Ukraine : la spirale de l'horreur

Le centre de Kiev, déjà à feu et à sang depuis plusieurs jours, voit s'amplifier l'horreur.

Les affrontements à Kiev,
le 19 février.

Le siège d'un des syndicats ukrainien en feu,
le 19 février.

Publié le 20 février 2014
Alors que les affrontements lors de l'assaut des forces de police ukrainiennes avaient fait 26 morts, le bilan de la journée de jeudi — qui ne cesse de s'accroître — s'annonce terrible avec d'ors et déjà une estimation à plus de 100 morts ainsi que 500 blessés, selon le journal Le Monde et la chaîne CNN.

La trêve proposée hier dans la soirée par le pouvoir n'a finalement jamais été mise en œuvre. Dans la matinée de jeudi la place de l'Indépendance, place forte des manifestants, a été le théâtre d'affrontements d'une extrême violence. Les manifestants ont repris une partie de la place qu'ils avaient perdue dans l'assaut des forces de l'ordre de la veille et ont forcé les policiers à reculer de plusieurs centaines de mètres.

Dmitri Iaroch, leader du mouvement d'extrême-droite Pravyï Sektor, a assuré qu'il n'y aurait aucune pause dans la contestation.

Ioulia Timochenko, l'ancienne Première ministre, a également demandé aux manifestants de ne pas céder et estime que « les négociations avec la dictature » sont « vaines ».

Jeudi dans l'après-midi, la situation semblait stabilisée avec la fin des affrontements. Toutefois la tension est encore à son comble autour de la place de l'Indépendance. Une session extraordinaire du parlement ukrainien est en cours. Les manifestants se préparent de leur côté à une nouvelle offensive des forces de sécurité ukrainiennes.

Des policiers enlevés modifier

Selon le pouvoir ukrainien, plus de 67 policiers ont été enlevés depuis le début de la journée par les manifestants. À ces 67 policiers s'ajoutent au moins neuf fonctionnaires du ministère de l'Intérieur ukrainien.

Des contreparties russes dénoncées modifier

Dimitri Medvedev, le Premier ministre russe, annonce que la Russie ne collabora qu'avec un pouvoir ukrainien fort sur lequel « on ne s'essuie pas les pieds comme sur une serpillière ». De ces conditions dépend le versement d'une nouvelle tranche d'aide du plan de soutien économique de la Russie à l'Ukraine.

Des ministres européens sur place modifier

Les ministres des Affaires étrangères polonais, français et allemand sont actuellement à Kiev. Après un entretien de près de cinq heures avec le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, ils doivent à présent rencontrer les principaux leaders de l'opposition, Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et Oleg Tiagnibok. Les ministres indiquent qu'ils resteront sur place ce soir, et ils ne seront donc pas présents à Bruxelles où une réunion des vingt-huit ministre des affaires étrangères européens doit se tenir pour déterminer d'éventuelles sanctions à l'égard du pouvoir ukrainien.

D'après Ulysse Gosset, envoyé spécial de BFMTV à Kiev, une feuille de route pour une sortie de crise serait discutée.


Gel des visas et des avoirs modifier

Face aux violences, les ministres des Affaires européennes ont voté pour la mise en place de sanctions contre ceux qui ont du sang sur les mains" : l'Union européenne a décidé d'appliquer une privation de visas et un gel des avoirs des dirigeants ukrainiens responsables des violences commises au cours des deux derniers jours à Kiev. Le ministre des Affaires étrangères russe Sergeï Lavrov dénonce les sanctions de l'UE comme une « tentative d'intimidation »[1].

Notes

Voir aussi modifier

Sources modifier


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