Tennis et football : les instances gouvernantes de ces sports veulent protéger leurs athlètes contre les abus en ligne

Publié le 21 décembre 2023
Cette semaine, la WTA (l'association des joueuses de tennis), l'ITF (la fédération internationale de tennis) le All-England Club (organisateur de Wimbledon) et la fédération de tennis des États-Unis (organisatrice de l'US Open) ont annoncé le lancement d'un service de surveillance des réseaux sociaux des joueuses et joueurs de tennis dénommé Threat Matrix. Ce service qui sera opérationnel à partir du 1er janvier 2024 aura pour mission de surveiller automatiquement les réseaux sociaux des joueuses et joueurs qui participent aux tournois de ces quatre organisations, de leur fournir une évaluation de leur sécurité et de signaler les contenus d'abus et de violences aux plateformes (X, Instagram, YouTube et TikTok) ainsi qu'aux autorités légales dans les cas les plus graves. Ce service qui fonctionne à base de l'intelligence artificielle et disponible dans 35 langues pourra également assister les athlètes concernant les messages de menaces et de violences privés. Cette initiative vise principalement à protéger les joueuses et joueurs en ligne et agir concrètement contre les agresseurs qui se croient intouchables derrière leurs écrans. Les harcèlements et menaces contre les athlètes se sont amplifiés ces dernières années notamment avec l'explosion du phénomène des paris sportifs. Threat Matrix a été testé sur un échantillon de publications et commentaires envoyés à 454 joueuses et joueurs pendant des tournois de tennis en 2022. L'étude a montré qu'un quart des comptes étudiés ont été sujets à des abus.

Court No 1 Wimbledon
Court No 1 Wimbledon

De plus en plus d'athlètes parlent des conséquences, sur leur santé mentale, de propos violents et haineux tenus sur les médias sociaux à leurs égards poussant les organisations en charge des circuits sportifs à prendre des mesures d'accompagnement psychologique en général des athlètes comme la WTA qui a signé un partenariat avec la plateforme Modern Health en 2022.

Logo de la FIFA sans slogan
Logo de la FIFA sans slogan

Mais, des organisations estiment qu'il faut aller plus loin dans la lutte contre ce fléau en quantifiant les faits et en identifiant les potentiels auteurs en vue de mesures dissuasives et punitives dans les cas les plus graves. C'est ce tournant que prennent les organisations gouvernant le tennis comme l'a fait la FIFA qui a publié un rapport le 11 décembre dernier sur les activités de leur service de modération pendant la Coupe du monde féminine de football 2023 utilisé sur plus de 700 comptes de joueuses et entraîneurs.

Le Service de protection des médias sociaux (SMPS), développé par la même société qui est en charge de Threat Matrix, pour la FIFA et FIFPRO (le syndicat des joueurs de football) a été utilisé pour la première fois à la Coupe du monde masculine de football 2022 puis réutilisé au cours de sept tournois depuis lors. Pendant cette coupe du monde féminine, 1 joueuse sur 5 (152) a fait l’objet de publications discriminatoires, insultantes ou menaçantes; les commentaires à caractère homophobe, sexuel ou sexiste représentaient près de 50% des insultes constatées et il a été constaté que les chances pour une joueuse participant à cette compétition d’être visée par des insultes en ligne étaient supérieures de 29% à celles pour un joueur de la Coupe du monde masculine de 2022. Ce service a permis de nettoyer les fils d'actualités des athlètes et de réduire leur exposition aux contenus pouvant les affecter avec plus de 400 000 commentaires masqués.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme qui collabore avec la FIFA dans la campagne « No Discrimination » invite d'autres organismes sportifs à emboîter ce pas afin de lutter contre les abus en ligne.

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