Suisse : le canton de Fribourg refuse d'interdire le voile à l'école

Publié le 21 septembre 2010
Dans une brochure publiée lundi[1], le canton de Fribourg présente ses recommendations sur les règles à suivre dans les écoles en matière de religion. Destinée aux enseignants et aux autorités scolaires, elle définit comme objectif le maintien de la sérénité et se prononce sur différents sujets, tels que le foulard islamique à l’école, les cours de natation ou d'éducation sexuelle, ou encore les congés accordés pour des fêtes religieuses.

Le foulard reste autorisé, pour autant qu'il ne cache pas le visage.

La brochure a été présentée officiellement à la presse par la conseillère d'État Isabelle Chassot : intitulée « Diversité religieuse et culturelle à l'école » et composée d'une vingtaine de pages illustrées, elle répond, selon la magistrate, « à la volonté du canton de faciliter la gestion de la diversité démographique grandissante des établissements scolaires fribourgeois », qui dénombrent 137 nationalités différentes en 2010. Dans les grandes lignes, le port du foulard islamique n'est pas interdit à l'école obligatoire fribourgeoise alors que tous les enfants, quelle que soient leur nationalité ou religion, doivent assister aux cours de sport et de natation en particulier, et participer aux camps ; les heures d'enseignement religieux et d'éducation sexuelle sont par contre facultatifs.

Selon Isabelle Chassot, la question du voile n'a jamais été un problème dans les écoles fribourgeoises : moins de 10 jeunes filles sur 5 000 élèves le porteraient actuellement au niveau du secondaire II et à peine autant à l'école primaire qui accueille près de 40 000 enfants. Elle appelle donc à rejeter une motion, demandant que l'interdiction du port du voile à l'école primaire soit inscrite dans la loi scolaire, présentée par la députée socialiste Erika Schnyder.

La question des fêtes religieuses a également été abordée : si les fêtes chrétiennes, telles que Noël, ont leur place à l’école, des congés peuvent être demandés pour les élèves d'autres confessions lors des principales fêtes des différents religions.

Selon les statistiques publiées par la direction de l'instruction publique, de la culture et du sport, les problèmes à connotation religieuse rencontrés ces dernières années viennent principalement de certaines communautés fondamentalistes chrétiennes qui s'opposent, entre autres, à la présence d'un sapin de Noël dans les écoles, au port du pantalon par les filles lors des cours de sport ou encore à la tenue d'un concert dans une église faute de place disponible.

Références et notes

  1. Disponible sur le site du DICS

Sources