« Le Kurdistan irakien vers l'indépendance » : différence entre les versions

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; Une indépendance très attendue
 
Les Kurdes avaient été les grands oubliés du {{w|traité de Sèvres}} en 1920, qui redessinaient les frontières de la région sans accorder d’État kurde. Depuis, près de 40 millions de Kurdes sont séparés entre la Turquie, l'Irak, la Syrie et l'Iran. Plusieurs mouvements armés en faveur de l’indépendance se sont forméesformés, dont le plus connu est le {{w|Parti des travailleurs du Kurdistan}}, d'inspiration marxiste. En 2003, l'intervention américaine en Irak accélère les choses, quand les Kurdes d'Irak obtiennent en 2005 un {{w|Gouvernement régional du Kurdistan|Gouvernement régional autonome}} uni dans le nord du pays, sur la base d'un système établit en 1992. Bien qu'il ne regroupe pas la totalité des Kurdes irakiens, cette autonomie est une première. Désormais dominée par {{w|Massoud Barzani}} et son clan familial, le Kurdistan irakien a paradoxalement forgé une alliance avec la Turquie, créant de fortes divisions avec les Kurdes de Turquie et de Syrie.
 
L'émergence de l'{{w|État islamique}} (Daech) en 2014 va accélérer les évènements. Alors que l'armée irakienne en déroute quitte le nord de l'Irak, les forces kurdes irakiennes, les {{w|Peshmergas}}, prennent certaines des régions qu'ils revendiquaient. Il s'agit surtout de la région de {{w|Kirkouk}}, peuplée à moitié de Kurdes et Arabes, mais surtout riche en pétrole. Ils avancent aussi à l'ouest vers {{w|Sinjar}}. Se croyant sans entrave, les autorités irakiennes annoncent un référendum d'indépendance. Conduit ce 25 septembre, il approuve l'indépendance à 92,7 % avec une participation de 75,1 %.
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[[Image:Peshmarg.jpg|vignette|Peshmargas irakiens.]]
Si {{w|Massoud Barzani}} a annoncé qu'il attendrait avant d'acter cette indépendance, les pressions se multiplient autour de la région autonome. Pour le moment, elles sont uniquement économiques : le gouvernement irakien a déjà coupé les salaires versés aux fonctionnaires kurdes et sa participation au budget, ce qui plonge dans une grave crise économique la région. Cette dernière compte uniquement sur la vente de pétrole à la Turquie pour survivre, mais ce pays a menacé de fermer cette route, car il craint une contagion de l'indépendance. Toutefois, demain les pressions pourraient aussi être militaires. En effet, l'armée irakienne s'est reconstituée, notamment grâce à la formation de milices chiites, et est sur le point de vaincre Daech en Irak. Ces forces pourraient ensuite se retourner vers le Kurdistan irakien, qui se disputentconstestent encore des zones très stratégiques comme celle de {{w|Kirkouk}}.
 
Ailleurs, l'émergence de Daech a aussi permis la constitution d'une région autonome kurde en Syrie, le {{w|Rojava}}. Cependant, celui ci a été construit uniquement par les armes et n'est reconnu par aucun pays. Largement impulsés et soutenus par le {{w|Parti des travailleurs du Kurdistan}}, les Kurdes syriens risquent de se retrouver sous la double pression de la Turquie et de l'armée syrienne quand Daech sera vaincu en Syrie, sans aide kurde extérieure. Les relations avec les Kurdes irakiens sont en effet mauvaises, alors que ceux-ci sont alliés à la Turquie et que les « peshmergas syriens » formés en Irak n'ont jamais eu l'autorisation de revenir au Rojava. Le rêve d'un « grand Kurdistan » s'affronte aux divisons kurdes internes qui tendent à individualiser à chaque pays les luttes indépendantistes.