Le capitaine et 5 hommes d'équipage du « Sea Diamond » mis en cause après l'accident et le naufrage

Publié le 8 avril 2007
Le capitaine du Sea Diamond et cinq membres de son équipage sont mis en cause, après la collision du navire de croisière, jeudi 5 avril, avec un récif largement connu de tous les bateaux naviguant dans le lagon de Santorin. Il est reproché au capitaine du navire naufragé d'avoir « causé un naufrage par négligence ».

Localisation de l'île de Santorin

Le capitaine se voit par ailleurs reprocher d'avoir contrevenu aux règles de sécurité de la navigation et d'avoir causé une pollution. Les six marins mis en cause ont été remis en liberté après leurs interrogatoires et devront fournir ultérieurement des témoignages complémentaires.

Lorsque l'accident est survenu, le Sea Diamond, qui transportait 1 154 passagers et 391 membres d'équipage, se trouvait à peu de distance du quai de débarquement du port de Thira, en contrebas des falaises spectaculaires qui font de Santorin une des destinations touristiques majeures de la Grèce.

L'ancien Birka Princess en 2005, rebaptisé ensuite M/S Sea Diamond

Le navire endommagé a été rapidement évacué, au cours d'une opération de secours qui a duré trois heures, sans qu'on parvienne jusqu'ici, après trois jours de recherche, à retrouver deux passagers français, Jean-Christophe Allain, 45 ans, et sa fille de 16 ans, Maud, tous les deux originaires de la ville de Doué-la-Fontaine, dans le département de Maine-et-Loire.

Selon des responsables grecs, un robot sous-marin devrait examiner dans les semaines à venir l'épave gisant par environ 100 mètres de fond. L'évacuation en urgence du Sea Diamond a remis en mémoire le naufrage, en septembre 2000, du ferry Express Samina, près de l'île de Paros, au cours duquel 80 personnes avaient trouvé la mort.

Le porte-parole des Louis Cruise Lines, armateur dont le siège social se trouve à Chypre, a fait une déclaration publique indiquant que la société travaillait en étroite concertation avec les enquêteurs grecs. Il a également exprimé la « profonde douleur » motivée par cet accident et sa solidarité morale avec la famille des deux voyageurs disparus, et indiqué que le navire était tout à fait en règle dans le domaine des inspections de sécurité.

Le Sea Dimaond, lancé en 1986, a coulé vendredi matin, sur les lieux de la dernière escale d'un périple nautique de quatre jours, ayant démarré au Pirée et l'ayant successivement conduit, à travers les Cyclades et la mer Égée, à Patmos, puis dans le port turc de Kuşadası, à proximité du site d'Éphèse, à Rhodes et enfin à Héraklion dans l'île de Crète. L'escale à Santorin devait durer 4 heures et demie, et le navire devait réappareiller jeudi soir pour rejoindre son port d'attache, Le Pirée, vendredi matin.

Certains fonctionnaires du ministère grec du Tourisme craignent que le naufrage du Sea Diamond puisse avoir des répercussions négatives sur cette industrie qui représente 18 % du produit intérieur brut (PIB) de la Grèce. Les autorités ont souligné à plusieurs reprises, depuis l'accident de jeudi après-midi et le naufrage de vendredi matin, que les responsables de l'accident seraient sévèrement punis et se sont félicitées de la bonne coordination des opérations de sauvetage, alors que le pays, depuis la catastrophe de Paros en 2000, a considérablement durci ses règles de sécurité en matière de navigation.


Sources

Sources anglophones