« Ukraine : pourquoi aucune sanction contraignante ne sera prise » : différence entre les versions

[version vérifiée][version vérifiée]
Contenu supprimé Contenu ajouté
était-ce l'idée ?
...
Ligne 1 :
__NOTOC__
{| align="right" style="text-align: center; margin-left: 2em; margin-bottom: 2em; font-size: 0.9em;"
|- valign="top"
|[[File:RSD-10 2009 G1.jpg|border|300px]]
|-
|<div style="margin-top: 0.5em">{{w|Viktor Ianoukovitch}} en 2010</div>
|}<div style="text-align:justify;">
{{Date|21 mars 2014}}
Alors que les parallèles avec la {{w|Deuxième guerre d'Ossétie du Sud|crise géorgienne de 2008}} se multiplient, l'Ukraine refuse de tomber dans le piège tendu par {{w|Moscou}}, qui avait poussé le président géorgien {{w|Mikheil Saakachvili}} à répondre par la force, en refusant tout riposte armée.
À la chute de l'{{w|URSS}}, l'arsenal nucléaire se retrouve réparti entre 4 nouveaux pays : le {{w|Kazakhstan}}, la {{w|Biélorussie}}, la {{w|Russie}} et l'{{w|Ukraine}}<ref name=Brookings>[http://www.brookings.edu/~/media/research/files/papers/2011/5/trilateral%20process%20pifer/05_trilateral_process_pifer.pdf. The trilateral process: The United States, Ukraine, Russia ans Nuclear Weapons] Brookins Arms Control Series, Steven Pifer, Mai 2011. Consulté le 21 mars 2014.</ref>. Si la Russie a réussi à récupérer ou détruire les armes présentes au Kazakhstan et en Biélorussie en établissant des accord bilatéraux ce ne fut pas le cas pour l'Ukraine<ref name=Brookings/> Il faut dire que l'Ukraine était détentrice du troisième stock d'armes nucléaires au monde<ref>[http://www.slate.fr/monde/84155/ukraine-arme-nucleaire-dissuasion L'Ukraine aurait-elle dû garder l'arme nucléaire ?], Slate.fr, Grégoire Fleurot, le 4 mars 2014. Consulté le 21 mars 2014.</ref> et voulait s'assurer d'obtenir des contreparties sur au moins quatre points : garantir l'intégrité de son territoire, obtenir une compensation financière, savoir qui va supporter les coûts du démantèlement et savoir où, quand et sous quelles conditions les armes nucléaires seront détruites. En septembre 1993, les présidents de l'Ukraine, {{w|Leonid Kravtchouk}}, et de la Russie, {{w|Boris Eltsine}}, se rencontrent lors d'un sommet à {{w|Massandra}}, mais l'accord conclu s'effondre presque immédiatement<ref name=Brookings/>. À la mi-octobre 1993, à {{w|Kiev}}, est signé un accord américano-ukrainien pour le démantèlement des missiles SS 19 et SS 24 présents en {{w|Ukraine}}<ref name="Les Echos 1993">[http://www.lesechos.fr/27/10/1993/LesEchos/16506-108-ECH_vers-la-denuclearisation-de-l-ukraine.htm Vers la dénucléarisation de l'Ukraine] in Les Echos n°16506, 27 octobre 1993. Consulté le 21 mars 2014.</ref>. L'accord marquait la première étape de la dénucléarisation du pays voulue par une Ukraine encore choquée par l'{{w|accident nucléaire de Tchernobyl}} d'avril 1986.
 
