Suisse : le commandant de la police jurassienne est accusé d'abus de pouvoir

Publié le 2 septembre 2010
Dans un communiqué publié en début de semaine, le gouvernement du canton du Jura a annoncé la suspension du commandant de la police jurassienne Henri-Joseph Theubet, à la suite de l'ouverture contre lui d'une instruction pour abus d'autorité par le Ministère public. Cette instruction fait suite à de violentes accusations proférées par un ancien procureur et provoque des remous dans la classe politique jurassienne, en particulier dans les rangs du Parti démocrate-chrétien (PDC) dont sont issus les principaux protagonistes de l'affaire.

L'affaire a fait grand buit dans le canton du Jura.

Henri-Joseph Theubet, en arrêt maladie depuis vendredi pour une période indéterminée, a été suspendu de ses fonctions « pour assurer le bon fonctionnement des institutions et pour permettre à la police de faire son travail dans les meilleures conditions » selon la déclaration du ministre Charles Juillard en charge de la police. Ce dernier désire ainsi donner un signal clair à la population et éviter que la situation ne rendre le travail des policiers plus difficile.

Cette décision a été prise à la suite de l'ouverture lundi d'une instruction par la procureure générale du Jura, Geneviève Bugnon pour abus d'autorité et mobbing à l'encontre de Henri-Joseph Theubet. C'est l'ancien procureur maintenant à la retraite Arthur Hublard qui a déclenché l'affaire en publiant une lettre dénonçant « le profond malaise qui mine le corps de la police cantonale » dont il se fait le porte-parole, principalement contre son au commandant, qu'il accuse de mobbing et de maltraitance envers ses agents.

Devant les interrogations liées à cette prise de position unilatérale, plusieurs théories sont avancées sur de possibles retour de bâton au sein de la justice et de la police cantonales, voir même au sein du PDC local : l'accusé, l'accusateur, de même que le ministre de tutelle sont en effet tous membre de ce parti. Il n'en fallait pas plus pour que des rumeurs de règlement de compte entre notables du parti se répandant, et ceci à quelques mois seulement des élections cantonales.

Sources