« Interview de Daniel Atienza, coureur cycliste » : différence entre les versions

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{{interview|Ludovic Péron|Bonjour M. Atienza, merci de nous accorder cette interview à Moudon, ville dans laquelle vous avez grandi et à la croisée de vos routes d'entrainement.|Daniel Atienza|Bonjour.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|À quel âge avecavez vous débutez le cyclisme.|Daniel Atienza|J'ai commencé à faire du vélo vers 12 ou 13 ans, mais j'ai vraiment commencé à rouler sérieusement à 16 ans, en junior.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Pourquoi le cyclisme, pourquoi pas un autre sport ?|Daniel Atienza|C'est vraiment par pur hasard. Je ne suis pas issu d'une famille de cycliste, jamais personne n'a fait de vélo chez moi. J'ai toujours été un peu touche -à -tout, j'ai essayé tous les sports que l'on pouvait faire dans la région : du foot, du tennis, du basket, de la gym. Et puis un jour j'ai vu une affiche du Vélo Club de la Broye à Lucens, j'avais un vélo à la maison, ils organisaient des entrainements tous les samedi matins. J'y suis allé un samedi et tout de suite j'ai mordu là-dedans. Donc vraiment par hasard.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Et à cette époque vous vous intéressiez au sport professionnel dans les médias ?|Daniel Atienza|J'ai commencé à suivre tout ça dès que j'ai commencé à en faire moi même. On dit « on est vacciné par un rayon » et bien ce n'est pas tout faux. J'ai tout de suite été hyper mordu à tous niveaux. Non seulement c'était une passion d'enfer, je suivais toutes les courses, je lisais toute la presse, je m'intéressais au matériel. Il n'y avait pas du tout de culture cycliste dans ma famille, ça a donc vraiment été une nouvelle passion à tous niveaux.}}
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{{interview|Ludovic Péron|Nous sommes ici à Moudon, Lucens est à cinq kilomètres. Nous sommes vraiment sur vos premières routes d'entrainements. La topographie locale a dû façonner vous aptitudes pour ce sport ?|Daniel Atienza|Oui, je suis né à Moudon, j'y habite toujours. Le Vélo Club de Lucens est tout proche. Dison que du plat, ici, y'en a pas beaucoup. En principe, je partais de la maison et je commençais par 5 à 6 kilomètres de cotes. Donc effectivement, plus tendance à devenir grimpeur dans la région que plutôt rouleur.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Et après le Vélo Club de Lucens, quel a été votre parcours ?|Daniel Atienza|C'est en fait un parcours un peu atypique. Dans ce club j'étais un peu tout seul dans ma tranche d'âge. Donc c'est surtout mes parents, à qui je dois beaucoup, qui ont assuré les déplacements sur les courses. Après, de fil en aiguille, junior, l'équipe Suisse romande avec quelques courses à étapes à l'étranger. Il y a peut-être eu un déclic avec une victoire d'étape sur le tour du pays de Vaud à Lucens justement. D'amateur à élite dans une grosse structure près de Zurich, donc grosse équipe. Après, je sentais que je stagnais. Il me fallait des courses plus adaptées à mon profil de grimpeur. À la fin de mon [[:w:Gymnase en Suisse|gymnase]], j'ai fait un pari personnel, avec l'aide de mes parents, j'ai arrêté mes études, j'ai pris la voiture et je suis parti en Espagne. J'ai sonné aux portes. J'ai trouvé une équipe amateur là-bas ; deux ans après je passais professionnel. Je voulais en faire en métier. Et donc avec l'accord de mes parents - je leur dois énormément - ils ne venaient pas de cette culture sport, pour eux c'était les études qui primaient, mais ils m'ont toujours soutenu. Deux mois après mon arrivée en Espagne, j'étais en Colombie avec l'équipe d'Espagne.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Pour les championnats du monde de 1995 ?|Daniel Atienza|Exactement à Duitama.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Avec des problèmes d'altitude cette année là.|Daniel Atienza|Tout-à-fait, on avait fait un mois là-bas avec l'équipe nationale pour tenter de s'adapter.}}
{{interview|Ludovic Péron|Et donc vous passez professionnel en 1997 ?|Daniel Atienza|Oui en 1997 à la Polti. Encore une fois, c'est un pari. À la fin des championnats du monde, j'ai fait un test à la Kelme, ça c'était assez bien passé. Mais j'étais jeune, j'avais 21 ans. Ils m'avaient demandé de refaire une année en amateur. Ma saison 1996 a été excellent, j'avais gagné sept ou huit courses en Espagne parmi les plus importantes. J'avais de nouveau été sélectionné pour les championnats du monde à Lugano, mais de part des problèmes mécaniques je n'avais pas pu finir la course. Ma saison amateur était excellente, j'étais parmi les trois meilleurs amateurs espagnols. Et malgré tout, avec la conjoncture, il n'y avait pas de débouchés professionnels. Donc là, c'était soit j'arretais et je reprenais mes études, soit je trouvais quelque chose. À l'époque, il n'y avait pas trop de mail. J'ai donc fait un fax à toutes les équipes professionnelles. J'ai faxé mon palmarès. Et donc la Polti m'a contacté deux jours après. Ils m'ont demandé de venir à Bergame. J'ai pris le train et ils m'ont fait signer mon premier contrat professionnel. Je voulais en faire mon métier, j'ai tout fait pour. Il y a des fois, il faut un peu de chances aussi.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Donc janvier 1997, débuts professionnels.|Daniel Atienza|En novembre 1996, j'étais à Bergame pour signer mon contrat. En décembre j'étais en stage avec la Polti, avec Luc Leblanc, Davide Rebellin, avec toutes les stars que je voyais dans les magazines. J'étais là et le grand manager qui me disait « t'es un grimpeur, on t'a engagé pour être avec Luc Leblanc alors maintenant tu le suis. »}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Ca doit impressionner ? Et l'accueil ?|Daniel Atienza|Oui, ça impressionne. J'ai été très bien accueilli. J'ai vite appris l'italien. La Polti était une grosse structure avec des grosses ambitions sur le Tour de France. J'avais 22 ans, on me parlait déjà de Giro, de Tour de France, des coureurs qui sont là pour entourer Luc Leblanc, de toutes les courses dont je n'osais pas rêver avant. Et c'est déjà là. J'ai commencé la saison très vite à l'Etoile de Bessèges, j'étais en bonnes conditions. On voit qu'on peut faire quelque chose et tout de suite on donne des responsabilités. On est tout de suite dans le bain. Il n'y pas de transition. On passe d'amateur à professionnel avec des responsabilités que ce soit nous même au niveau des résultats sur des courses inférieures ou que ce soit par rapport aux gros leaders que peuvent être Leblanc ou Rebellin à l'époque sur des courses importantes. On est là, on fait partie intégrante de la structure, on n'est pas un apprenti. je me rappelle d'une phrase que m'avais dit Stanga (ndlr [[:w:Gianluigi Stanga|Gianluigi Stanga]]), le grand manager qui m'avait fait signer mon contrat, je lui parlais de toutes les courses que j'avais gagnées et puis de ce que je savais faire. Il m'a dit « Oh, stop. Tout ce que tu as fait avant, tu déchires. Maintenant tu es professionnel, tout est à faire. »}}
 
