Gilets jaunes : dimanche 27 janvier 2019

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Publié le 27 janvier 2019
Cette journée des « gilets jaunes » du dimanche 27 janvier 2019 est la 72e journée qui fait suite à la journée du 26 janvier, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs cabanons des Gilets jaunes ont été incendiés, notamment celui du giratoire de Saint-Félix (Mc Do) à Rodez et celui au rond-point de Réalpanier à Avignon.

À Orléans, après la liste Gilets jaunes d'Ingrid Levavasseur et celle de Lalanne, Jacline Mouraud a pris la parole dans une conférence de presse pour présenter son propre parti politique, « Les Émergents », qui se présentera aux municipales de 2020 et pas aux élections européennes de mai 2019. Son programme reprend les principales revendications des Gilets jaunes, comme :

  • baisser la TVA sur les produits de première nécessité;
  • baisser le train de vie des élus;
  • développer des maisons de charité;
  • meilleure répartition entre salariés et actionnaires des entreprises du CAC 40;
  • une tranche supplémentaire sur l'impôt sur le revenu.

Un peu partout en France, des Gilets jaunes ont réalisé une chaîne humaine, notamment entre :

  • Pontoise et Eragny;
  • Versailles et Cergy-Pontoise;
  • à Loudéac (Côtes-d’Armor) qui fait partie du tronçon Rostrenen (initialement Châteaulin) dans le Finistère à Versailles;
  • à Servon-sur-Vilaine, près de Rennes, des Gilets jaunes venus de Loire-Atlantique ont formé un maillon de la chaîne qui va de Rostrenen à Versailles;
  • Melun et Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne);
  • dans le Loiret : Saran, Cercottes, Beaugency et Meung-sur-Loire;
  • à Angoulême, un gilet jaune qui filmait la chaîne humaine avec un drone a été mis en garde à vue pour non autorisation et son drone a été confisqué;
  • dans les Landes : de Tarnos à Ychou via Bénesse, Castets, Saint-Vincent-de-Tyrosse et Escource;
  • Nîmes et Montpellier via les Caustières;
  • Nîmes et Aimargues;
  • à Perpignan, la chaîne humaine est passé devant la prison demandant la libération des prisonniers Gilets jaunes;
  • Strasbourg;
  • Angoulême;
  • Saint-Gaudens;
  • à la sortie Valence Nord de l'A7;
  • Montceau-les-Mines;
  • Port-de-Piles.

À Honfleur, les CRS ont empêché les Gilets jaunes de bloquer le Pont de Normandie alors ils se sont rabattus sur le rond-point de la Morelle.

À Narbonne, vers 9 heures, sous la surveillance d'une patrouille de police une dizaine de "Gaulois réfractaires" ont pendu plusieurs mannequins pour illustrer le désespoir de certaines professions, notamment un agriculteur, un policier-gendarme, un professionnel de santé, un Gilet jaune, avec des affiches dénonçant leurs conditions de travail déplorable, les taxes et les charges qu'ils subissent.

À midi, une centaine de Gilets jaunes, venus initialement faire une chaîne humaine sur la place Bellecour à Lyon, se sont joints à la commémoration de la libération des victimes de la Shoah à Auschwitz : ils ont observé un temps de silence.

À Ancenis 150 à 200 personnes dont une quarantaine de Gilets jaunes ont marché en ville pour le climat : « la justice climatique, on ne la fera pas sans la justice sociale » a affirmé Véronique Guyard de l’ANV Cop 21.

À Avignon, la quatrième marche pour le climat a réuni, entre 1 500 et 2 000 personnes.

À Challans, les Gilets jaunes ont marché pour les sans-abri.

À Châteaubriant, seulement une cinquantaine de Gilets jaunes ont défilé dans les rues du centre-ville de Châteaubriant car certains sont allés près de Rennes pour la chaîne humaine.

À Falaise, une cinquantaine de Gilets jaunes a défilé dans les rues de Falaise.

À Fressenneville, les « Gilets jaunes des 3F » viennent tout juste de commencer la construction de leur nouvelle cabane.

