Gilets jaunes : lundi 11 février 2019

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Publié le 11 février 2019
Cette journée des « Gilets jaunes » du lundi 11 février 2019 est la 87e journée qui fait suite à la journée du 10 février, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

Dans la nuit de dimanche à lundi, à Angers, des Gilets jaunes ont empêché la distribution de 75.000 exemplaires du Courrier de l'Ouest, du Maine-Libre et d'Ouest-France. La perte financière est estimée à « 100.000 euros », selon Marc Dejean.

À Saint-Paul sur l'île de la Réunion, le radar a été incendié.

À Paris, place d’Italie (XIIIe), sur les deux boîtes aux lettres de la mairie du XIIIe, une croix gammée a été taguée sur le visage de Simone Veil. La police enquête pour « dégradations volontaires aggravées » et « provocation à la haine raciale ». La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé que l’Hôtel de Ville allait porter plainte : « soyons tous mobilisés contre la haine ».

Sur France Info, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a affirmé à propos des violences de samedi à Paris : "c'est l'ultragauche qui était à la manœuvre", "les manifestations qui dégénèrent" sont "en partie" la conséquence d'un "noyautage d'ultras", ultragauche et ultradroite, suivis par des "Gilets jaunes radicalisés".

Sur RTL, le journaliste Alain Duhamel a souligné le rôle spécifique des ultras dans les scènes de violences qui s'aiguisent :

  • l'ultra-gauche qui s'en prend à tous les symboles du capitalisme : les grosses voitures, les boutiques de luxes, les banques, les assurances ;
  • l'ultra-droite qui pratique l'antisémitisme et l'antiféminisme et sur les réseaux sociaux un déchaînement de violence sans précédent.

Toujours sur RTL, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, Frédéric Potier sur RTL , a déploré un climat délétère lié au mouvement des Gilets jaunes : "C'est le grand défouloir, l'extrême-droite profite de ce mouvement des Gilets jaunes pour propager des messages de haine. Je regrette qu'il n'y ait pas assez de condamnations, au sein des gens qui animent ces manifestations. Ce mouvement m'inquiète".

Pour Guillaume Farde, spécialiste des questions de sécurité sur Bfm :

  • l'ultra-gauche "black block", cagoulé et vêtus de noir, tague des inscriptions anarchistes et anti-capitalistes, casse, incendie, détruit le mobilier urbain et en découd en confrontation directe avec les policiers pour s'approprier la rue ;
  • l'ultra-droite a pour but de s'attaquer aux lieux de pouvoir comme l'Assemblée nationale pour renverser les institutions et renverser le pouvoir établi.

Sur le site internet Contrepoints, l'auteur H16 a écrit : « aujourd’hui le mouvement gilets jaunes parisiens devrait être rebaptisé « gardes rouges » : un magma d’extrême gauche nihiliste, qui cherche à tout détruire pour détruire ».

Sur le site internet Atlantico, dans un article intitulé «  Gilets jaunes : que faire pour endiguer la violence désormais installée », l'historien Sylvain Boulouque a estimé « les Gilets jaunes montrent plus de porosité avec l'ultra droite qu'avec l'ultra-gauche », tandis que l'avocat Guillaume Jeanson a confirmé « la dissolution des ligues par le Front Populaire n'a pas fonctionné: les groupes qui n'existent pas formellement (black blocks) ne peuvent pas être dissous, ou se reforment même interdits (comme les Zouaves de Paris) ».

Dans le journal L'Obs, les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot ont expliqué la raison de leur ouvrage publié le 31 janvier et intitulé : « le Président des ultra-riches » : "Notre livre donne des armes aux gilets jaunes".

Le journal Les Echos a publié un article sur l'ouvrage « Les Invisibles de la République » publiée par Salomé Berlioux et Erkki Maillard : portait d'une jeunesse française hors des radars.

