France : suite de l'affaire des costumes de Fillon

Publié le 19 mars 2017
L’avocat Robert Bourgi a bien réglé les deux costumes Arnys de François Fillon, le candidat LR à la présidentielle française.

Bourgi confirme la rumeur

Robert Bourgi, pilier des réseaux de la « Françafrique » et ami de longue date de François Fillon, a reconnu auprès de l’Agence France-Presse avoir acheté pour 13 000 euros de vêtements à Fillon, confirmant les révélations du « Monde ». Pour lui, il s'agit d'« un simple cadeau amical », sans « conflit d’intérêt ni trafic d’influence ».

Une rumeur persistante en ce sens circulait déjà depuis le début de cette semaine. Bourgi avait pourtant démenti jusque-là.

Des preuves trouvées

Les enquêteurs ont maintenant en leur possession des documents attestant les faits. Bourgi a passé cette commande quelques jours après la victoire de Fillon à la primaire de la droite, plus exactement le 7 décembre 2016. Il l'a ensuite réglée le 20 février.

Les policiers sont venus deux fois à la boutique Arnys, à Paris, y trouvant le 12 mars quelques éléments relatifs aux révélations du JDD, en particulier un patron aux mesures de Fillon.

Un possible autre montant réglé en liquide

Près de 35 500 euros de vêtements auraient aussi été « réglés en liquide », toujours à Arnys, depuis 2012, concernant deux vestes forestières, un blazer, deux pantalons et deux pulls en cachemire, sans que l'on sache si c'est là aussi ou non Bourgi qui a payé. L’entourage de Fillon dément cependant cette dernière accusation.

« Un ami m’a offert des costumes en février. Et alors ? », avait confié Fillon aux Échos, tout en martelant que ces cadeaux n’avaient « rien à voir » avec la politique.

Le cadre de l'enquête élargi

Les enquêteurs essayent maintenant de savoir si ces cadeaux ont été faits à titre exclusivement privé ou en lien avec son mandat du député de Paris. Les élus de l’Assemblée nationale doivent en effet déclarer au déontologue « tout don ou avantage d’une valeur supérieure à 150 euros dont ils ont bénéficié », « en lien avec leur mandat ». Cela ne comprend donc pas les cadeaux offerts par des proches.

Marianne a révélé jeudi que le parquet national financier a élargi l’enquête sur les emplois présumés fictifs de l’épouse et des enfants de François Fillon à des soupçons de trafic d’influence.

Le candidat LR est mis en examen depuis mardi pour détournement de fonds publics, complicité et recel de détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de biens sociaux et manquement aux obligations de déclaration à la HATVP.

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