{{interview|Ludovic Péron|Vous avec quelques belles places d'honneur dans des courses à étapes. Mais votre rôle a souvent été d'encadrer les leaders ?|Daniel Atienza|Oui j'ai quelques belles places au Tour de Romandie, au Tour de Suisse. Mais vu mes caractéristiques, je n'avais pas de pointe de vitesse. Donc pour gagner des courses, il fallait que je gagne seul. J'avais des lacunes contre-la-montre, donc pour les courses à étapes, je pouvais viser au mieux une place, pas la victoire. J'ai fait dans les 15 premiers du Giro. Ce sont de belles places, c'était une question de régularité, mais au niveau de gagner des courses ce n'était pas possible. Quand on est professionnel soit on est dans une petite structure et on peut se satisfaire d'un top 10, soit on est dans des grosses structures comme j'ai toujours été (Polti, Saeco, Cofidis) et là si on est pas capable de gagner il faut aider ceux qui peuvent gagner, les leaders. Ma carrière ça a donc plutôt été d'accompagner les leaders dans la montagne. Et ça je savais le faire. Quand il n'y avait plus que 10 ou 15 coureurs dans le final, j'étais souvent là.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|N'avez-vous pas un peu de frustration de ne pas avoir eu plus souvent un bon sortie de votre équipe pour aller jouer la gagne ?|Daniel Atienza|Non. Quand on est professionnel, et ça Stanga me l'avait bien fait comprendre tout de suite, c'est un métier. On est payé pour faire ce métier. C'est comme dans une entreprise dans laquelle on aimerait prendre des décisions, mais il y a des chefs au-dessus. Les places dans ce métier sont chères ; soit on est capable de gagner, soit on aide les autres à le faire. J'aurais peut-être pu gagner quelques courses comme ça, mais mon rôle était autre. Il était d'aider. Mon rôle était accompli et valorisant en aidant les autres à gagner, en montagne en particulier. Après qu'on accepte cela on est très valorisé, j'ai toujours été très accepté dans mes équipes avec ce rôle que j'avais. J'ai tout de même eu mes chances avec quelques belles places dans le coin avec des étapes du Tour de Romandie, Tour de Suisse ; notamment une troisième place à Ulrichen, lors du Tour de Suisse 2005.}}
 
{{interview|Ludovic Péron|En 2005, malgré une belle saison, on ne vous garde pas chez Cofidis. C'est la fin de votre carrière. N'y a-t-il pas un regret à ce niveau là de ne pas avoir pu poursuivre votre carrière plus longtemps ?|Daniel Atienza|}}
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