Venezuela : Hugo Chávez veut quitter le FMI et la banque mondiale

Publié le 1er mai 2007
Le président du Venezuela Hugo Chávez a en effet, dans une déclaration télévisée émise aujourd'hui, déclaré que son pays va très prochainement quitter le Fonds monétaire international et la banque mondiale qualifiés de « mécanismes de l'impérialisme destinés à exploiter les pays pauvres ». Très prochainement puisque la sortie a été annoncée pour la semaine prochaine.

Pour argumenter cette sortie, M. Chávez affirme avoir lu dans la presse que les deux organismes sont proches de la crise et que le FMI ne pouvait même plus payer les salaires de ses employés. De plus, le président ne voit pas pour quelle raison il devrait rester sous la tutelle des deux organisations puisque la dette que le pays avait contractée est remboursée depuis quelques semaines par anticipation, il réclame même de l'argent aux organismes puisque le règlement précoce de la dette ferait économiser 8 millions de dollars US en intérêt.
Il rappelle aussi que les précédents ministres de l'économie répondaient à ces intérêts étrangers, qu'ils parlaient très couramment anglais puisqu'ils habitaient quasiment à Washington DC, il note en substance que son ministre de l'économie parle plus espagnol qu'anglais. Il accuse donc les organismes de l'ancienne politique économique austère et brutale menée par les anciens gouvernements.

Pour remplacer cette banque mondiale, M. Chávez propose une « Banque du Sud » financée par les bénéfices du pétrole pour donner plus d'autonomie aux pays d'Amérique latine vis à vis des institutions internationales. Il a déjà reçu le soutien de l'Argentine, la Bolivie, l'Équateur et même depuis peu du Brésil. Le sentiment anti-FMI est en effet très important en Amérique latine puisque l'organisme prête de l'argent pour les politiques économiques austères, par conséquent très peu d'argent était consacré pour les soins ou pour l'éducation. Le président équatorien Rafael Correa a par exemple récemment expulsé le représentant de la banque mondiale dans son pays.

De plus, M. Chávez a déclaré que la nationalisation de la manne pétrolière de l'Orénoque continue et s'intensifie avec la montée du groupe public vénézuélien PDVSA à 60% du capital des quatre entreprises qui exploitent ce pétrole. Pour cela, l'armée et le peuple ont occupé le site de José (à 250 km à l'est de la capitale Caracas). Occupation somme toute symbolique puisque les quatre groupes exploitant cette région ont déjà signé un accord de principe la semaine dernière.

Enfin, le président menace de quitter l'Organisation des États américains si celui-ci défend la chaîne de télévision privée Radio Caracas Television dont la licence de diffuser ne sera pas renouvelée puisqu'il l'accuse d'avoir participé au coup d'état de 2002 qui l'a délogé du pouvoir pendant deux jours. Cette chaîne de télévision qui a gardé sa ligne éditoriale critique serait alors le premier média à être sanctionné de manière officielle par le gouvernement Chávez, que ses adversaires accusent, depuis son arrivée au pouvoir, de maintenir une pression permanente sur la presse et les entreprises.

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