Toyota contraint de s'expliquer devant le Congrès américain

Publié le 25 février 2010
Toyota, le constructeur automobile originaire du Japon, a été contraint de s'expliquer cette semaine au Congrès américain sur les problèmes connus par certains de ses modèles ces dernières années. Toyota a en effet dû rappeler plus de 8 millions de véhicules pour des problèmes de pédales d'accélérateur, de tapis de sol ou de freinage sur différents modèles. Les critiques ont immédiatement fusé mardi, lors d'auditions de la sous-commission d'enquête du Commerce et de l'Énergie de la Chambre des représentants.

Pays dans lesquels Toyota est implantée
Une Toyota, modèle Lexus

« Toyota a pratiquement ignoré les suppliques des consommateurs leur demandant d'étudier des cas d'accélération soudaine, involontaire. Ses dirigeants se sont vantés lors d'une réunion d'avoir économisé à Toyota 100 millions de dollars en négociant un rappel limité » de véhicules, s'est indigné le démocrate Bart Stupak, chef de la sous-commission.

Les parlementaires ont accusé Toyota d'avoir su depuis des années que certains véhicules avaient des problèmes. Ils avaient invité une propriétaire d'une Lexus à témoigner. Rhonda Smith a expliqué avoir frôlé la mort, puis tenté avec son époux, d'alerter Toyota, en vain.

« J'ai compris que ma voiture allait atteindre la vitesse maximale et que j'allais devoir la heurter contre la prochaine rambarde de sécurité pour éviter de tuer quelqu'un. Et j'ai prié Dieu pour qu'il m'aide », a déclaré Mme Smith, évoquant ce qu'elle croyait être ses derniers instants et expliquant qu'elle avait même composé le numéro de téléphone de son mari pour entendre sa voix une dernière fois. Brusquement, a-t-elle ajouté, le véhicule avait ralenti. Par la suite, les époux ont déposé une plainte auprès de Toyota, qui les a accusés de mensonge.

Le patron de la branche américaine de Toyota, James Lentz, a présenté des excuses à la sous-commission concernant la réponse initiale de la société, mais il a ajouté qu'elle avait fait de son mieux pour résoudre le problème, se concentrant sur les tapis de sol et une pédale d'accélérateur récalcitrante. Il a également assuré que Toyota s'est engagé à mieux construire ses véhicules, en mettant en place des contrôles de qualités encore plus stricts, accompagnés de meilleurs modes de communication. Toutefois, ces arguments ne convainquent pas tout le monde. David Gilbert, professeur d'ingénierie automobile à l'université de Southern Illinois, affirme qu'il lui a fallu moins de quatre heures pour mettre en cause la fiabilité des systèmes électroniques des véhicules Toyota. Tous les députés ne lui ont cependant pas pas donné raison.

La question devait revenir sur le tapis mercredi prochain, les audiences se poursuivant devant une autre commission de la Chambre avec le témoignage du patron de Toyota, Akio Toyoda, appelé à s'expliquer à son tour sur le rappel massif de véhicules.

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