France : découverte de tablettes datant de 14 000 ans dans le Finistère

Publié le 21 mars 2017
45 fragments de schiste gravés il y a 14 000 ans ont été mis au jour en Bretagne, près de Plougastel-Daoulas, dans le Finistère, sur le site du rocher de l’Impératrice, abri sous roche au pied d’une falaise, dans des bois, par des archéologues. Ces fragments peuvent potentiellement apporter un témoignage inédit concernant la vie des chasseurs-cueilleurs de la période « azilienne », une période de la préhistoire à la fin du Paléolithique, avant que les chasseurs-cueilleurs ne cèdent la place aux éleveurs agriculteurs du Néolithique, quelques millénaires avant la fin de l'ère glaciaire, alors que le niveau de la mer était 90 m plus bas qu'actuellement et que le site se trouvait encore à 50 km des côtes. C'est d'ailleurs l'un des plus vieux témoignages graphiques qui aient été découverts dans la région.

Les 2 pièces principales de ce « corpus graphique exceptionnel » en particulier, jettent un nouvel éclairage sur cette période et les chercheurs ont concentré leur premier article dessus. L'une représente un cheval entier tandis que l'autre représente deux têtes d'aurochs, dont l'une entourée de rayons.

Selon les auteurs de l'article, « aucun équivalent d’« animal brillant » n’a pu être trouvé dans l’iconographie du paléolithique européen ». Le responsable de la fouille, Nicolas Naudinot, explique que « les rayons ont été gravés après la tête de l’animal, et celui qui a effectué le dessin est repassé sur les cornes pour que l’auroch apparaisse bien au premier plan », le dessin ayant ensuite été rehaussé par un pigment charbonneux. D'autres fragments similaires encore incomplets ont aussi été découverts.

Cette découverte remet en question ce que l'on savait jusqu'alors sur la transition culturelle de l'azilien dont on pensait jusqu'à présent qu'elle constituait une rupture nette avec les périodes précédentes du magdalénien, il y a 15 000 ans, et de l'aurignacien, il y a 35 000 ans (représentée par la célèbre Grotte Chauvet), caractérisées par des dessins naturalistes extrêmement précis, tandis que l'azilien est caractérisé par un style non figuratif. Les présentes découvertes prouveraient cependant au contraire une plus grande continuité avec les époques précédentes, les rayons pouvant toutefois s'apparenter à un début de transition vers cet art plus schématique.

« Ce site est une sorte de chaînon manquant, il montre qu’il y a des a-synchronies entre le symbolique et le technique », selon Nicolas Naudinot. Les fouilles vont reprendre à l'été et Nicolas Naudinot espère faire d'autres découvertes.


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