Russie : plusieurs dizaines d'interpellations dans une manifestation de soutien à l'opposant Alexeï Navalny

Publié le 31 décembre 2014
Les frères Navalny ont eu connaissance de leur jugement dans la matinée du 30 décembre à Moscou alors que la date prévue du verdict était le 15 janvier. Alexeï et Olga Navalny étaient accusés de détournement de fonds à la suite d'une plainte, retirée depuis, de la filiale russe de l'entreprise française Yves Rocher. Si l'opposant numéro un de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, n'a pas été condamné à de la prison ferme – 3 ans et six mois avec sursis – son frère a lui écopé d'une peine de 3 ans et six mois de prison ferme.

Alexeï Navalny en 2013.

À l'annonce du jugement Alexei Navalny a fait part de son indignation à la juge « c’est pour me punir que vous emprisonnez mon frère » et a ajouté « ce régime, qui torture les proches de ses adversaires […] ne mérite pas d’exister, il doit être détruit ». Par la suite il a appelé ses partisans à manifester en masse dans le centre de la capitale russe.

La mairie de Moscou avait prévenu que les policiers anti-émeute avaient ordre d'empêcher toute « manifestation non autorisée ». La mairie a par la suite bloqué l'accès à la place du Manège face au Kremlin et fermé les stations de métro qui y menaient pour des « raisons techniques ». Alors que la manifestation qui était prévue le 15 janvier, date prévue du jugement, devait rassembler près de 30 000 personnes, 18 000 avaient annoncé, à la suite du jugement, leur intention de se rassembler sur la place du Manège. Sur ces 18 000 seules 1 000 se sont rendues sur la place.

De son côté, Alexei Navalny, qui est toujours assigné à résidence, a annoncé son intention de se rendre aux côtés des manifestants mais il a été arrêté en pleine rue par la police. Selon l'agence de presse russe Interfax, le leader de l'opposition aurait été reconduit à son domicile par les forces de l'ordre.

Lors de la manifestation sur la place du Manège, 130 personnes auraient été interpellées selon OVD-Info, une ONG qui s'est spécialisée dans la surveillance des arrestations en Russie, sans que ce chiffre ne soit confirmé par les agences de presse sur place.

L'Union européenne a condamné, par la voix sa Haute Représentante pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, ce jugement qui « semble avoir une motivation politique » et dont « les accusations portées à l'encontre des frères Navalny n'ont pas été étayées pendant le procès ».

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