Violences au Kirghizstan : l'état d'urgence décrété à Djalal-Abad

Publié le 12 juin 2010
Djalal-Abad est, après Och, la deuxième grande ville dans le sud du Kirghizstan où les autorités ont instauré l'état d'urgence pour réprimer les troubles interethniques, a annoncé le chef adjoint du gouvernement intérimaire Azimbek Beknazarov dans une intervention diffusée en direct par la télévision kirghize.

Drapeau du Kirghizstan
Carte du Kirghizstan

« Nous introduisons l'état d'urgence à Djalal-Abad et dans le district de Souzak. Le gouvernement intérimaire constate avec regret que le foyer de déstabilisation ne cesse de se propager », a-t-il déclaré.

Le sud du Kirghizstan est en proie aux affrontements interethniques qui se poursuivent depuis jeudi soir, réunissant des milliers de jeunes Kirghiz et Ouzbeks qui incendient des voitures, pillent des magasins et font irruption dans des logements. Selon les informations mises à jour, les troubles ont déjà fait 64 morts et près de 900 blessés. Le nombre de victimes peut augmenter davantage, car les médecins, craignant pour leur vie, ne répondent pas aux appels émanant de la zone des affrontements.

La région, qui compte des centaines de milliers d'habitants, est menacée par une catastrophe humanitaire. À Och, tous les marchés et les magasins sont dévastés, et les autorités locales ont l'intention d'utiliser les réserves stratégiques pour approvisionner la population en denrées alimentaires.

Le Kirghizstan a ouvert la frontière avec l'Ouzbékistan afin de laisser les réfugiés quitter la région des affrontements interethniques. On procède également à l'évacuation des écoliers et des étudiants.

Le gouvernement intérimaire a demandé à Moscou d'envoyer un contingent armé pour rétablir le calme dans le sud du pays. Cependant, une source haut placée au sein du commandement militaire de Russie a fait savoir que les troupes chargées de protéger le personnel de la base militaire russe de Kant ne participeraient pas aux opérations de rétablissement de la paix dans les régions bouleversées par les troubles.

Sources