Suisse : le prix unique du livre est approuvé

Publié le 21 mars 2011
Après plus de six ans de travail, le Parlement suisse a finalement voté la loi sur le prix unique du livre. Ce tarif unique a pour but principal de protéger les librairies indépendantes en limitant les prix spéciaux pratiqués par les grandes surfaces. Le dossier n'est cependant pas clos, plusieurs partis ayant affirmé leur volonté de lancer un référendum sur cette loi qui serait, selon leurs arguments, inefficace et contraire à la concurrence.

Les librairies indépendantes devaient profiter du prix unique

Cette loi est le résultat d'une initiative parlementaire déposée en 2004 par le genevois Jean-Philippe Maitre qui demandait l'introduction d'un prix unique afin d'encourager la diversité culturelle, particulièrement en préservant les petites librairies indépendantes. Cette motion existait déjà en Suisse où les ouvrages en allemand avaient été soumis à une réglementation de tarifs jusqu'en 2007. À cette date, la libéralisation avait été prononcée devant la pression de la Commission contre la concurrence.

Dans les derniers débats qui ont eu lieu la semaine passée, les adversaires du texte ont une nouvelle fois redit leur opposition à cette mesure. Ainsi, selon le bâlois Caspar Baader, seuls les libraires en ligne, les éditeurs étrangers et les grands diffuseurs bénéficieront de ce prix unique qui n'atteindrait donc pas sa cible. Dans la même lignée l'uranais Gabi Huber a pour sa part dénoncé une loi « contraire à la concurrence ».

Dernier rebondissement avant le vote, le Conseil national a finalement accepté d'inclure la vente de livres sur Internet à cette nouvelle loi. Cet ajout de dernière minute, qui doit concerner aussi bien les sites de vente suisses qu'étrangers, a été qualifié d'« absurde et inapplicable » par ses détracteurs.

Dès le résultat du vote connu, l'Union démocratique du centre et le Parti libéral-radical ont convoqué la presse afin d'annoncer, en collaboration avec des consommateurs alémaniques, le lancement d'un référendum contre cette loi. Cela sera donc vraisemblablement le peuple qui aura le dernier mot sur ce sujet.

Sources