=== De multiples violations du {{w|Mémorandum de Budapest}} ===
À la chute de l'{{w|URSS}}, l'arsenal nucléaire se retrouve réparti entre 4 nouveaux pays : le {{w|Kazakhstan}}, la {{w|Biélorussie}}, la {{w|Russie}} et l'{{w|Ukraine}}<ref name=Brookings>[http://www.brookings.edu/~/media/research/files/papers/2011/5/trilateral%20process%20pifer/05_trilateral_process_pifer.pdf. The trilateral process: The United States, Ukraine, Russia ans Nuclear Weapons] Brookins Arms Control Series, Steven Pifer, Mai 2011. Consulté le 21 mars 2014.</ref>. Si la Russie a réussi à récupérer ou détruire les armes présentes au Kazakhstan et en Biélorussie en établissant des accord bilatéraux ce ne fut pas le cas pour l'Ukraine<ref name=Brookings/>. Il faut dire que l'Ukraine était détentrice du troisième stock d'armes nucléaires au monde<ref>[http://www.slate.fr/monde/84155/ukraine-arme-nucleaire-dissuasion L'Ukraine aurait-elle dû garder l'arme nucléaire ?], Slate.fr, Grégoire Fleurot, le 4 mars 2014. Consulté le 21 mars 2014.</ref> et voulait s'assurer d'obtenir des contreparties sur au moins quatre points : garantir l'intégrité de son territoire, obtenir une compensation financière, savoir qui va supporter les coûts du démantèlement et savoir où, quand et sous quelles conditions les armes nucléaires seront détruites. En septembre 1993, les présidents de l'Ukraine, {{w|Leonid Kravtchouk}}, et de la Russie, {{w|Boris Eltsine}}, se rencontrent lors d'un sommet à {{w|Massandra}}, mais l'accord conclu s'effondre presque immédiatement<ref name=Brookings/>. À la mi-octobre 1993, à {{w|Kiev}}, est signé un accord américano-ukrainien pour le démantèlement des missiles SS 19 et SS 24 présents en {{w|Ukraine}}<ref name="Les Echos 1993">[http://www.lesechos.fr/27/10/1993/LesEchos/16506-108-ECH_vers-la-denuclearisation-de-l-ukraine.htm Vers la dénucléarisation de l'Ukraine] in Les Echos n°16506, 27 octobre 1993. Consulté le 21 mars 2014.</ref>. L'accord marquait la première étape de la dénucléarisation du pays voulue par une Ukraine encore choquée par l'{{w|accident nucléaire de Tchernobyl}} d'avril 1986.
 
Le 5 décembre 1994 un accord, le {{w|Mémorandum de Budapest}}, avec la {{w|Russie}}, les {{w|États-Unis}} et le {{w|Royaume-Uni}} vient parachever la dénucléarisation de l'Ukraine. Les trois états promettant, en l'échange de la destruction de l'arsenal nucléaire et de la signature du {{w|traité de non-prolifération des armes nucléaires}}, de :
Ligne 9 ⟶ 19 :
#s'abstenir d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine.
#consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements.
Dans les faits, la dernière arme nucléaire ukrainienne est transférée le 1{{er}} juin 1996 en Russie pour y être détruite<ref name=Brookings/> et le dernier silo à missiles est détruit en 2001<ref name=Brookings/>.
 
L'Ukraine s'appuie encore aujourd'hui sur cet accord pour dénoncer une invasion de la Russie et pour rappeler aux autres parties prenantes leur engagement à faire respecter cet accord.
 
=== Une interdépendance bien trop forte entre la Russie et l'UE ===
Quelques chiffres illustrent cette interdépendance, l'{{w|Union européenne}} représente 88 % des exportations totales de pétrole russe, 70 % des exportations de gaz et 50 % des exportations de charbon<ref name="Commission Européenne">[http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-11-104_fr.htm Le partenariat UE-Russie – faits et chiffres], Commission Européenne, février 2011</ref>. L'ensemble couvrant un peu plus de 25 % des besoins des pays de l'Union, mais avec de très grande disparités suivant les pays. Là où la dépendance gazière à la Russie est 0 % au {{w|Portugal}} ou en {{w|Espagne}}, elle atteint 98 % en {{w|Roumanie}} et même 100 % dans les trois pays baltes ainsi qu'en {{w|Bulgarie}}<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2014/03/20/russie-sanctions-mistral-oligarques-gaz-allemagne-sanctionner_n_4993765.html?utm_hp_ref=economie Comment sanctionner la Russie sans pénaliser l'économie européenne ?] in ''Le Huffington Post'', Grégory Raymond, 20 mars 2014. Consulté le 21 mars 2014.</ref>
Deux chiffres illustrent à eux-mêmes l'impossibilité de mettre en place des sanctions contraignantes contre la Russie et pourquoi la Russie ne prendra pas non plus de sanctions. 84 et 80 ce sont les pourcentages d'exportation du pétrole et gaz russes vers l'{{w|Union européenne}}.
== Sources ==
* {{en}} [[:s:en:Ukraine. Memorandum on Security Assurances|Texte du ''Memorandum on Security Assurances'']]