_found_on_evacuated_residents-1303114.html World Nuclear Association]</ref> (soit 500 à {{formatnum:1600}} [[becquerel]]s). L'incidence sanitaire de cette contamination (qui s'exprime en milli- ou micro[[sievert]] par heure) dépend à la fois du mode de contamination et de la nature des isotopes concernés, et ne peut pas être déterminée directement (à titre de comparaison, la radioactivité naturelle globale d'un corps humain est de l'ordre de {{formatnum:8000}} Bq<ref>[http://www.mesure-radioactivite.fr/public/spip.php?rubrique63 Mesure-radioactivite.fr]</ref>).
 
L’injection d’eau de mer dans la cuve du réacteur {{numéro}}2 est maintenue afin d’assurer le refroidissement du cœur ; l’enceinte de confinement étant endommagée, cela implique des rejets radioactifs non filtrés dans l’environnement<ref name="IRSN-16-03"/>.
 
=== Controverse sur le niveau d'informations communiquées ===
 
Selon le communiqué de la [[CRIIRAD]] du 22 mars 2011 " Les données utilisables sont encore très rares". "C’est d’autant plus choquant que des résultats d’analyse existent mais qu’ils ne sont pas publiés" précise cette association loi de 1901 française, agréée dans le cadre de la protection de l'environnement<ref name="criirad110322">[http://www.criirad.org/actualites/dossier2011/japon/11_03_21_France_AIR.pdf PANACHES RADIOACTIFS:Quels sont les risques attendus sur la France ?] criirad.org 22/03/2011</ref>.
 
==Conséquences sur la conception des futures centrales==
 
==Conséquences économiques==
=== Assurance de l'accident ===
Sur le plan international, l'assurance des accidents nucléaires fait l'objet de la convention de Paris du 29 juillet 1960<ref>[http://www.nea.fr/html/law/nlparis_conv-fr.html Convention sur la responsabilité civile dans le domaine de l'energie nucléaire]</ref>
L'assurance des accidents nucléaires est spécifique, avec une gestion partagée entre l'exploitant de centrale et les états concernés, c'est-à-dire les citoyens et contribuables<ref> [http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9bat_sur_l%27%C3%A9nergie_nucl%C3%A9aire#Accident_nucl.C3.A9aire_et_assurance Accident Nucléaire et assurance sur Wikipedia]</ref>{{,}}<ref> [http://www.dissident-media.org/infonucleaire/nucleaire_sans_assurance.html Dissident-media.org] </ref>.
 
Le niveau de couverture exigé est variable selon les pays, au Japon il n'y a pas de limites maximales financières dans la responsabilité de l'exploitant<ref>[http://www.mines-energie.org/Dossiers/Nucl2003_1B.pdf L'assurance du risque nucléaire] {{pdf}} </ref>.
 
La police d'assurance de l'exploitant des centrales japonaises exclurait les dégâts liés à des tremblements de terre ou tsunamis<ref> [http://www.facebook.com/home.php?sk=group_152380148156373&ap=1 Facebook] </ref>{{,}}<ref>[http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20110315trib000608305/l-accident-nucleaire-au-japon-est-il-assure-.html La Tribune.fr]</ref>.
 
==Conséquences sur les politiques nucléaires nationales==
Les risques de la catastrophe nucléaire et l'intense couverture médiatique de l’évolution de la situation ont relancé le débat sur l’utilisation de l’énergie nucléaire dans de nombreux pays, comme en [[Allemagne]], en [[Italie]] et en [[France]], où une manifestation a été organisée au soir du 13 mars 2011 à Paris par divers organisations et partis écologistes<ref>[http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/03/13/les-anti-nucleaires-donnent-de-la-voix-apres-l-accident-de-fukushima_1492556_3244.html#xtor=RSS-3208 « Les anti-nucléaires donnent de la voix après l’accident de Fukushima », publié sur le site du journal ''Le Monde'' le 13/03/2011 à 21 h 10, consulté le même jour à 22 h 35].</ref>.
 
