Gilets jaunes : mardi 5 février 2019

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Publié le 5 février 2019
Cette journée des « Gilets jaunes » du mardi 5 février 2019 est la 81e journée qui fait suite à la journée du 4 février, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

À Caillavet, le maire, Robert Frairet a écrit au Premier ministre Édouard Philippe, pour l'informer qu'il a été flashé à 63 km/heure au lieu de 50 car le radar réparé n'avait pas été étalonné.

À Die, le camp des Gilets jaunes a été démantelé ce matin par 15 gendarmes.

Jusqu'à présent, comme le dit Le Monde, les Gilets jaunes ont épargné le monde de l’entreprise et n'ont jamais appelé à la grève mais pour la première fois, syndicats et Gilets jaunes ont manifesté aujourd'hui dans 200 villes en France dans un même cortège, notamment à Paris qui a rassemblé selon la préfecture de police, 18 000 personnes (35 000 personnes selon les organisateurs). Des Gilets jaunes et des syndicats ont mis en place des barrages sur des ronds-points pour cette mobilisation, notamment au marché international de Rungis. Tandis que les syndicats étudiant tentaient de bloquer des universités, comme celle de Bordeaux-Montaigne.

Selon le ministère de l’Intérieur, 137 000 personnes (300 000 personnes selon la CGT) ont manifesté dans le pays, comme à Aubenas (Ardèche) où la préfète, Françoise Souliman, s’est retrouvée, par hasard, à l’entrée du rond point de Millet ou passaient des Gilets jaunes qui ont crevé un pneu de sa voiture, et deux de celle qui l’accompagnait tandis que la préfète s'était réfugiée dans une concession automobile Peugeot sous la protection d’une trentaine de CRS. Une Gilet jaune s'est justifiée : « elle nous interdit tout, les baraques sur les ronds-points, les braséros ».

D'après Reuters, l’appel à la convergence a trouvé un faible écho chez les Gilets jaunes. À certains endroits, la convergence des luttes n'a pas eu totalement eu lieu comme à Tulle, ou le cortège, uni au début, s'est séparé en deux à la fin, les Gilets jaunes prenant le large, refusant d'être récupéré par des syndicats ou des partis, ou à Nîmes : jaunes devant et rouge derrière et l'ordre inverse à Tour.

Il y a eu parfois des faits de violence sur les forces de l'ordre notamment à Lille, Bordeaux ou à Alès où dans cette dernière, deux personnes ont été interpellées. À Rouen, trois personnes ont été interpellées et un policier a été blessé.

La Cfdt qui ne s'était pas associée à l'appel à la grève a subi des vandalismes :

  • à Dijon, un groupe de Gilets jaunes a pénétré de force dans la maison des syndicats, et a commis quelques légères dégradations dans des locaux de la CFDT et quelques tags avant que les forces de l'ordre n'interviennent;
  • à Marseille, également « dans le prolongement des manifestations du 5 février », un groupe n’a pas réussi à pénétrer dans ce lieu mais a proféré des insultes (« collabos », « vendus », « au bûcher ») à l’adresse de la dizaine de personnes présentes à l’intérieur a affirmé le secrétaire général de la CFDT des Bouches-du-Rhône, Cyril Jouan.

À Nîmes, le motard Gilet jaune de 63 ans qui avait foncé sur des gendarmes le 12 janvier a été condamné à deux mois de prison ferme.

Toujours à Nîmes, quatre Gilets jaunes sans casiers et interpellés le 12 janvier pour avoir lancé des pierres sur des agents de l'ordre, ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis : un électricien, un auto-entrepreneur, un cuisinier à la recherche d'un emploi et un ouvrier agricole ; Un cinquième, qui veut s'engager dans l'armée et qui a en plus été poursuivi pour rébellion, a écopé de cinq mois avec sursis.

À Blois (Loir-et-Cher), quatre jeunes hommes ont été condamnés à 100 000 euros d'amende pour deux radars incendiés :

  • radar d’Averdon : 50.000 euros (23 aout 2018);
  • radar de Chailles : 50.000 euros (12 aout 2018).

À Mont-de-Marsan, le Gilet jaune de 32 ans de Saint-Geours-d’Auribat, a écopé de trois mois de prison avec sursis, notamment pour dégradation et détention d’armes.

À Lorient, les Gilets jaunes ont quitté l'espace Cosmao-Dumanoir.

À Noyon, les Gilets Jaunes continuent à tenir le campement, 24h/24.

À Nevers, le maire, Denis Thuriot, a affirmé que les gens avec qui il parlait depuis le début du mouvement, ne sont plus là. Il ne manifestent plus car ils ne veulent pas être avec des personnes qui sont dans les extrêmes.

À l'hôtel de France de Montargis (Loiret), le Vice-Premier ministre italien, un autre leader du M5S (Mouvement 5 Étoiles) Alessandro Di Battista, et trois députés européens italiens, dont Fabio Massimo Castaldo, vice-président du Parlement de Strasbourg, ont rencontré durant deux heures et demie trois candidats de la liste RIC (Côme Dunis, Ayouba Sow et Frédéric Mestdjian), et l'ex-candidat Marc Doyer, ainsi que Christophe Chalençon qui coordonne les assemblées citoyennes et gravite autour de la liste d'Ingrid Levavasseur.

