Le Dalaï-lama reçu jeudi à la Maison Blanche

Publié le 20 février 2010
Le président américain Barack Obama a reçu, jeudi, à la Maison Blanche, le Dalaï-lama pour un entretien privé, malgré les vives protestations de Pékin face à cette rencontre. M. Obama est passé outre aux critiques de la Chine, qui considère le leader spirituel des Tibétains comme un séparatiste, et a exprimé son « fort soutien à la cause des droits de l'homme et à l'identité culturelle et religieuse unique du Tibet ».

Barack Obama
Tenzin Gyatzo, 14e dalaï-lama

Toutefois, l'entretien s'est déroulé, non pas dans le bureau ovale de la Maison Blanche, mais dans un salon privé, loin des caméras, et seule une photographie officielle de la rencontre devait être publiée.

Dans un communiqué, la Maison Blanche a déclaré que M. Obama a félicité le Prix Nobel de la Paix 1989 [ndlr : le Dalaï-lama] pour son engagement en faveur de la non-violence et sa poursuite d'un dialogue avec Pékin. Les deux hommes seraient tombés d'accord sur l'importance de rapports « positifs et coopératifs » entre les États-Unis et la Chine.

Au terme de la rencontre, le Dalaï-lama a déclaré à la presse qu'il avait évoqué la promotion de l'harmonie religieuse et des valeurs humaines, ainsi que l'intégration croissante des femmes aux postes de leadership. Le leader spirituel tibétain est arrivé mercredi à Washington pour un séjour d'une semaine aux États-Unis. Il va également rencontrer des représentants de la communauté tibétaine.

La Chine s'était dite « fermement opposée » à cette visite, et avait même exigé du gouvernement américain, la semaine dernière, qu'il « retire immédiatement » son invitation. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait averti que la rencontre pourrait accroître les tensions entre Washington et Pékin. Hier, le 19 février, l'ambassadeur américain à Pékin a été convoqué par les autorités, qui lui ont fait part de leur préoccupation et le quotidien pékinois China Daily titrait sur son site Internet : « La Chine presse les États-Unis d'adopter des mesures concrètes pour réparer les liens entre les deux pays », reprenant les propos de Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Les relations entre les deux capitales étaient déjà éprouvées par un certain nombre de désaccords : le projet de vente par Washington d'armes à Taïwan ; le refus de Pékin de réévaluer la monnaie chinoise — ce qui a amené les États-Unis à accuser Pékin de dumping monétaire — et la censure du Web par les autorités chinoises.

Le Dalaï-lama s'était déjà rendu aux États-Unis l'année dernière, mais M. Obama avait choisi de ne pas le rencontrer avant ses entretiens à Pékin avec son homologue chinois Hu Jintao.

Sources