Suisse : près de 200 responsables libyens seraient interdits d'entrée dans le pays

Publié le 15 février 2010
Selon un journal libyen proche du pouvoir, 188 responsables politiques du pays seraient interdits d'entrée en Suisse à la suite de la crise diplomatique opposant les deux pays depuis plus de deux ans. Cette interdiction, qui touche entre autres le colonel Mouammar Kadhafi et sa famille, a été dénoncée par le gouvernement libyen qui, en rétorsion, a décidé de ne plus octroyer de visas aux citoyens de l'espace Schengen.

Le colonel Kadhafi.

L'article, publié sur le site Web du journal « Oea », très proche du fils du colonel Kadhafi, Seif Al-Islam, cite un « responsable libyen de haut niveau » et précise que cette liste concerne également des parlementaires, des membres du gouvernement ainsi que des dirigeants économiques et militaires. Le même responsable indique que, si cette décision devait être maintenue, le gouvernement libyen « y répondra par des mesures de dissuasion fondées sur le principe de réciprocité ». De fait, les ressortissants de l'espace Schengen ne devraient plus recevoir de visas d'entrée en Libye. Cette mesure fait suite à la politique européenne de soutien à la Suisse menée dès novembre 2009.

Le Département fédéral des affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire, refusant même de confirmer cette information. Une porte-parole du gouvernement s'est contentée de rappeler que la Suisse « continue sa politique restrictive en matière de visas envers la Libye ».

Cette nouvelle escalade fait suite à plusieurs années de tension entre les deux pays, provoquées par l'arrestation en juillet 2008, à Genève, d'Hannibal Kadafi, un autre fils du colonel, accusé de mauvais traitements envers ses domestiques. En représailles, les autorités libyennes ont arrêté deux ressortissants suisses accusés de « séjour illégal » et d'« exercice d'activités économiques illégales » ; les deux hommes sont réfugiés à l'ambassade suisse depuis plus d'un an.

Sources