France : les amis du patron ne payent pas à la SNCF

Publié le 26 mars 2011
L'histoire que révèle le quotidien La Provence vendredi se déroule le 11 mars dernier à bord du train Marseille-Paris. Les agents contrôlent deux hommes en première classe et découvrent que leurs cartes Grands Voyageurs n'ont pas été créditées. « Nos gars ont alors suivi la procédure classique », raconte le délégué CGT Bernard Cintosesi. « Toute personne doit avoir un ticket valide. Sinon, nous dressons une contravention. »

TGV sur la LGV Méditerranée.

C'est alors que l'un des passagers s'identifie : il s'agit de Pierre Coppey, PDG de Vinci Autoroutes, un « très bon copain » du président de la SNCF[1], Guillaume Pepy. Il envoie immédiatement un courriel à la direction à Paris via son smartphone. Quelques minutes plus tard, les contrôleurs sont joints à leur tour par la direction régionale qui leur demande de « de cesser d'importuner les contrevenants », sur ordre « de la présidence ».

« Ce deux poids deux mesures est inacceptable ! », s'indigne Bernard Cintosesi. « À l'heure où on exige de tous des sacrifices, la direction rétablit les privilèges. » La société Vinci se retranche derrière une « erreur informatique de la SNCF » dont l'entreprise publique n'a jamais entendu parler. En effet, celle-ci sert une toute autre explication : « Ils avaient confié à leur agence de voyages le soin de faire les réservations. Mais elle n'a pas effectué la démarche. Les clients étaient donc de bonne foi en pensant avoir payé… ». Mais dans ce cas là, pourquoi ne seraient-ils pas sanctionnés, comme l'aurait été tout passager dans la même situation ? « Il s'agit de gros clients », explique la société. « Parfois, les contrôleurs doivent apprécier les situations. »

Selon des informations de la radio Europe 1, un homme politique de la région aurait également profité de ce genre de privilèges. Les contrôleurs ont décidé de porter l'affaire sur la place publique.

Notes

Sources



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