Ukraine : violences meurtrières à Kiev

Les affrontements ont déjà fait cinq morts et plus de 300 blessés.

Un manifestant, le 20 janvier.
Les manifestations, le 22 janvier.

Publié le 23 janvier 2014
L'Ukraine est entrée dans une crise politique majeure depuis le mois de novembre à la suite de l'annulation de la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne. Mais plus encore que l'abandon de la signature, les manifestants actuels dénoncent une série de lois liberticides, votées le 16 janvier dernier, encadrant internet et les médias et interdisant toute manifestation sur la voie publique.

Alors que les manifestations des partisans pro-européens s'étaient tassées depuis le début du mois de janvier, le vote de ces nouvelles lois a engendré un regain d'intensité des opposants au président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Dimanche les manifestations ont rassemblé plus de 200 000 personnes. De ces 200 000 manifestants plusieurs centaines sont encore présents dans les rues de Kiev. Les manifestants sont casqués et équipés de masques à gaz. Ils érigent des barricades à l'aide de véhicules incendiés et de mobilier urbain. Les forces de l'ordre ont tenté, à plusieurs reprises, de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de tirs avec des balles en caoutchouc, elles ont également utilisé un blindé afin d'avancer et de traverser les barricades. À ces tentatives les manifestants ont répondu avec des cocktails Molotov et des caillassages.

Malgré une température atteignant les - 10 °C ressentis, les manifestants sont encore nombreux et occupent les rues adjacentes à la place de l'indépendance. Ils sont aussi présents à l'intérieur du bâtiment de la mairie de Kiev depuis le mois de décembre.

Géolocalisation des manifestants

Selon le New York Times les manifestants recevraient un SMS : « Cher abonné, vous êtes enregistré comme participant à un trouble massif à l’ordre public. ». Le ministère de l'intérieur dément être à l'origine de l'envoi de ces messages. Le pouvoir en place craint de grands débordements et des violences, la radio nationale a été évacuée en prévision d'une attaque, il en est de même pour un grand nombre d'écoles, d'administrations et d'entreprises. Une psychose s'installe également en ville où le bruit court que des snipers seraient installés dans le centre-ville. Ces rumeurs ont été renforcées lorsque le quotidien Ukrainska Pravda a annoncé que quatre des cinq victimes des affrontements présentaient des blessures par balles.

Des leaders de l'opposition partagés

Bien que les principaux représentants des partis d'opposition aient dénoncé ces violences et multiplié les appels au calme, l'opposition politique semble dépassée par les manifestants. Après s'être entretenus avec le président ukrainien, les trois principaux leaders de l'opposition ont menacé que si «  Ianoukovitch ne fait pas de concessions, demain », « on résistera, et si nécessaire, on attaquera  ». De son côté le chef de l'État demande à ses compatriotes de ne pas suivre « les extrémistes ».

Des appels au calme internationaux

L'Union européenne, qui s'est dite « choquée », a appelé à un « arrêt immédiat » des violences, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso indique que l'UE va « évaluer de possibles actions ». Un appel au calme qui est également partagé par les États-Unis. Ces derniers ont annoncé avoir révoqué des visas de responsables ukrainiens impliqués dans les violences en cours. De son côté la Russie dénonce les « ingérences étrangères » et apporte son soutien aux autorités ukrainiennes afin de résoudre une situation qui « échappe à tout contrôle ».

Sources

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