« Syrie : le Front Al-Nosra rompt ses liens avec Al-Qaïda » : différence entre les versions

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'''Une rupture à l'amiable'''
 
Le 28 juillet 2016, lors d'une rare allocution télévisée, le chef du Front Al-Nosra {{w|Abou Mohammed al-Joulani}} annonce la rupture de ses liens structurels avec le commandement central d'Al-Qaida. Al-Joulani indique notamment que cette décision a été prise pour « protéger la révolution » et « faire taire les prétextes avancés par la communauté internationale »,. et ilIl remercie aussi « les commandants d'Al-Qaïda pour avoir compris la nécessité de rompre les liens ». Ainsi, il semble bien que cette rupture ait été négociée à l'amiable avec le chef de l'organisation {{w|Ayman al-Zawahiri}}, qui déclare à ce propos que « vous pouvez sacrifier sans hésitation les liens organisationnels s'ils sont un obstacle à votre unité, et travailler de façon autonome ».
 
Le Front Al-Nosra s'est formé en janvier 2012 en Syrie, un peu moins d'un an avant la révolte populaire qui a éclaté contre le pouvoir du président {{w|Bachar Al-Assad}}. Il compterait aujourd'hui 10 à {{formatnum:20000}} combattants. À l'inverse de l’État islamique, le groupe a abordé une position plus stratégique en s'alliant avec les autres groupes de la rébellion syrienne, pour la plupart salafistes. Le Front est notamment un membre majeur de l'{{w|Armée de la conquête}}, une coalition militaire activement soutenue par l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie. À l'opposé de l’État islamique également, Al-Joulani a annoncé en mai 2015 que son groupe n'avait aucune intention d'attaquer l'Occident ni qu'Al-Qaida utiliserait la Syrie pour de telles attaques. Vis-à-vis de l'opposition syrienne nationaliste ou pro-démocratie, le Front a une position plus ambiguë. Il s'est notamment allié dans le sud du pays avec le {{w|Front du Sud (Syrie)|Front du Sud}}, dans une zone où Al-Nosra est justement faible. À l'inverse, dans le {{w|gouvernorat d'Idleb}}, où le groupe est le plus en position de force, il s'est attaqué à la {{w|13e division (Armée syrienne libre)|13{{e}} division de l'Armée syrienne libre}}.
 
'''Un changement purement stratégique ?'''
[[Image:Syrian_civil_war.png|vignette|L'ex-Front Al-Nosra, en blanc et gris sur la carte.]]
Le Front Al-Nosra, de même que le reste de la rébellion syrienne, subit d'importants revers depuis quelques semaines face à l'offensive des troupes pro-Assad à Alep et dans le {{w|gouvernorat de Lattaquié}} et fait face aux bombardements de l'aviation russe et subit donc d'importantes pertes humaines. Sa situation risque de s'aggraver dans le cadre du rapprochement russo-américain sur le dossier syrien, un accord prévoyant des frappes communes contre Al-Nosra. Comme le sous-entend Al-Joulani, c'est dans le but d'éviter ce rapprochement et d'être une cible prioritaire que le groupe a effectué ce changement « cosmétique » ainsi que depour conserver ses soutiens internationaux, qui ont parfois fait pression sur lui en faveur de la rupture de ces liens.
 
Les États-Unis ont rapidement réagi par la voix du porte-parole du département d’État {{w|John Kirby}} qui indique qu'il ne voit « aucune raison de penser que leurs actions ou leurs objectifs sont devenus différents » et que le groupe prévoit toujours des attaques en Occident. Même son de cloche du coté russe, qui indique que par la voix d'{{w|Igor Morozov}} que le groupe restera une cible de l'aviation russe.
 
== Sources ==