À Issoire, les Gilets jaunes ont fait signer des pétitions à la foire de la Sainte-Paule.

À Montchanin, revêtu d'un gilet jaune, le députée européen Florian Philippot s'est entretenu 30 minutes avec des Gilets jaunes au rond-point Jeanne.

À Montélimar, 40 Gilets jaunes se sont mobilisés sur deux ronds-points.

À Sorcy-Saint-Martin, près de Commercy (Meuse), la première « assemblée des assemblées » ayant réuni samedi et dimanche 350 Gilets jaunes a demandé l'amnistie.

À Tillé, une centaine de Gilets jaunes se sont retrouvés à la salle des fêtes de Tillé.

À Tulle, 150 Gilets jaunes ont manifesté. Pendant l'interpellation de l'un des leurs pour avoir traverser le rond-point en camion tout droit et à vitesse excessive, un policier a du faire usage de gaz lacrymogène pour repousser les Gilets jaunes qui ont alors bloqué le rond point du commissariat. Pendant l'interpellation, le routier a blessé un policier et sera certainement poursuivi.

À Vichy, plus de 160 Gilets jaunes se sont réunis.

Cet après-midi, à Paris, en réaction aux violences qui ont émaillé les manifestations des Gilets jaunes, 10.500 « collabos » (sic) "foulards rouges" pro-Macron ont défilé en scandant "Oui à la démocratie, non à la révolution !" sous une banderole "Stop aux violences". Les manifestants, avec dans leurs rangs une proportion élevée de personnes âgées et de sympathisants de LaREM (La République en marche), arboraient des drapeaux français et des drapeaux européens.

Sur Cnews, un Gilet Jaune a accusé la Préfecture d'avoir gonflé les chiffres des manifestants "Foulards Rouges".

Des femmes se réclamant des Gilets jaunes se sont immiscées dans le cortège pour railler la manifestation avec des banderoles comme « ❤ Benalla Castaner ❤ », « mon amie c la finance ».

Ce n'est pas une manifestation contre les 'Gilets jaunes', a déclaré sur place le sénateur François Patriat (LaREM). Six sénateurs et une vingtaine de députés LaREM ont également été présents.

Place de la Bastille, alors que quelques dizaines de Gilets jaunes étaient postés sur les marches de l'opéra Bastille en tenant deux banderoles : "Macron Destitution", et "Tout brûle déjà", et protégés par des CRS, les "Foulards rouges" leurs ont crié : « du pain pour les Gilets jaunes ! », « Fachos ! », « chiens pourris ! »... Un homme âgé a repris en hurlant : « Gilets jaunes au boulot ! ».

  • Nadia, qui se dit de gauche, est venue dénoncer le « venin » des Gilets jaunes.
  • Une cadre infirmière de 62 ans, Marie-Line de Saint-Maur-des-Fossés, est "venue pour dire stop aux violences verbales ou physiques".
  • Selon un journaliste du Monde, une femme qui venait de crier "Macron démission" a été giflée par une "Foulards rouges".

Les Foulards Rouges ont à plusieurs reprises employé la violence, tant physique – contre Remy Busine, le journaliste de Brut, et un gilet jaune expulsé vivement – que verbale aux cris de « Morts aux cons ! ».

Invité sur Europe 1, le vice-président Breton des "foulards rouges", Théo Poulard, a affirmé ne pas partager « les revendications » des Gilets jaunes et qu'il y a « des pauvres gens » qui suivent « des personnes proches des partis extrémistes » et se font manipuler.

Pour le politologue Jérôme Sainte-Marie, les « Foulards rouges » sont surtout de membres des classes moyennes supérieures, souvent à la retraite et un échec pour le parti La République en Marche, qui n'a pas su organiser une mobilisation conséquente ni s'en distinguer réellement.

À Jeancourt, lors de la cérémonie des vœux, Clotilde Druelle, maire, a manifesté son soutien aux gilets jaunes.

