Japon : l'opposition menée par Yukio Hatoyama remporte les élections législatives

Publié le 31 août 2009
L'opposition Parti démocrate (PD) a remporté les élections générales tenues aujourd'hui au Japon. Yukio Hatoyama sera le prochain Premier ministre, ouvrant une nouvelle ère politique dans un pays dominé depuis un demi-siècle par un seul parti. Le PD a obtenu la majorité absolue à la Chambre des représentants. Le Parti libéral démocrate (PLD), Taro Aso, a annoncé sa démission comme chef de cette formation pour sa « responsabilité de la défaite. »

Yukio Hatoyama

« C'est la victoire du peuple », a donc déclaré Yukio Hatoyama, 62 ans. Les différents médiats nippons lui attribuent environ 300 sièges, contre seulement 100 à la majorité sortante. Le message de la nécessité de « changement historique », annoncé comme un leitmotiv pendant la campagne par Hatoyama, a convaincu les Japonais, qui depuis 1955 ont vu seulement une force le PLD au pouvoir sauf entre entre 1993 et 1994. C'est aussi la première fois, depuis plus d'un demi-siècle, qu'une force politique, autre que le PLD, contrôle des deux chambres de la Diète depuis juillet 2007 où le PD a déjà gagné au Sénat. Ceci annonçait, par anticipation, l'alternance politique d'aujourd'hui.

Le parti a réussi à éliminer plus de cinq décennies de règne sans partage du PLD. L'opposition s'est proclamé réformiste et populiste, appelant à mettre l'accent sur « le peuple », afin de réduire la bureaucratie importante du Japon, de geler les impôts, d'accorder des aides directes travailleurs. Enfin, l'opposition entend avoir une relation d'égal à égal avec les États-Unis.

La cristalisation du mécontement

Le mécontentement des électeurs s'est cristalisé face au PLD conservateur, qui, lors de la dernière législature, a vu défiler quatre premiers ministres (un par an). L'effet de la crise qui a plongé le Japon dans la récession depuis un an, a été signe déclencheur de sa défaite écrasante. Hatoyama, qui sera élu Premier ministre par la Diète en mi-Septembre, parle aujourd'hui de « la colère du peuple japonais » contre le gouvernement et a jugé le résultat des élections comme le « fruit du désir des gens de changer la politique » dans ce pays.

Le taux de participation a touché 70 pour cent, selon l'agence locale Kyodo, contre de 67,5 pour cent des voix il y a quatre ans. Le futur chef de gouvernement du Japon est un homme politique de quatrième génération, petit-fils d'un ancien Premier ministre et frère d'un dirigeant du PLD, parti dans lequel il a évolué au début de sa carrière.

Hatoyama ajoute que, malgré sa victoire grâce à ce séisme politique, va gouverner en coalition avec le Parti social-démocrate (PSD), l'extrême gauche, et le Parti populaire Nouvel (APM), dissident du PLD.

Le Parti libéral démocrate est le grand perdant de l'élection et bon nombre de leurs poids lourds, dont des ministres et des anciens ministres, ont perdu leur siège, selon les projections de la presse nippone.

Une participation très forte

Un peu plus de 104 millions de Japonais ont été appelés aux urnes lors de la journée de dimanche pour une élection historique. L'après-midi a pourtant vu descendre la participation, probablement en raison d'un typhon qui a déferler, pendant plusieurs heures, dans une vaste région autour de Tokyo. L'affluence vers les bureaux de vote était de 69,5%, selon l'agence Kyodo, avec une participation attendue à un niveau record.


Cet article reprend la totalité ou des extraits de la dépêche du site d'information 20 Minutos.es, publiée sous la licence Creative Commons Deeds , intitulée
«  Los sondeos dan la victoria a la oposición en Japón y el presidente acepta la derrota » datée du 31 août 2009.

Sources


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