Suisse : le remplacement des avions de combat devra attendre quelques années

Publié le 26 août 2010
Dans un communiqué paru mercredi[1], le Conseil fédéral a informé de sa décision d'ajourner l'achat de 22 nouveaux chasseurs de l'armée suisse pour des raisons financières ; estimé initialement à 2,2 milliards de francs, cet achat se monterait en effet actuellement à près de 5 milliards. Les réactions politiques sont diamétralement opposées : si la gauche se félicite de cette décision, les partis du centre-droit la regrettent, dénonçant une « absence de vision » de la part du gouvernement.

Les nouveaux avions (ici un Eurofighter Typhoon) ne seront pas achetés avant 2015.

Dans son communiqué, le gouvernement fédéral confirme bien sa volonté de remplacer les 54 Tiger actuellement utilisés par l'armée de l'air suisse ; il informe par contre de sa décision, sur proposition du ministre de la Défense Ueli Maurer, d'ajourné le moment de cet achat à 2015 au plus tard. En effet, lors de la phase d'évaluation complète des trois candidats retenus (l'Eurofighter européen, le Gripen suédois et le Rafale français), il est apparu que l'enveloppe financière prévue de 2,2 milliards n'était pas assez importante. Après réévaluation, l'achat de 22 engins aurait en effet coûté entre 3,5 et 4,8 milliards de francs, forçant le département à bloquer tout achat pendant huit ans. Ayant pris conscience qu'il est impossible d'augmenter les crédits disponibles en raison de la situation financière de la Confédération, le ministre a donc, en accord avec le Département fédéral des finances, décidé de reporter cet achat et de se donner jusqu'à la fin de l'année 2011 pour définir les moyens de le financer.

Les réactions politiques à cette annonce ne se sont pas fait attendre : si l'Union démocratique du centre dédouane son ministre de toute faute et juge cette décision « regrettable mais compréhensible » en relevant qu'elle est « le résultat de décisions erronées et d'une politique d'achat fausse [..] durant les dix dernières années », le Parti socialiste, à l'inverse, se félicite de cette décision en rappelant qu'il s'est toujours opposé à cet achat et qu'il espère encore que cette décision devienne définitive. Les partis du centre-droit, pour leur part, regrettent cette décision et dénoncent un « manque de vision » du gouvernement.

Références et notes

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Sources