Engagé dans la relance de la filière nucléaire américaine, [[Barack Obama]] reste d'abord discret voire muet. Après 30 ans d'arrêt de constructions nouvelles, les États-Unis ont en effet établi un fond, un prêt et des budgets de plusieurs dizaines de milliards Ṩ en 2011 et visent un investissement de plusieurs centaines de milliards uniquement pour renouveler leurs centrales vieillissantes<ref>[http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/02/16/007-Obama-Centrale-Nucleaire.shtml Radio Canada : Obama et nucléaire]</ref>. Des parlementaires, dont [[Joseph Lieberman]], en appellent le dimanche 13 mars à un moratoire pour faire une pause, tandis que le [[Comité sur l'énergie et les ressources naturelles|Comité sur l'énergie]] de la [[United States Chamber of Commerce|Chambre de Commerce]] prévoit une audition sur la question mercredi, en présence de [[Steven Chu]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/international/2011/03/14/01003-20110314ARTFIG00693-nucleaire-les-plans-d-obama-remis-en-cause.php Le Figaro : nucléaire, le plan d'Obama remis en question.]</ref>.
 
Lundi 14 mars, l’Allemagne décide par la voix d'[[Angela Merkel]] un moratoire de trois mois sur l’allongement de la durée de vie de 7 de ses 17 réacteurs, tandis que la [[Suisse]] annonce la suspension du [[Industrie nucléaire en Suisse|projet de renouvellement de ses centrales]]<ref>[{{en}} {{Lien web |url=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5izSO3qyHLA62IvoFvJY1MNMEUA6g?docId=CNG.1e85c3c13bf9fa1647dc9d2f04bf12e0.491 |titre=La renaissance du nucléaire fortement compromise par l’accident au Japon|site=www.google.com |consulté le=14 mars 2011}}]</ref>. De nombreuses manifestations sont organisées dans plusieurs villes occidentales, associant partis politiques ou associations. Les [[Verts]] appellent à une sortie totale, aussi vite que possible, du nucléaire, possible d'ici 2035 ou 2040 pour la France.
 
Mardi 15 mars, en écho aux annonces du Premier Ministre français à l'[[Assemblée Nationale française|Assemblée nationale]] qui en appelle surtout à la solidarité, [[Günther Oettinger]] affirme que l'[[Union Européenne]] s'est mise d'accord pour engager l'organisation de ''tests de résistances européens'' pour toutes les centrales européennes, dans l'optique d'une réévaluation des risques et d'un durcissement des normes de sécurité, tests menés par des experts indépendants communs, en cours d'année. Cependant, ces opérations ne sont pas rendues obligatoires<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/l-ue-decide-de-stress-tests-sur-les-centrales-nucleaires_972627.html L'Express : tests sur les centrales nucléaires]</ref>. Cette idée est à l'initiative du ministre autrichien de l'Environnement [[Nikolaus Berlakovich]], dont le pays est très opposé au nucléaire<ref>[http://www.lesoir.be/actualite/monde/2011-03-14/nucleaire-le-japon-montre-que-tout-peut-arriver-828099.php Le Soir : l'Autriche veut tester les centrales européennes]</ref>.
En outre, la Commission Européenne souhaite assurer une meilleure information en matière de sécurité aux [[Citoyenneté européenne|citoyens européens]].
 
Après avoir engagé la vérification de l'état du nucléaire civil russe et de ses perspectives avant un mois, [[Vladimir Poutine]] avance mardi la volonté d'accélérer la réalisation de projets d'exploitation de gisements d'hydrocarbures en Extrême-Orient, dont particulièrement le projet Sakhaline-3<ref>[http://fr.rian.ru/business/20110315/188873563.html RIA Novosti : Moscou prêt à accélérer ses projets énergétiques]</ref>.
 