Dans Les Terriens du Dimanche ! , sur C8, les Unes de la semaine : « Gilets jaunes, l'amour du riche et immigration ». Pour l'avocat Gilles-William Goldnadel le mot immigration est un gros mot quitte à passer pour grossier. Le psychanalyse Gérard Miller lui a demandé combien de Gillets jaunes ont mis immigration sur leur pancarte, même si certains sont raciste et antisémites.

Le journal Mariane a publié un article sur l'ouvrage de Salomé Berlioux et Erkki Maillard intitulé Les Invisibles de la République, « comment on sacrifie la jeunesse périphérique » : il y a 40% de jeunes branchés des grandes villes et les fameux « jeunes de banlieue », et 60 % de jeune des villages, des pavillon ou des « villes moyennes » : les invisibles.

Dans Atlantico, le Gilet jaune Christophe Chalençon a affirmé que la plateforme www.noos-citoyens.com a été lancée il y a quelques jours par la coordination nationale qu'il a mis en place avec Ingrid Levasseur et Hayk Shahynian. Dans 10 jours, on va pouvoir commencer à voter les revendications qui sont déjà proposés. Dimanche dernier, on a commencé le tour de France pour mettre en route des Assemblées Citoyennes.

Quand De Rugy était simple député, il se battait contre les avions et bateaux qui polluaient, mais aujourd'hui il se retrouve dans la démarche inverse. Il faut arrêter de nous prendre pour des cons. Dans ma commune, mon maire n'a pas mis un cahier de doléance, il a mis une feuille blanche. On en a plein le cul de filer un chèque en blanc à un élu qui ne nous calcule pas. Nous sommes taxés, c'est un truc fou.

L'Europe ne fera pas redémarrer nos territoires. La concurrence déloyale des autres pays est insupportable. Ce monde-là nous étrangle, il va précipiter le chaos. Une grande partie des pays ne veulent pas de cette mondialisation. Il y a du mécontentement partout. Des maires ne souhaitent pas voir venir Emmanuel Macron sur leurs territoires car ils ne veulent pas d'enfumage.

Emmanuel Macron a dit qu'un an et demi après avoir été élu, il n'y aurait plus personne dans les rues. Allez voir qui dort dans des cartons dehors. Les riches ont de plus en plus d'argent qu'ils ne redistribuent pas, qui ne payent pas d'impôts et qui passent dans la rue en BMW où un type est en train de crever. Il faut des riches et des milliardaires, mais il faut qu'ils repartagent et redistribuent. On ne va pas les mettre dans une fusée et les envoyer sur Mars. Des Gilets jaunes des ronds-points ne veulent plus les voir, ils veulent les tuer. Mais on en a besoin. Les partis politiques ont taillé l'Assemblée nationale à leurs besoins. Il faut péter ça. Macron l'avait fait mais il est déconnecté. Macron c'est le chêne : si il n'éteint pas la tempête en changeant de cap et de gouvernement, alors « ça va péter » le chêne va tomber devant la tempête. Il va passer au trapèze, emporter la Ve République avec lui et nous sommes tous perdus.

Déjà 11 morts, des gens mutilés à vie, 70% de la population ne veulent pas d'un Éric Drouet ni du conflit. Il n'y a plus que les tendus sur les ronds-points qui vont aller au bout. On est dans une période de chaos pas très loin de la « guerre civile », on n'a jamais vu ça. Il ne faut qu'une étincelle, d'un côté ou de l'autre.

Je ne sais pas si Griveaux est conscient de ce qui est en train de se passer. Ou alors il le souhaite. Veut-il nous emmener au chaos ? Veut-il l'insurrection pour passer à autre chose ?

Ce soir, la gilet jaune Ingrid Levavasseur a demandé la fin de "toutes les violences", autant celles de la police que des Gilets jaunes.

Ce soir, sur LCI, le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nunez a annoncé que l'IGPN a ouvert 101 enquêtes depuis le 17 novembre, dont une dizaine qui concernent des tirs de LBD au niveau du visage. Un total de 1900 manifestants ont été blessés et 10 personnes décédées. Du côté des forces de l'ordre, on dénombre 1200 blessés.

Sources

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