Tony Blair annonce les résultats du sommet du G8 de Gleneagles

Publié le 8 juillet 2005
Le premier ministre britannique, Tony Blair a annoncé vendredi les résultats du sommet du G8 de Gleneagles (Écosse). Les chefs d'état des huit puissances économiques et ceux de l'Algérie, de l'Éthiopie, du Ghana, du Nigéria, du Sénégal, de l'Afrique du Sud et de la Tanzanie l'entouraient pour la photo officielle précédant le discours du premier ministre.

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31e sommet du G8.

Et celui-ci a rapidement annoncé le ton combatif face aux attentats de jeudi : « l'ombre du terrorisme a dominé notre réunion, mais elle ne l'éclipsera pas » (We speak today in the shadow of terrorism but it will not obscure what we came here to achieve), « nous offrons aujourd'hui ce contraste entre la politique et la terreur » a-t-il ajouté. Le président français Jacques Chirac a renchéri en affirmant que les terroristes n'avaient « pas réussi à nous empêcher de travailler » (Je ne sais pas si les terroristes avaient l'ambition de nous empêcher de travailler. Si tel était le cas, ils n'ont pas réussi).

Les « huit puissants » ont adopté une augmentation de l'aide aux pays en voie de développement après l'acceptation in extremis du Japon. Chaque année, 50 milliards de dollars (42 milliards d'euros) seront additionnés à l'aide internationale déjà existante. M. Blair a parlé d'un pas important pour « faire disparaître la pauvreté » (making poverty history). Néanmoins, seuls 16,5 milliards d'euros sont réellement nouveaux, le restant avait déjà été décidé lors de rencontres précédentes. L'aide sera en faite augmentée graduellement pour atteindre 0,56% du PNB en 2010, et 0,7% en 2015.

La moitié de cette aide (21 milliards d'euros) sera reversée aux pays africains qui pourraient, selon certains analystes, avoir des problèmes pour absorber de telles sommes, sans alimenter la corruption, déjà largement présente pour la distribution de l'aide. « Ce n'est pas la fin de la pauvreté en Afrique, mais c'est l'espoir qu'il pourra y être mis fin. Tout cela ne changera pas le monde demain, c'est un début, pas une fin » (It isn't the end of poverty in Africa, but it is the hope that it can be ended. It isn't all everyone wanted, but it is progress - real and achievable progress. It is the definitive expression of our collective will to act in the face of death and disease and conflict that is preventable) a conclu Tony Blair.

Une proposition britannique à plus court terme États-Unis, l'Allemagne et l'Italie ; elle consistait en un doublement immédiat de l'aide aux pays pauvres, financé par la diminution de l'aide future.

Le président nigérian de l'Union africaine a considéré la réunion comme un « grand succès » et s'est réjoui des « signes encourageants que le G8 et le premier ministre Tony Blair vont s'attaquer de façon réaliste et efficace aux problèmes du continent ».

D'autres mesures pour réduire la pauvreté dans le monde incluent la libéralisation des échanges, programmée pour 2006 et l'engagement (sans calendrier) de supprimer les subventions agricoles. L'annulation de la dette de 18 pays très pauvres a par ailleurs été confirmée. Malgré l'absence d'engagements réels et contraignants sur ce terrain, M. Blair s'est dit « confiant »

Les associations qui avaient longuement manifesté en vue du sommet de Gleneagles approuvent ces mesures, mais regrettent qu'elles n'aillent pas assez loin. Ainsi, Kumi Naidoo, porte-parole d'Action Mondiale contre la Pauvreté s'est dit déçu des résultats : « les gens ont crié et le G8 a chuchoté » (The people have roared but the G8 has whispered) [source].

Le communiqué final prévoit également une action sur le réchauffement climatique : les dirigeants se sont mis d'accord pour « agir maintenant afin de commencer à ralentir et, pour autant que la science le justifie, à freiner et à inverser l'augmentation des gaz à effet de serre ». « Nous savons que l'augmentation des besoins et de la consommation d'énergies fossiles, ainsi que celle d'autres activités humaines, contribuent en grande partie à l'accroissement des gaz à effet de serre liés au réchauffement de la surface de la Terre » peut-on également lire dans le texte final.

Les États-Unis, qui avaient rejeté le Protocole de Kyoto ont dû accepter de « prendre des mesures novatrices » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre : « changer notre manière de consommer l'énergie ; agir pour un avenir plus propre ; promouvoir la recherche et le développement ; financer la transition vers une énergie plus propre ; gérer les effets du changement climatique ; lutter contre l'exploitation forestière illégale » sont les six points d'attaque pour réduire le réchauffement de la planète.

Néanmoins, aucune mesure concrète n'a été adoptée et le financement proposée par Tony Blair ne figure pas dans le document final. La Grande-Bretagne devrait entamer prochainement des discussions avec la Chine et l'Inde, puissances émergentes qui pourraient rapidement poser des problèmes de pollution.

En outre, 3 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros) ont été accordés à l'Autorité palestinienne pour lui donner les moyens de diminuer le terrorisme.

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Sources