États-Unis : les plantations d'OGM deviennent intouchables

Publié le 5 avril 2013
Un très discret amendement introduit dans la loi budgétaire pour l'agriculture aux États-Unis empêche désormais à la justice américaine de s'opposer aux plantations d'OGM, même si le propriétaire n'a pas reçu d'homologation. Le texte indique que « dans le cas où une décision [d'autorisation de culture] est ou a été invalidée ou annulée, le ministère de l'agriculture doit (...), sur simple demande d'un cultivateur, d'un exploitant agricole ou d'un producteur, accorder immédiatement une autorisation ou une dérogation temporaire », officiellement dans le but de « s'assurer que les cultivateurs ou d'autres acteurs sont en mesure de déplacer, planter, cultiver, introduire dans le commerce » les semences concernées. Le président Barack Obama a approuvé cette loi, au risque sinon de provoquer un blocage du fonctionnement du gouvernement, un acte qui révolte les milieux démocrate et écologiste, ainsi que le Tea Party.

Affublé du nom de « Monsanto Protection Act », l'auteur de cet amendement est soupçonné d'être le sénateur républicain du Missouri Roy Blunt, considéré par certains médias comme étant « l'homme de Monsanto à Washington ». Bien que cet amendement soit théoriquement temporaire (l'application de la loi dans laquelle il s'inscrit devant prendre fin en septembre prochain), les associations de la protection de l'environnement craignent que cet acte ne crée un précédent. Une pétition contre cet amendement nommée « Food Democracy Now » a déjà recueillie plus de 250 000 signatures. Cette affaire intervient en parallèle où les États-Unis font pression sur l'Union européenne pour qu'elle simplifie sa réglementation vis-à-vis des importation OGM qu'ils jugent « inapplicable » et « lourde ».

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