Suisse : Hans-Rudolf Merz annonce sa démission du Conseil fédéral
Publié le 7 août 2010
Dans un communiqué publié ce vendredi[1], la Chancellerie fédérale suisse a confirmé que le Conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz avait présenté sa démission aux deux présidentes des chambres fédérales Pascale Bruderer et Erika Forster-Vannini pour le mois d'octobre 2010. Son remplacement, de même que son bilan font déjà l'objet de nombreux commentaires des différents partis politiques nationaux.
Un mois après l'annonce de son départ faite par Moritz Leuenberger, c'est donc au tour de Hans-Rudolf Merz de quitter le Conseil fédéral. Il a confirmé cette nouvelle, qui se répandait sous forme de rumeur depuis la veille, dans une conférence de presse tenue à Berne ce vendredi à 11 h 30. Il a justifié sa décision par l'achèvement, selon lui, de « quelques objectifs importants » dont la conclusion de dix accords de double imposition avec des pays tiers, l'adoption de l'accord UBS passé avec les États-Unis par l'Assemblée fédérale ou encore le bon bilan financier pour l'année 2009, qui a permis de diminuer la dette de la Confédération de 11 milliards de francs. Sur les deux sujets où il a été « fortement attaqué » selon ses termes, à savoir la crise libyenne et l'affaire UBS, il s'est défendu de ne pas avoir été « à l'origine des deux dossiers », mais d'avoir été « contraint de les résoudre ».
Faisant le bilan de ses sept années au Conseil fédéral, Hans-Rudolf Merz a relevé quelques-unes des réussites les plus importantes selon lui : réforme du système fiscal pour les familles et les entreprises, mise en place d'un Secrétariat d’Etat pour les questions financières et fiscales, définition d'une nouvelle stratégie pour la place financière suisse, mais surtout renforcement et stabilisation des finances fédérales et diminution de la dette restentsles principaux points positifs qu'il porte à son actif.
Deux élections en 2010
La fin de l'année s'annonce politiquement délicate avec deux votations pour remplacer deux Conseiller fédéraux : la première session se déroulera le 22 septembre pour Hans-Rudolf Merz et l'autre le 8 décembre pour Moritz Leuenberger. Plusieurs partis politiques n'ont cependant pas attendu pour faire part de leur intérêt pour l'un des deux sièges : les Verts, qui réclament un siège au Conseil fédéral à la suite de leurs bon résultats électoraux de ces dernières années, sont rejoints par l'Union démocratique du centre, plus important parti au niveau fédéral, qui n'a pour l'instant qu'un seul représentant à l'exécutif.
De leur côté, les socialistes dressent un bilan « globalement négatif » du parcours fédéral de Hans-Rudolf Merz, relevant qu'il « laissera derrière lui toute une série de problèmes majeurs non résolus » et mettant en avant son rôle « particulièrement malheureux » lors de son année présidentielle. Cet avis est partagé par le Parti démocrate chrétien qui, pour sa part, n'a pas encore dévoilé ses intentions quand au renouvellement des membres de l'exécutif.
Enfin, le Parti libéral-radical, a remercié et loué son ministre qu'il a qualifié de « meilleur ministre des finances en Europe ». Dans une communication, le président Fulvio Pelli a rappelé qu'en tant qu'en tant que troisième parti national, il est en droit de revendiquer ses deux sièges au Conseil fédéral.
Notes et références
- ↑ Communiqué de presse : ((fr)) « Le conseiller fédéral Hans-Rudolf Merz démissionnera en octobre ». Chancellerie fédérale (Suisse), 6 août 2010.
Sources
- ((fr)) – « Hans-Rudolf Merz se retire du gouvernement ». Swissinfo, 6 août 2010.
- ((fr)) – Bernard Wuthrich, « Hans-Rudolf Merz quitte le gouvernement en octobre ». Le Temps, 6 août 2010.
- ((fr)) – Romaine Morard et Vincent Bourquin, « Hans-Rudolf Merz démissionne pour octobre ». Télévision suisse romande, 6 août 2010.
- ((fr)) – ATS / ant, « Les Verts et l'UDC briguent le siège vacant ». Télévision suisse romande, 6 août 2010.