Irlande : les chevaux victimes de la crise

Publié le 2 janvier 2011
L'Irlande est le pays européen qui compte le plus grand nombre de chevaux par habitant, ces derniers sont réputés dans le monde entier pour leur amour des chevaux et de l'équitation, et la qualité de leur élevage de course, au point que l'animal fait partie intégrante de la culture du pays et du kit du bonheur parfait des familles, au même titre que les vacances au soleil ou la dernière voiture. Pendant la croissance de 1995-2007, nombre de publicités montraient le cheval familial broutant dans de verts pâturages et de très nombreux Irlandais ont acheté des chevaux à crédit afin de se donner un signe extérieur de richesse supplémentaire. Un animal non-destiné aux courses se négociait de 4 000 à 9 000 €. Les Irlandais ont même vu cet animal au centre de leurs émissions de TV-réalité.

Cheval pie broutant au bord d'une route en Irlande.

Mais la crise est passée par là, d'après lemonde.fr, le prix des bêtes est désormais de 50 €, et nombre de familles irlandaises n'ont plus les moyens de s'en occuper ni de payer la location des box dont le prix peut atteindre 40 $. Si certains les revendent aux abattoirs, récupérant ainsi le prix de la viande, depuis 2007, la plupart abandonnent simplement leur cheval dans la nature : on estime à environ 20 000 le nombre de chevaux concernés par ces abandons, d'autres parlant d'un tiers du cheptel du pays en train de vagabonder. Ted Walsh, père du fameux jockey Ruby Walsh, estime que ce chiffre est largement sous-évalué et que le nombre de chevaux abandonnés pourrait atteindre les 100 000 têtes. Les associations de défense des animaux sont submergées et la plupart des bêtes, affamées ou blessées, ne passeront pas l'hiver.

La vision de ces chevaux abandonnés jusqu'en banlieue de Dublin ou au bord des routes est devenue préoccupante pour le gouvernement irlandais, qui s'est réuni en décembre 2010 pour tenter de trouver une solution : abattage pur et simple des chevaux abandonnés ou développement du marché de la viande chevaline à destination des pays hippophages. Les chevaux qui ne disposent pas de papiers en règle sont en principe impropres à la consommation, ce qui limite fortement les solutions...

Sources