Le quatrième de la liste RIC, Frédéric Mestdjian, a affirmé que Ingrid n’était pas contre de discuter avec Di Maio mais « seulement en présence de candidats aux européennes » : « prévenus au dernier moment, nous nous y sommes rendus en urgence par respect pour ces hommes politiques qui étaient surpris de ne pas voir Ingrid ».

Dans Le Monde et à L'Express Ingrid Levavasseur a confirmé n'avoir été prévenue de cette rencontre qui la "stupéfaite" que la « veille au soir ». Elle n'exclut pas de rencontrer ultérieurement Luigi Di Maio mais pour l'instant ce n'est "pas le moment" et a désapprouvé le séjour prévu "dans les prochaines semaines" à Rome en Italie : « c'est horrible, c'est une usurpation totale. [Christophe Chalençon] spolie tout notre travail. C'est le monde de requins qui s'invite au cœur de notre projet. C'est vraiment terrible... ».

Cette rencontre a causé une rupture entre Ingrid et Christophe Chalençon qui a affirmé à franceinfo et au Parisien : « les eurodéputés n'ont pas beaucoup de valeur, car ils ne votent pas grand-chose. Mais nous allons obtenir un score supérieur à 20% pour mettre un TGV dans la figure d'Emmanuel Macron. Il faut arrêter de mettre des rustines : il faut enlever le clou du pneu.

II faut arrêter de stigmatiser les citoyens du monde qui traversent la Méditerranée. Il faut permettre aux gens de se développer dans les propres pays. Ils sont asservis par les puissances européennes. Je n’aime pas ce terme de quotas qu’on attribue aux bestiaux. Je ne veux pas stopper les flux, mais je veux une immigration économique sur le modèle du Canada. En tant que fils d’immigré espagnol, je suis pour l’arrivée de gens partageant nos valeurs républicaines, mais pas de ceux qui veulent nous imposer leur vision ».

Cette rencontre a également déplus à Emmanuel Macron et son gouvernement, le Quai d’Orsay qualifiant ce rendez-vous de « provocation inacceptable », ainsi que Maxime Nicolle qui a refusé dans une vidéo ce soir tout rapprochement avec un parti politique national ou étranger : « cette initiative est celle de quelques personnes qui tentent de récupérer ce mouvement pour faire penser, à l’international, qu’on se politise et qu’on lance des listes ».

Selon ''Le Télégramme'', à Palais (Belle-Ile-en-Mer), lors du rassemblement de protestation contre les politiques gouvernementales organisé par la CGT, le Gilet jaune Joël Thuillier a appelé à la constitution d’une sixième liste Gilet jaune.

À Paris, à l'Assemblé nationale, la loi anti-casseurs a été votée par 387 députés ont voté pour (majorité des députés LREM et MoDem, ainsi que des LR et UDI), 92 contre (l’ensemble de la gauche), tandis que 74 se sont abstenus dont 50 élus LaREM.

Dans la soirée, des Gilets jaunes se sont rassemblés devant Mediapart pour soutenir le journal suite à la tentative de perquisition avortée d'hier. Le journaliste Edwy Plenel les a remercié et s'est excusé de son absence coincé au palais de justice à cause du procès de Denis Baupin.

Le journal L'Express a diffusé une interview de Steve Bannon faite il y a quelques jours : « la colère des Gilets jaunes s'explique par la rhétorique de Macron sur le réchauffement climatique qui est une arnaque. L'accord de Paris sur le climat consiste à faire payer les Français pour la pollution produite par la Chine. À leurs yeux, 5 000 suppressions de postes, c'est une présentation PowerPoint. Rien d'autre. Ils ne comprennent pas comment vivent les gens, ne savent pas à quoi ressemble une fin de mois difficile ».

Le journal Causeur de l'édition de février, a fait sa une avec le titre « Marine Le Pen : "Sur les ronds-points, on parlait aussi d’immigration" ». La présidente du RN a assuré dans un entretien que la crise sociale ne porte pas seulement sur les questions de pouvoir d’achat. Le RIC ou l’ISF n’ont jamais uni les gilets jaunes. Les médias ont séparé les revendications entre les « bonnes » comme l’ISF et les « mauvaises » comme l'immigration.

Ce soir, à l’occasion du discours annuel sur l’état de l’Union, le président des USA, Donald Trump, a affirmé que la lutte contre l’immigration massive illégale « est une question morale » : « c’est la classe ouvrière américaine qui paie le prix : moins d’emplois, des salaires plus bas, des écoles et des hôpitaux débordés, une criminalité en augmentation, une protection sociale affaiblie ».

(« Working-class Americans are left to pay the price for mass illegal migration ». « Reduced jobs, lower wages, overburdened schools and hospitals, increased crime, and a depleted social safety net »).

Invitée ce soir à la remise des prix du Fonds pour le civisme en ligne organisée par Facebook, la secrétaire d’État Marlène Schiappa a annoncé à ''20 Minutes'' que si 100 personnes vous envoient chacune un message de haine, chacune de ces 100 personnes peut être condamnée pour cyber-harcèlement ». Il faut que des plaintes soient déposées… Il y en a encore trop peu. Schiappa a elle-même annoncé avoir porté plainte pour cyber-harcèlement et qu'elle peut envoyer un SMS au secrétaire d’Etat chargé du numérique [Mounir Mahjoubi] pour lui demander des conseils.

Sources

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