Le président Kwaśniewski refuse la démission du Premier ministre

Publié le 6 mai 2005
Aleksander Kwaśniewski, président de la République de Pologne, a refusé, vendredi 6 mai 2005, la démission de son Premier ministre Marek Belka.

M. Belka avait fait savoir, en début de journée, que cette démission était un respect de l'engagement pris, lors de sa nomination le 2 mai 2004, de ne gouverner que pendant un an seulement.

Toutefois, ce motif « officiel » était compliqué par quelques péripéties politiques récentes. M. Belka avait lui-même proposé, mercredi 4 mai, aux membres de la Diète (Sjelm, chambre basse du parlement polonais) de voter une motion d'auto-dissolution, alors même que le terme normal de la législature actuelle est fixé au 25 septembre prochain, ce qui, si la motion avait été votée, aurait permis d'organiser des élections législatives dans un délai de six semaines, soit avant la fin du mois de juin. M. Belka avait ajouté que, si cette dissolution n'était pas votée, il présenterait sa démission.

En outre, M. Belka ne cachait pas, ces derniers temps, son intention de quitter le principal parti de la coalition, l'Alliance de la gauche démocratique (SLD, Sojusz Lewicy Demokratycznej), affaibli par une série de scandales et de soupçons de corruption, afin de rejoindre une nouvelle formation, le Parti démocratique (Partia Demokratyczna), fondé le 27 février 2005 par l'ancien Premier ministre Tadeusz Mazowiecki.

L'opposition de droite, lors de la séance du jeudi 5 mai, a présenté trois motions différentes proposant la dissolution, mais aucune d'entre elles n'a obtenu la majorité des deux tiers nécessaire selon les termes de la constitution polonaise pour valider le vote.

Le président Kwaśniewski, informé depuis quelques temps des intentions de son Premier ministre, pourtant réputé être un de ses « proches », avait fait savoir auparavant que, dans la perspective d'un prochain sommet du Conseil de l'Europe, se réunissant les 16 et 17 mai à Varsovie, il désapprouverait toute instabilité politique durant cette période et que, pour sa part, il ne voyait pas l'utilité d'avancer de trois mois la date des élections législatives.

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