Mercredi 16 mars, [[Barack Obama]], tout en faisant part de son inquiétude et de l'assurance de son soutien aux Japonais, insiste sur l'amélioration de la sûreté et de la performance des centrales nucléaires des États-Unis, sans remettre en question ni mentionner le programme de constructions de nouvelles centrales<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/obama-veut-que-les-etats-unis-ameliorent-la-surete-de-leurs-centrales-nucleaires_972689.html L'Express : Obama veut que les États-Unis améliorent la sûreté]</ref>. La Californie, pourtant située sur une zone hautement sismique, compte plusieurs réacteurs nucléaires en fonction. La Chine quant à elle a ordonné une inspection générale de la sécurité de ses centrales nucléaires et a suspendu toute approbation de projet de nouvelle centrale nucléaire.
 
De nombreuses ambassades (européennes, des États-Unis, de Russie) conseillent et organisent l'évacuation de leurs ressortissants, accentuant la crainte de voir éclater une panique, alors que le pays n'offre aucun plan d'évacuation pour les Japonais de Tokyo<ref>[http://www.lesoir.be/actualite/monde/2011-03-16/le-japon-terrifie-par-l-absence-de-plan-b-828686.php Le Soir : le Japon terrifié par l'absence d Plan B]</ref>.
 
Jeudi 17 mars, le Système d'alerte rapide pour la nourriture et les aliments (RASFF) de l'Union Européenne recommande aux États membres d'effectuer des contrôles de radioactivité sur les aliments en provenance du Japon<ref>[http://fr.news.yahoo.com/80/20110317/tbs-l-ue-conseille-le-contrle-des-alimen-3213331.html Yahoo news: l'UE conseille le contrôle des aliments]</ref>.
 
== Notes et références ==
=== Notes ===
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===Références===
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== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
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* [[Centrale nucléaire]]
* [[Cyndinique]], [[gestion de crise]]
* [[Échelle internationale des événements nucléaires]]
* [[Fusion du cœur d'un réacteur nucléaire]]
* [[Liste d'accidents nucléaires|Liste d’accidents nucléaires]]
* [[Liste des unités de mesure de radioactivité]]
* [[Katsuhiko Ishibashi]] (sismologue)
* [[Préfecture de Fukushima]]
* [[Réacteur à eau bouillante]]
* [[Réacteur nucléaire]]
* [[Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku]]
</div>
 
=== Liens externes ===
* {{fr}} [http://japon.asn.fr/ Site de l'ASN] (avec information sur l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi)
* {{fr}} [http://www.irsn.fr/FR/Pages/Home.aspx Site de l’IRSN] (avec information sur l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi)
* {{fr}} [http://www.criirad.org/ Site de la CRII-Rad] (avec informations sur l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi)
* {{fr}} [http://www.irsn.fr/FR/Documents/france.htm Surveillance de la radioactivité de l'air en France - Données du réseau Téléray]
* {{en}} [http://www.nisa.meti.go.jp/english/ Accueil de l’agence japonaise de sécurité nucléaire]
* {{en}} [http://www-ns.iaea.org/tech-areas/emergency/default.asp?s=1&l=5 Accueil du Centre de crise et de réponse de l’AIEA]
* {{en}} [http://www.jaif.or.jp/english/ {{lang|en|''Japan industrial atomic forum''}}]
* {{en}} [http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/index-e.html Annonces de TEPCO - {{lang|en|''Tokyo Electric Power Company''}}] « {{lang|en|''Press Releases''}} »
* {{en}} [http://www.iaea.org/press/ Page de suivi/veille de l’AIEA] « {{lang|en|''IAEA Alert Log''}} »
 
=== Vidéographie ===
* {{YouTube|JOOjqjntjDY|Explosion de la centrale de Fukushima, avec projection de débris et nuage de fumée ou vapeur|ja}}
* {{fr}}[http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20110317_simulation_dispersion_panache_radioactif.aspx Simulation du panache radioactif formé par les rejets de la centrale nucléaire de Fukushima Daiini, entre le 12 mars et le 20 mars 2011], sur le site de l'IRSN.
 
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[[vi:Sự cố nhà máy điện Fukushima I]]
[[zh:福岛第一核电站事故]]