Suisse : Migros et Coop affichent les plus importantes marges d'Europe

Publié le 8 novembre 2010
Selon un rapport présenté vendredi, les distributeurs Migros et Coop affichent les marges brutes les plus élevées dans le commerce de détail en Europe. À eux deux, ces entreprises détiennent plus de 80 % du marché suisse, estimé à 27 milliards de francs. Cette situation est jugée inquiétante par l'organisation de défense des entreprises de marque Promarca.

Le siège de Migros à Zurich

C'est dans le cadre d'un forum organisé par Promarca à Interlaken que la société d'audit PricewaterhouseCoopers a présenté vendredi son rapport qui étudie les distributeurs principaux de six pays européens, dont la Suisse, entre 2007 et 2008 sur la demande de l'Association suisse des industries de marque (AIM). Selon les chiffres présentés, la marge brute chez Coop est ainsi passée pendant cette période de 33,5 % à 33,1 % et chez Migros de 39,5 % à 37 %. Cette situation est quasiment unique en Europe où seul le groupe français Casino présente des chiffres comparables avec une marge de 33,7 % ; les autres entreprises étudiées se situent autour de 25 % pour l'Allemand Rewe groupRewe et de 20 % pour le Britannique Sainsbury.

Cette situation a fait réagir la directrice de Promarca, Anastasia Li-Treyer qui dénonce que « sur la chaîne de valeur, les commerçants suisses revendiquent la plus grande part du gâteau ». Selon elle, en parallèle, ces entreprises négocieraient avec leurs fournisseurs selon « des exigences de plus en plus extrêmes et agressives ». Anastasia Li-Treyer relève également que cette situation n'est possible que par la position dominante des deux groupes sur le marché national qu'ils déteignent à environ 80 % (dont 50 % uniquement pour la Migros), alors que l'Union européenne fixe une limite à 30 % du marché pour un seul acteur.

Si la qualité des produits offerts par Coop et Migros est relevée, cette situation de quasi-monopole a également un effet sur les prix qui seraient en moyenne de plus de 20 % supérieurs à ceux pratiqués en Europe. La situation est encore aggravée par l'impuissance de la Commission de la concurrence, dont le président reconnaissait en 2002 que « la concurrence ne fonctionnait pas en Suisse dans le commerce de détail ».

Sources