Le site internet Lundi matin a publié un entretien avec le sociologue Michalis Lianos intitulé « les gilets jaunes en tant que « peuple » pensant » : la finance veut faire de nous des rien-du-tout, elle ne veut plus qu’il existe de classe moyenne ; pour qu’on soit pauvre et qu’on obéisse à tout.

Le site internet Paris-luttes.info a publié un article intitulé « Travailleurs du secteur public, nous sommes aussi des Gilets Jaunes » pensant » : Opposons aux journées d’inaction syndicale la lutte autonome généralisée ! Ni parlement, ni syndicats, ni RIC : tout le pouvoir aux conseils des travailleurs !.

Dans le site internet Vu du Droit, l'avocat Régis de Castelnau a écrit un article intitulé « Gilets jaunes et manipulations étatiques de la violence : une vieille histoire » : toute personne critiquant le pouvoir est taxée de complotiste.

Le journal Ouest-france a publié un entretien avec le professeur émérite des universités Jacques Le Goff, intitulé « Gilets jaunes : sous la violence, le populisme » : c'est la marque du populisme qui est derrière la violence des Gilets jaunes qui monte depuis le 17 novembre.

Sur Europe1, répondant à l'animateur Nikos Aliagas, les Gilets jaune et casseurs, « on ne sait plus qui est qui », l'éditorialiste Jean-Michel Aphatie a affirmé que pénétrer dans l'Assemblé national est « la marque d'un anti-républicanisme qui anime ces manifestants là ». Les Gilets jaunes racontent dans une impunité totale que la France est aux mains de la finance : « ses raisonnements idiots » montrent que ces gens là n'ont jamais vécus dans une dictature.

À Saint-Eulalie en Gironde, le magasin de jouets La Grande Récré va cesser son activité à cause des blocages des Gilets jaunes.

À Saint-Avold, les irréductibles Gilets jaunes ne sont pas près de quitter « leur » rond-point.

Sur Bfm, l’éditorialiste Christophe Barbier a accusé le gouvernement de jouer la stratégie du « non-émotionnel » : « pas de pitié pour ceux qui commettent des violences contre les policiers ».

Comme chaque lundi, les tribunaux ont condamné les Gilets jaunes arrêtés samedi ou précédemment par les agents de l'ordre :

  • à Albertville, les deux Gilets jaunes qui ont entravé la circulation sur la deux fois deux voies samedi, ont été condamnés à 120 et 180 heures de travaux d'intérêt général;
  • à Rennes, un Gilet jaune a été condamné à 4 mois de prison avec sursis pour des violences contre les forces de l’ordre;
  • à Brest un Gilet jaune a été condamné à 10 mois de prison pour des violences à l’encontre du gérant d’une enseigne spécialisée en multimédia et électroménager dans la zone du Froutven, à Brest, le 19 janvier;
  • à Béziers, un homme, âgé de 40 ans, sans emploi, a reçu la condamnation requise par le parquet à 15 mois de prison dont trois mois avec sursis, pour destruction entre le 2 et le 4 février au péage de Béziers Ouest sur l'A9;
  • à Saint-Brieuc, l'homme de 42 ans, qui a violenté quatre policiers le 8 décembre dans la zone commerciale de Langueux pour protéger une femme âgée victime de la violence d’un policier (sic), a été condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis suivant la réquisition du procureur, mais sans maintien en détention. Il devra également verser 4 400 € aux quatre policiers;
  • à Lorient, six personnes ont été condamnés, pour la plupart, à des peines de prison avec sursis dont un à six mois ferme.

Selon un sondage ifop fiducial, pour Atlantico, le soutien des Français à l’égard du mouvement des Gilets jaunes atteint 55% (-3).

À Bruxelles/Strasbourg, au Parlement européen, habillé d'un gilet jaune, le député Florian Philippot s'est exprimé ce soir en se cachant un œil de l'aide de sa main "en soutien des innombrables mutilés du mouvement".

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