Suisse : les boni des dirigeants du Credit Suisse ont été approuvés

Publié le 1er mai 2010
Malgré une forte opposition et de nombreuses critiques, les actionnaires du Credit Suisse Group, réunis en assemblée générale vendredi à Zurich, ont accepté le versement de près de 150 millions de francs à la direction générale de la banque à titre de bonus pour l'année 2009 à une majorité de 66,23 % des voix représentées.

Le bâtiment principal du Credit Suisse à Zurich.

À la suite de cet accord, les 13 principaux dirigeants de l'entreprise vont se partager un total 149 millions de francs ; l'année dernière, la somme était de 107 millions pour 15 personnes. Le conseil d'administration voit, pour sa part, sa compensation doubler pour atteindre 22,3 millions. À lui seul, le CEO Brady Dougan a empoché 19,2 millions de salaire, sans compter un paquet d'actions représentant une valeur théorique de 71 millions à la suite d'un programme de rémunération à long terme lancé en 2004. Il a justifié ces montants en demandant de la considérer par rapport aux bonnes performances de la banque lors de l'exercice 2009.

Avant d'en arriver à la votation, pas moins de 22 orateurs sur les 2 394 actionnaires présents ont demandé à pouvoir s'exprimer sur le sujet. Le premier a été Dominique Biedermann, directeur de la fondation genevoise Ethos, qui a dénoncé les parts variables des salaires, bien trop importantes selon lui et qui poussent les dirigeants à prendre des risques excessifs. L'orateur suivant a été encore plus clair en s'adressant au directeur général et au président du conseil d'administration par ces mots : « Honte à vous Brady Dougan ! Honte à vous Hans-Ulrich Doerig ». Parmi les autres intervenants, le président des Jeunes socialistes était déguisé en Père Noël et un autre s'est livré à quelques calculs montrant que le salaire de M. Dougan est 225 fois plus élevé que celui d'un conseiller fédéral, qu'il correspond à celui de 2 225 vendeuses en Suisse ou à 500 000 dans le tiers monde.

Dans son discours, Brady Dougan a, de son côté, reconnu que « nous avons aussi commis des fautes », tout en affirmant vouloir positionner l'entreprise « comme un havre sûr en des temps troublés » pour répondre aux attentes des clients.

Sources